BIO EXPRESS DEGRADABLE. Michel Hidalgo (1933-2020).


C'est un jour particulièrement triste pour les quadras et les quinquagénaires (sans oublier les autres). Michel Hidalgo, ancien sélectionneur de l'équipe de France nous a quitté ce mercredi 26 mars à l'âge de 87 ans. Selon ses proches, sa mort n'est pas liée à l'épidémie du covid-19 qui sévit partout dans le monde, mais relève d'un état d'épuisement général consécutif à une maladie grave qui l'avait beaucoup affaibli ses dernières années. Le natif de Leffrinckoucke – où il a vu le jour le 22 mars 1933 – emporte ainsi avec lui un des plus beaux chapitres, sinon le plus éclatant, de l'histoire du football français. Avec sa disparition, nos souvenirs d'enfance remontent à la surface et resteront à jamais gravés dans nos mémoires.

Celui d'une équipe de France au football chatoyant, porté sur le jeu vers l'avant qualifié de « Brésil de l'Europe » grâce à son carré magique. Celui d'un premier titre international avec le succès des Bleus lors de l'Euro 84 organisé en France. Et puis il y a tous les autres, bons ou mauvais, qui se bousculent dans la tête. Sa prise de fonction en mars 1976 (France-Tchécoslovaquie) où il succède à Stefan Kovacs et innove en intégrant de nombreux jeunes à l'équipe dont un certain Michel Platini qui deviendra par la suite son alter-ego. Comme aussi cette qualification pour la coupe du Monde 78 en Argentine face à la Bulgarie (le 26 novembre 1977, 3-1) lorsque, au coup de sifflet final, Michel Hidalgo coule en sanglots, lâché par les nerfs, pour signifier sa joie après des années de disette et de rendez-vous manqués par les Tricolores dans les compétitions majeures du football international. Il y a bien sûr ce fameux mundial 82 en Espagne. D'abord avec l'épisode du cheikh Fahid Al-Ahmad Al-Sabah au cours de France-Koweit et cet épilogue formidable à Séville malgré une élimination injuste en demi-finale contre la RFA, source encore aujourd'hui de nombreux regrets et ressentiments à l'endroit des Teutons flingueurs. Une blessure jamais cicatrisée pour beaucoup.

L'intelligence dans le jeu, c'est plus important que les consignes. (Michel Hidalgo)

Après son bail de sélectionneur, l'ancien joueur du Havre A.C (1952-54), du Stade de Reims (1954-58) et de l'A.S Monaco (1958-66) où il termine sa carrière pro, intègre le staff de l'O.M racheté par Bernard Tapie qui flaire le bon coup. Il y exerce la fonction de manager général jusqu'en 1991 et participe activement à l'éclosion et au succès des Olympiens au cours de la fin des années 80 (champions de France 1989, 90, 91 et vainqueurs de la coupe de France 89). C'est notamment lui qui est à l'origine et la création du centre d'entraînement de la Commanderie. Après son départ de Marseille, Michel Hidalgo se range quelque peu du milieu du football professionnel mais garde un œil sur lui en devenant entre autres consultant pour la télévision. Il rentre en quelque sorte dans l'oubli, fatigué et usé par toutes ces années passées sur le terrain qui perd là un homme d'exception. Un grand merci à vous Monsieur Hidalgo.





Au revoir Mr Hidalgo.

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3 Commentaires

  1. Je me souviens comme si c'était hier des débuts des deux Michel (Hidalgo en tant que sélectionneur et Platini comme joueur) en équipe de France . C'était le 27 mars 1976 au Parc contre la Tchecoslovaquie . Après l'épopée suedoise de 1958 des Kopa , Fontaine et autres Piantoni la France du foot n'existait pratiquement plus . Saint-Etienne puis Michel Hidalgo et ses jeunes bleus vont lui redonner le lustre qu'il avait perdu dans les années 60 . Hidalgo (élève de Georges Boulogne qu'il ne faut surtout pas oublier , d'ailleurs il le citera toujours en exemple , et adjoint de Stefan Kovacs) prends les rênes de l'équipe de France le 1er janvier 1976 après l'élimination des Bleus à la Coupe d'Europe des nations 1976 . Il va bénéficier d'une génération dorée emmenée par un gamin de 20 ans qui joue à Nancy : Michel Platini . Ajoutez une pincée de jeunes stéphanois (Janvion , Lopez , Bathenay , Rocheteau ) une saupoudrée de Nantais (Bossis , Rampillon , Rio , Bertrand-Demanes) et les valeurs sûres que sont les Baratelli , Trésor , Michel et autres Larqué et on est parti pour une décade dorée . Hidalgo et ses Bleus c'est et ça restera mon foot , celui que j'ai adoré . Platini l'a dit : il n'a jamais brimé ses joueurs en les enfermant dans un carcan . Au contraire il leur laissait pratiquement carte blanche . Hidalgo c'est le foot panache et offensif tel qu'il l'a connu et pratiqué à Reims et à Monaco . Aujourd'hui j'ai beaucoup de peine , une partie de moi s'en est allée . Merci Monsieur Hidalgo .

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  2. Très beau commentaire Jean-Philippe, merci à toi. Triste également, plein de souvenirs de cette époque ! La plus belle du foot français, pleine d'insouciance et de panache effectivement. Bien à toi.

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