C'est un peu le
régional de l'étape du Vintage Football Cub. En effet, Patrick
Parizon est un Bourguignon pure souche. Mais Attention ! Pas
n'importe quel blédard de la Saône-et-Loire. « Papa » -
comme l'appellent les copains d'enfance – tient à ses racines....
qui poussent du côté de la gare TGV. « Je suis né le 3
juin 1950, non pas à Montceau-les-Mines comme cela a été souvent
écrit, précise notre prof de géo, mais
au Creusot ! » Un détail qui a son
importance et marque un vrai départ dans sa vie. Un parcours
professionnel tourné très tôt vers le football et le club local.
« A l'U.S Blanzy-Montceau, se rappelle avec émotion le
Creusotin, dès l'âge de 8 ans, comme centre-avant. J'ai eu pour
premier entraîneur Mr Camille Cottin (ancien entraîneur du
Stade de Reims, ndr). Je suis resté à Blanzy jusqu'en 1967. J'ai
joué avec un double surclassement en Première à l'âge de 17
ans. » C'est le temps de l'amour, des copains et de
l'aventure. La vie pépère au village où papa, le vrai, tient une
boucherie-charcuterie. Normal au pays du Charollais. Parizon évolue
at home. Un environnement familial et sans histoire. Sauf que le
jeune attaquant montre des qualités balle au pied. Et saisit
l’opportunité de provoquer le destin lors d'un match dans le
Chaudron. Les souvenirs qui remontent, Patrick Parizon lâche les
vannes et se libère. « Je jouais en sélection de Bourgogne
cadets en lever de rideau de Saint-Etienne-Lyon à Geoffroy-Guichard
contre la sélection Rhône-Alpes, se souvient notre p'tit gars
du Creusot. A la mi-temps, Pierre Garonnaire, à la demande de
l'entraîneur stéphanois, Jean Snella, est venu me voir pour me
demander les coordonnées de mon père, je l'ai envoyé paître, je
lui ai dit que j'avais encore une mi-temps à jouer. »
Finalement, c'est le papa-boucher qui négocie avec les dirigeants
stéphanois. Et fiston part chez les Verts - il était aussi suivi de
près par le rival lyonnais et le Stade de Reims - et en équipe de
France juniors dans la foulée. Nous sommes en juillet 1967 et le
Général de Gaulle, depuis le balcon de l'hôtel de ville de
Montréal où il est en visite officielle de déclarer « Vive
Patrick Parizon libre ! »
Après ses coups
d'éclats sous le maillot des Bleus chez les juniors, Parizon fait
partie de la fameuse génération des « Lionceaux d'Istanbul »
avec les potes Jouve, Grava ou Molitor, le jeune apprenti stéphanois
commence par le CFA. En 1968, après une saison passée dans le
Forez, il intègre le Bataillon de Joinville pour y effectuer son
service militaire. L'équipe évolue alors en D.II et les copains de
chambrée s'appellent Grava, Molitor ou encore « Tintin »
Triantafilos dit « Le Grec ». En gros, ça rigole pas
tous les jours sous la douche pour Parizon qui retourne à Sainté
après la quille. Chez les Verts, Samardzic est un titulaire
indiscutable, or le Yougoslave se blesse gravement en Coupe d'Europe
contre Legia Varsovie. La bonne aubaine pour Parizon qui ne rate pas
ses débuts chez les pros : « C'était en novembre 1969,
se souvient le nouveau titulaire de l'attaque stéphanoise, on
recevait Valenciennes sur un terrain gelé. J'avais bénéficié de
la grave blessure d'un super Yougo – Samardzic - pour jouer. On
gagne 1-0 et c'est moi qui marque, sur une balle donnée en
profondeur après un duel avec le gardien. Je n'ai plus quitté
l'équipe. » Ou presque. Régulièrement convoqué dans l'équipe
type sous l'ère Batteux, les choses se gâtent avec Robert Herbin.
Robby ne lui accorde pas ou peu sa confiance malgré des débuts en
trombe (doublé coupe-championnat 1970). Un souvenir bien ancré dans
sa mémoire, les seuls obtenus d'ailleurs par Parizon au plus haut
niveau. « On fait le doublé. On gagne le championnat avec plus
de dix points d'avance sur le Marseille de Skoblar et Magnusson, et
on met 5-0 en finale de Coupe de France à Nantes. J'avais marqué le
premier but. Le jour de la fête des mères, à trois jours de mes 20
ans. Salif Keita était vert parce qu'il n'avait pas marqué et
s'était fait piquer le trophée de meilleur but européen par
Magnusson avec 44 buts alors que lui en avait mis 42. » Et puis
le vide. La méfiance de Robby et les blessures n'épargnent pas le
néo-stéphanois qui ronge son frein sur le banc. « Des
problèmes d'adducteur que j'ai mis six mois à régler, enrage
le poissard, m'ont fait perdre du temps et ont, en partie, brisé
ma carrière stéphanoise qui aurait dû être plus longue et plus
brillante. » D'autant que le président Roger Rocher fait
aussi des siennes et remue un peu le couteau dans la plaie. Nous
sommes à l'été 73. « J'étais en vacances à
Saint-Jean-de-Luz avec Larqué et Jacquet, intervient le
Bourguignon qui se rappelle du boudin basque et des soirées arrosées
au patxaran, lorsque j'ai reçu un télégramme en provenance de
Troyes qui me demandait d'entrer en contact avec les dirigeants
aubois. Ceux-ci me disaient être d'accord avec Saint-Etienne, alors
que je n'étais, moi, au courant de rien. » L'attaquant des
Verts joue la montre hors du pré. Et alors, dis-nous Papa où t'es ?
« J'ai demandé quelques temps de réflexion, car j'en avais
gros sur le cœur. Finalement, j'ai dit oui. »
Et voilà Parizon
parti dans l'Aube où il s'installe à Montgueux, le paradis des
paysans du foot. Au T.A.F, il côtoie Pierre Flamion, un entraîneur
à l'ancienne pas très commode lui non plus. Malgré ses méthodes
militaires, le club promu végète dans le bas du classement et
termine 17ème du championnat (1973-74). Une drôle de galère pour
le p'tit gars du Creusot dans l'Aube où tout est triste et plat, comme les
résultats de l'équipe troyenne. « J'y suis resté un an et
demi. Cela n'a pas été très gai », lâche l'ancien Vert
qui décide alors de partir vers le Nord. Et comme le club avait
besoin d'argent, c'est moi qui ai été transféré à Lille. »
C'est l'hiver 74, décembre et son marché de Noël. L'époque des
cadeaux quoi. « Au début, tout a bien marché, résume
le jeune chien fou parti chez les Dogues. J'ai d'ailleurs été
sélectionné en équipe de France pour jouer contre la Hongrie (le 26 mars 1975, la première de ses 3 capes internationales, ndr).
Mais la troisième saison a été catastrophique, le climat s'est
dégradé. Georges Peyroche, qui était au départ l'entraîneur
miracle aux yeux des dirigeants, a été critiqué injustement et
traîné plus bas que terre alors qu'il ne le méritait pas. »
Parizon fait aussi les frais dans l'opération et trinque, désabusé
par l'attitude des dirigeants lillois. « Cette période m'a
laissé un souvenir douloureux et pénible qui m'a longtemps fait
mal » renifle l'attaquant nordiste qui cherche une voie de
garage pour sa guérison morale.
Il se retrouve alors à Sochaux, chez Peugeot et son vieux stade Bonal. Un bail de trois ans (1977-80) pour se reconstruire et retrouver l'envie de jouer. « Pendant un an, ce fut le trou noir, confie le joueur dans le Doubs ! Moralement, j'ai eu du mal à me remettre de mes déceptions lilloises. » Blessé à l'âme, le Sochalien morfle également sur le plan physique. Conséquence de toutes ces années noires ou simple fragilité ? « J'ai été poursuivi par les ennuis physiques et les blessures. Je n'avais pas le temps de me remettre que déjà j'étais de nouveau blessé et indisponible. » Parizon la poisse réalise cependant une excellent dernière saison à Sochaux aux côtés des « Lionceaux » Stopyra et Genghini. Le club prend la place de dauphin derrière Nantes et se qualifie pour la coupe UEFA. Mais coup de tonnerre ! Papa file à Brest qui vient d'être relégué en D.II. Il participe à la remontée la saison suivante avec un titre de champion de France en conclusion (1981). De retour dans l'élite, Parizon gagne sa place pour un temps avant de jouer à nouveau au coiffeur, la trentaine bien tassée.
Il se retrouve alors à Sochaux, chez Peugeot et son vieux stade Bonal. Un bail de trois ans (1977-80) pour se reconstruire et retrouver l'envie de jouer. « Pendant un an, ce fut le trou noir, confie le joueur dans le Doubs ! Moralement, j'ai eu du mal à me remettre de mes déceptions lilloises. » Blessé à l'âme, le Sochalien morfle également sur le plan physique. Conséquence de toutes ces années noires ou simple fragilité ? « J'ai été poursuivi par les ennuis physiques et les blessures. Je n'avais pas le temps de me remettre que déjà j'étais de nouveau blessé et indisponible. » Parizon la poisse réalise cependant une excellent dernière saison à Sochaux aux côtés des « Lionceaux » Stopyra et Genghini. Le club prend la place de dauphin derrière Nantes et se qualifie pour la coupe UEFA. Mais coup de tonnerre ! Papa file à Brest qui vient d'être relégué en D.II. Il participe à la remontée la saison suivante avec un titre de champion de France en conclusion (1981). De retour dans l'élite, Parizon gagne sa place pour un temps avant de jouer à nouveau au coiffeur, la trentaine bien tassée.
En fin de parcours,
il fait alors quelques piges à Thonon puis à Niort où il épouse
la carrière d'entraîneur. Suit une longue liste de clubs (Grenoble,
Melun, Amiens, Rouen, Martigues, Paris F.C, Caen et quelques
sélections nationales et exotiques, Côte d'Ivoire, île Maurice).
« J'ai très tôt eu envie d'exercer » explique le
Bourguignon sur sa passion du coaching qui remonte à sa plus tendre
jeunesse sportive. « J'ai plein de bons souvenirs, et
particulièrement de rencontres avec des entraîneurs supers comme
Snella, Peyroche, Batteux, Flamion qui m'ont influencé dans ce
métier. » Surtout des gars qui le titularisait à dire
vrai. Les autres, c'est une vieille histoire pour ce sexagénaire qui
continue de rendre visite à sa famille du côté de
Montceau-les-Mines.
1 Commentaires
Bel article sa fait plaisir de lire le parcours de papa n
RépondreSupprimerHomme charmant.