LES FURIANIS. Forza Bastia (1978).

En 76, les joueurs de Sainté avaient leur hit . Le fameux « Allez les Verts » de Monty. Un hymne populaire que la France entière connaît sur le bout des doigts - seuls les Lyonnais font la sourde oreille et refusent de chanter en chœur ce refrain enivrant - destiné à accompagner les Stéphanois pour la finale de Glasgow. Sur le pré, c'est un échec sportif. Sur le plan commercial, le 45 trs de Jacques Monty s'écoule à quatre millions d'exemplaires. Le buzz. Alors quand deux ans plus tard, au terme d'une épopée héroïque, le Sporting Etoile Club de Bastia atteint la finale de la coupe UEFA 78, Les Furianis mettent à profit leur génie créatif pour sortir « Forza Bastia », histoire de booster les Corses opposés à l'armada du P.S.V Eindhoven. Echec sportif. Encore ! Et bide commercial pour le disque, doublé d'une purge artistique. Sans trop vouloir assassiner leurs auteurs, ils se sont mis à quatre pour se pencher sur le sujet dont Michel Jourdan, célèbre pour avoir composer « Il a neigé sur Yesterday » de Marie Laforêt (1977), « Forza Bastia » reste une énigme musicale bâtie sur l'air des lampions. Disons sans haine que les joueurs n'avaient pas besoin de ça pour affronter les rugueux bataves. Malgré son rythme entraînant à l'ambiance bal musette, l'hymne des Furianis souffre d'adhésion collective. Là où, à Geoffroy-Guichard, les supporters se reconnaissent dans les paroles de Monty, les fidèles du Sporting font parfois la moue. A Bastia dans les populaires en effet, on ne tient pas une bière à la main mais plutôt un fusil, selon l'un d'eux excédé par la prose du quatuor d'artistes (propos recueillis sur Bide et Musique). Et pan, première salve. Laquelle s'accompagne d'une seconde, dans la nuque. L'exploit de Bastia, c'est avant tout celui de la Corse, de sa langue et son identité au contraire des Verts qui rassemblaient aux quatre coins du pays. « Alors pour les fusées bleu-blanc-rouge, vous pouvez toujours vous gratter » rappelle d'ailleurs sèchement l'énervé cité plus haut. Lui comme beaucoup d'autres, c'est plutôt le drapeau à tête de Maure qui flotte à la fenêtre. L'esprit insulaire qui se démarque de la fierté nationale. Décidément en Corse, les choses ne sont pas si simples. Même dans le sport.



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