Parc des Princes. PARIS. 48.000 spectateurs.
Bayern Münich bat Leeds : 2-1 (0-0).
Arbitre Mr Kitabdjian (France).
Buts: Roth (71ème) et G. Müller (81ème) pour le Bayern.
Remplacements : Andersson par Weiss (4ème), U. Hoeness par Wunder
(42ème) au Bayern. Yorath par E. Gray (80ème) à Leeds.
BAYERN : Maïer – Dürnberger, Schwarzenbeck, Beckenbauer,
Andersson – Zobel, Roth, Kapellmann – Torstensson, G. Müller, U.
Hoeness. Entraîneur : Dettmar Cramer.
LEEDS UTD : Stewart – Reaney, Madeley, Hunter, F. Gray – Bremner,
Giles, Yorath – Lorimer, Jordan, Clarke. Entraîneur : Jimmy
Armfield.
Billy Bremner et Franz Beckenbauer.
Ce devait être une fête, celle de la
coupe d'Europe des Clubs Champions qui soufflait ses vingt bougies.
Elle fût gâchée par les deux équipes qui offrirent un pauvre
spectacle sur la pelouse du Parc des Princes, aidées par un arbitre
français - Mr Kitabdjian - dépassé par les évènements et la
pression d'une finale européenne, mais aussi par les exactions de la
colonie anglaise massée en tribune Boulogne. Des actes de
« houliganisme », comme on l'écrit à l'époque
dans la presse spécialisée française, que les (télé)spectateurs
découvrent avec horreur et stupéfaction, choqués par la violence
des Anglais qui se conduisent comme des voyous dans les tribunes et
le voisinage du Parc au coup de sifflet final. Le personnel du centre
commercial qui jouxte l'enceinte parisienne se souvient encore avec
quelle sauvagerie ces animaux tentèrent de noyer leur déception
dans l'alcool. Un saccage en règle et des centaines de litres
absorbés. England's away !
Et pourtant, tout avait commencé dans
la joie et les hommages avec les cérémonies de coutume inhérentes.
Pour célébrer le vingtième anniversaire de la Coupe d'Europe,
l'UEFA avait en effet invité le gratin des dirigeants de clubs liés
à l'histoire de la compétition, et quelques joueurs qui firent les
grandes heures de la coupe aux grandes oreilles. Conviés le matin de
la finale à une cérémonie à l'hôtel Ambassador, là où est née
la C1 vingt ans plus tôt, Keizer, Kopa, Eusebio, Gento, Puskas (et
plein d'autres) posent le soir même sur la pelouse, à quelques
minutes du coup d'envoi. 20 ans à peine et déjà une légende.
Cette finale anglo-saxonne n'en sera pas une. Plutôt un pétard
mouillé. Le niveau affiché en tribune présidentielle a t-il
perturbé le schéma des deux équipes présentes sur le terrain ?
Les Allemands gagnent la bataille des airs.
Leeds United, qui a battu le Barça de
Johan Cruyff en demi-finale, est un outsider inattendu. Jimmy
Armfield, qui remplacé Brian Clough dès le début de la saison (ce
dernier, qui avait succédé à Don Revie durant l'été, est viré
au bout de quarante jours), a ressoudé son équipe autour de Billy
Bremner, le teigneux écossais qui se masse les chevilles au Whisky.
Mal parti en championnat au départ de l'exercice 1974-75, Leeds
termine à une modeste 9ème place au classement mais se refait une
santé au niveau européen. Coriace sur le pré, parfois violente,
l'équipe anglaise élimine d'abord le F.C Zürich (4-1; 1-2), Ujpest
Dosza (2-1; 3-0), Anderlecht (3-0; 1-0) et enfin Barcelone (2-1; 1-1)
pour valider son ticket au Parc, théâtre de la première finale en
1955. Le Bayern, tenant du titre, est le favori logique même si le
club bavarois, à l'instar de leurs adversaires du soir, a connu une
saison laborieuse. Dixième du dernier exercice, l'équipe d'Udo
Lattek doit sauver sa saison avec un titre européen. Exempt au
premier tour, le Bayern écarte difficilement le rival de l'Est
Magdeburg (3-2; 2-1) puis Ararat Erevan (2-0; 0-1) avant de mettre un
terme à la première épopée des « Verts » en
demi-finale (0-0; 2-0). Les Allemand, à défaut d'être
spectaculaires sur la pelouse, sont réalistes et efficaces. Un
rouleau-compresseur qui détient en outre dans ses rangs une pléiade
de champions du Monde.
Les actions litigieuses du match : la faute du Kaiser dans sa surface et le but refusé à Lorimer.
Le schéma de jeu bavarois est
d'ailleurs très simple. Attendre l'adversaire pour mieux le contrer
par la suite. Saisir le moment opportun pour passer à l'attaque.
C'est la tactique défensive utilisée par Beckenbauer et ses troupes
au coup d'envoi. Un bon choix favorisé par les hésitations d'un
arbitre à la rue, impuissant face à la violence du combat physique
proposé par les finalistes. Dès la 4ème minute, l'homme en noir
oublie d'expulser le Gallois Yorath, coupable d'une agression sur
Andersson. Le ton est donné pour cette soirée pourrie. En
compensation, le Français ferme les yeux sur une faute du Kaiser sur
Clarke (36ème) dans la surface allemande. Entre ces deux points
chauds, les occasions de marquer sont plutôt rares dans cette
première période qui ressemble à une lutte au corps à corps.
« C'est l'adversaire le plus méchant que j'aie jamais
rencontré dans toute ma carrière, avoue le capitaine de la
Mannschaft à l'issue de la rencontre. Certains joueurs de Leeds
cherchaient à faire mal de manière délibérée ». C'est
la guerre entre les deux équipes. Le football est relayé au second
plan. Même quand Lorimer croit obtenir l'ouverture du score,
l'arbitre refuse d'admettre sa validité (67ème). Et les premier
coups de poings dans les travées réservées aux fans anglais. Qui
redoublent quatre minutes plus tard après le but de Roth parti dans
le dos de la défense adverse (71ème). Le dernier quart d'heure
est émaillé par les incidents sur et en dehors du terrain. Le
second but, celui du break pour le Bayern, inscrit par Gerd Müller
(81ème) est presque anecdotique (c'est toujours le cas contre les
Allemands). Une victoire au goût amer au vu de la prestation des
vainqueurs (qui réalise le doublé) et des « houligans »
anglais. Et de s'interroger le lendemain dans la presse sur la mort
du football. « L'Equipe » pointe quatre points
essentiels pour rénover un sport en danger : un arbitrage trop
faible, voir démuni, et des règles du jeu à modifier, la
conception des schémas de jeu jugés trop défensifs, et enfin la
purification parmi les supporters. C'était dix ans avant le Heysel,
à l'occasion des trente ans de la coupe d'Europe.
Les fans de Leeds en colère.
Bayern Münich, vainqueur de l'édition 1975.
Debout : Roth, Dürnberger, Beckenbauer, Wunder, Weiss, G. Müller, Torstensson.
Accroupis : Kapellmann, Maïer, Zobel, Schwarzenbeck.
- LE MATCH EN PHOTOS -
Sepp Maïer chambre Bremner et lève la coupe.
Leeds United...
... et ses fans.
9 Commentaires
L'année où je suis devenu fan de LEEDS . MOT
RépondreSupprimerOuais, l'année où ma mère qui travaillait Porte d'Auteuil a dû fermer le rideau de fer de son magasin. Ils ont tout cassé tes copains de Leeds Porte d'Auteuil.
RépondreSupprimerLes joueurs de Leeds firent le tour du stade sous l'ovation du public, car ils avaient été volés par l'arbitre français, tout comme ceux du PSG volés par l'arbitre Allemand à Barcelone. En matière d'arbitrage, il n'y a guère eu de progrès.
RépondreSupprimerJ'ai vu le match et m'en rappelle très bien ! J'aime beaucoup Leeds, mais là c'était du grand n'importe quoi !! Ils doivent jouer à 10 au bout de 5 mn. Ils avaient des sécateurs à la place des jambes....
RépondreSupprimerLeeds United en 1975 est indéniablement une des meilleures équipes européennes . Ce match aurait dù être la consécration d'une décénnie (les années Revie ) extraordinaire . Revie n'est plus là pour cette finale (il a pris le poste de manager de l'équipe d'Angleterre un an auparavant , mais ses joueurs sont toujours là ( de Billy Bremner à allan Clarke en passant par Peter Lorimer) . Un penalty oublié sur Clarke (pour une faute flagrante du Kaiser) , un but somptueux de Lorimer refusé pour un hors jeu de position de Bremner . Voilà comment un arbitre complètement dépassé par les évenements gâcha la fête ce soir là . Résultat colère des fans de Leeds qui saccagent tout porte d'Auteuil et 5 ans de suspension européenne pour le club du Yorkshire . Fin d'une génération exceptionnelle .
RépondreSupprimerJetais la Leeds à été volé par l'arbitre français kitabidjian les français qui aide des allemands c la France de Pétain Leeds était supérieur a tous niveau et les schleus ne sont pas des hommes fairplay ensuite avec les copains ont a été traumatisé par la colère justifiée hooligans on a mis une heure pour rentrer chez nous même dans le métro on étaient en cercle essayant de se protéger pour ne pas prendre un coup de bar de fer ou de couteau on avaient entre 11 et 15 ans inoubliable je retiendrais quand même des joueurs comme lorimer ,bremmer et Jordan coté Leeds United coté Bayern juste kappelman et un peu hoennes le Beckenbauer leur kaiser c mauvais joueur casseur de jambes sale caractère mais apparemment les arbitres kiffe les allemands comme un homo kifferait un autre homo.
RépondreSupprimerLe plus comique dans cette affaire, c'est que plus de 40 ans après, l'arbitre continue de prétendre qu'il n'a pas volé l'équipe de Leeds. Pour lui, la faute de Beckenbauer sur Clarke, "elle y est ou elle y est pas". Pour le but refusé à Lorimer, il est tout fier de montrer un article de journal qui lui donnerait raison d'avoir annulé un but pour hors-jeu de position alors que le ballon venait d'un défenseur allemand.
RépondreSupprimerJe m'en souviens très bien du match et je l'ai revu le match depuis. La faute de Yorath est inqualifiable et confirme l'image de voyou de l'équipe de Leeds que détestait Brian Clough - le livre et le film The Damned United sont excellents à ce sujet -.
RépondreSupprimerAprès, ils se font clairement voler sur un but hors jeu et un penalty évident non sifflé... et en face l'implacable réalisme allemand de l'époque avec quand même Beckenbauer, Maier, Muller, Hoeness qui ne ratent jamais une finale. Mention spéciale à l'arbitre qui n'était visiblement pas au niveau pour un tel match...
Arbitre Français au passage (Kitabjian).
Supprimer