Pour le peuple
marseillais, François Bracci est ce grand échalas (1m85) qui
promène sa longue carcasse au sein de la défense olympienne, le
maillot de l'OM solidement accroché sur le dos. L'Olympique de
Marseille est son club au sens fort, pour lequel il donne tout sans
compter. « Tchoua » comme on le surnomme avec tendresse
et respect du côté de la cité phocéenne, s'est éteint ce 28
décembre 2023, vaincu par une longue maladie sans mansuétude pour
l'ex-capitaine marseillais, figure emblématique du stade Vélodrome,
presque sa deuxième maison.
Et pourtant, tout à
commencé bien loin du stade sis boulevard Michelet. François Bracci
voit en effet le jour en Alsace le 31 octobre 1951, à Beinheim plus
exactement. Un papa douanier, Corse d'origine, ayant émigré dans
l'Est de la France pour raison professionnelle explique cette
anomalie qui figure sur la carte d'identité du joueur à l'esprit
méridional. Une erreur de casting vite réparée lorsqu'il intègre
l'effectif olympien en 1968 en qualité de junior et débute sa
carrière professionnelle le 19 décembre 1971 au stade Louis II
(Monaco-OM, 0-1, 19eme journée). Le début d'un long bail entre
François Bracci et le club à la syllabe sanskrite qui s'étale
jusqu'en 1985. Cette fidélité place ainsi le défenseur, tantôt
latéral ou stoppeur voir au milieu pour dépanner, sur la troisième
marche du podium des joueurs les plus capés dans l'histoire du club
phocéen (343 matchs, 15 buts). Une belle récompense personnelle
pour celui qui n'a eu pour unique but dans la vie et une seule
obsession : porter le maillot de l'OM. Mais le sort joue aussi parfois
de vilains tours aux amoureux.
François Bracci quitte
sa ville d'adoption et transite par Strasbourg au cours de la saison
1979-80. Un Racing bien malade cette année-là (départ de Gilbert
Gress suite à un désaccord houleux avec le président André Bord) malgré
un titre de champion acquis lors du précédent exercice. Un bad-trip
alsacien qui incite le grand lascar à migrer vers Bordeaux. François
Bracci reste trois saisons chez les Girondins (1980 à 83) où il
retrouve un statut d'international entamé sous l'ère Ștefan Kovács (France-Danemark, 3-0, 21 novembre 1973) avec, l'apogée de sa
carrière, une participation à la coupe du Monde 1978 en Argentine où il participe à la rencontre opposant les Bleus (en vert et blanc ce jour-là !) à la Hongrie.
François Bracci regrette simplement sa non-sélection au Mundial
espagnol de 82 et le silence de Michel Hidalgo à son endroit.
Les couleuvres avalées
et la trentaine entamée, « Tchoua » revient à Marseille
en 1983 pour filer un coup de main aux Minots à retrouver l'élite
que le club a quitté au début des 80's. L'objectif atteint et à
l'aube d'une dernière saison en première division pendant laquelle
l'OM se maintient difficilement avant l'ère du boss Bernard Tapie
(1984-85), François Bracci rejoint le F.C Rouen puis effectue une
dernière pige sous les couleurs de l'A.S Béziers (1986-87) après
son départ de Normandie. François Bracci met un terme à sa
carrière de joueur au bout de quinze années au plus haut niveau et
endosse par la suite le rôle d'entraineur, les yeux toujours fixés
sur les résultats de l'Olympique de Marseille et une pensée pour
son ami Georges Bereta qu'il vient de rejoindre tout là-haut.
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