L'équipe du dimanche après-midi. CERCLE DIJON FOOTBALL 1987-88.


CERCLE DIJON FOOTBALL 1987-88

En haut : Bigarnet, Rigal, Hamon, Di Mascio, Trassard, Popard, Dubouil (ent.).
Au milieu : Coron (pdt), Polo, Kerjean, Ravail, Rovcanin, Lopez.
En bas : Le Bellec, Bouachri, Henriot, Ali Kparah, Rolland, Dubourdeaux.

Au mitan des eighties, le football à Dijon, c'est le Cercle. Née de la fusion entre le F.C Dijon (F.C.D) et le Cercle Sportif Laïque Dijonnais (C.S.L.D), l'équipe au maillot jaune moutarde entraînée par Jean-Claude Dubouil, et dirigée par le président Jean-Claude Coron (depuis la saison 1985/86) partage le rectangle vert du parc municipal des Sports Gaston Gérard avec son rival, le Dijon Football Club. L'autre formation de la capitale des Ducs végète cependant en promotion Honneurs quand le Cercle Dijon Football tutoie le haut niveau au départ de la saison 1987/88. Une place en Division II acquise au terme d'un excellent parcours lors du précédent exercice. Dans le groupe Centre, le Cercle se balade et remporte le titre qui valide son ticket pour la D.II. Dub, Dubo, Dubouil !

L'entraîneur dijonnais bâtit un effectif commando pour appréhender au mieux sa première saison au sein de l'élite du football français. Au C.D.F, on joue la sécurité avec les arrivées de Jean-Yves Kerjean, un ancien du Stade Rennais et de l'O.M, Jacques Lopez, lui aussi Minot et habitué des joutes en D.II comme l'attaquant Emmanuel Hamon, un ex du Tours F.C. Mais la vraie star c'est le Polonais Andrezj Zgutczynski, qui fuit le régime de Guy Roux à  Auxerre et arrive à la mi-saison avec un statut d'international (Mundial 86) et son expérience de champion (deux titres avec Górnik Zabrze en 1985 et 86). Restée en Bourgogne, la star polonaise et ses coéquipiers luttent pour ne pas descendre. L'équipe n'a pas encore le statut pro et son effectif est trop limité. Mais au sortir de la trêve hivernale, au bénéfice d'un stage en Algérie, le Cercle sort quelque peu la tête de l'eau et sauve in-extremis sa place en D.II au soir de la dernière journée avec un nul à Grenoble (0-0). Grâce au partage des points, Dijon assure une 15ème place au classement et peut viser d'autres objectifs à l'avenir.

CERCLE DIJON FOOTBALL 1988/89

De nouvelles ambitions qui passent par le choix d'un nouvel entraîneur. Pour 1988/89, J.C Dubouil passe du pré au placard doré de D.S et arrive Yves Herbet. L'ex-international (16 sélections), passé par Anderlecht, le Red Star, Nancy et Avignon en qualité de joueur, pose ses valises et son diplôme d'éducateur sportif à Dijon, en provenance de Martigues après des piges au Havre et à Sète. C'est une pointure et l'homme de la situation pour diriger un effectif étoffé depuis la saison passée. Des recrues à gogo. Aux prêts des Niçois Moralès et des frères Soler (Patrick et François), Andevski (Orléans) et Durand (Metz) s'ajoutent les achats du gardien Dominique Deplagne (Sète), du géant attaquant Samuel Lobé (Nancy) et du Yougoslave Zvonko Živković, un international formé au Partizan et qui arrive de la Bundesliga (Fortuna Düsseldorf). C'est un groupe taillé pour jouer les barrages à l'heure où le club obtient le statut pro. L'équipe débute timidement la saison puis monte en régime à l'automne, flirtant avec les barrages à la trêve. Le Cercle voit gros et grand, le président Coron martèle la ville avec son slogan publicitaire « Dijon en Division 1 en 1990 ! » L'en fait déjà peut-être un peu trop pépère. La deuxième partie de la saison est décevante. Le C.D.F n'aligne plus de séries et fait du surplace au classement. Le Cercle termine quand même sixième. Une place encourageante mais le ver est déjà dans le fruit au premier coup de sifflet de la saison 1989/90. 

CERCLE DIJON FOOTBALL 1989/90

La maille coule à flots, mon pauvre Amora, au Cercle à l'aube d'une nouvelle décennie. Les joueurs prêtés de retour chez eux, le C.D.F recrute sans compter, ni sans trop se soucier de la qualité parfois, et flirte avec une situation financière précaire. Sur le papier, pour gommer la déception de l'année passée, il y a du lourd. Dominique Lefèbvre (USVA, Nice, Lens), Philippe Millot (ASSE, Nancy) et Antoine Di Fraya (Toulon, Le Puy) renforcent l'effectif dijonnais. Il y a aussi Zago et Benstiti, des jeunes prêtés par l'O.L, Christophe Forest, un espoir lyonnais qui arrive de Montceau. Et pour la touche exotique, Zoran Dimitrijević, un ancien du Partizan et du Dinamo Zagreb, est la nouvelle perle yougoslave à fouler le parc Gaston Gérard, et fureter dans la cité des Ducs avec son pote Zvonko. Mais sur le pré, la mayonnaise ne prend pas. L'équipe collectionne les revers en début de saison, dont une gifle à Nancy (0-4, 4ème journée) qui fragilise la position du coach Yves Herbet. Menacé puis finalement maintenu à son poste, Herbet peine à faire passer son message aux stars de l'équipe. Il ne supporte pas non plus la pression de ses dirigeants qui ont plombé les finances du club. Il faut des résultats, qui ne viennent pas. Début novembre, alors que le Cercle n'a récolté que douze points, Herbet est remplacé par Ivica Todorov, encore un Yougo au Cercle qui prend l'accent slave. Sous les ordres de l'ancien coach du Stade Français et Limoges, Dijon renoue avec la confiance, les succès, et aligne une belle série au printemps (cinq victoires consécutives) qui assure son maintien. Dixième au final et beaucoup de questions en suspens sur le plan financier. En coulisses, le club affiche une dette de neuf millions pour cette seule saison. Pour Jean-Pierre Coron, l'appétit et la D.1 viennent en mangeant. Mais la note est salée.

CERCLE DIJON FOOTBALL 1990/91

Le club repart pour la saison 1990/91 grâce à une garantie d'emprunt de la municipalité et l'accord du tribunal de commerce. Le statut professionnel du club est par ailleurs soumis à une année probatoire. Ça sent le roussi mais Coron veut encore croire en son rêve d'un Cercle en D.I. Et recrute en conséquence avec Lionel Cristol (Béziers), Jacques Canosi (Lens) et Michel Flos (Alès). Des recrues onéreuses qui fragilise la santé financière du club. Lequel entame la saison sereinement sur le pré. Au premier tiers du championnat, le Cercle est cinquième. Un classement honorable en dépit des premiers retards de salaire et des chiffres inquiétants en coulisses. A l'automne, le Cercle connaît un creux. Sur un coup de colère, Coron vire Todorov et Jean-Claude Dubouil fait un come-back sur le banc. Toujours au contact du maintien à la trêve, la défaite à domicile contre Epinal dès la reprise (0-1, 22ème journée) est fatale aux Dijonnais. Le Cercle s'enfonce peu à peu et file vers la relégation, d'autant que le dépôt de bilan apparaît de plus en plus probable. Malgré un exploit en coupe de France contre Nice (3-1, 1/32ème) et la réception de l'O.M au tour suivant devant 15.000 spectateurs (record d'affluence toujours en cours à Gaston Gérard), les finances sont à sec. Le Cercle est mis en redressement judiciaire et quitte la D.II, sans un rond, et plonge directement en D.IV. Au niveau amateur. Mais ça, c'était avant. Avant la fusion en 1998 entre le Cercle et Dijon Football Club et la création du Dijon Football Côte d'Or (D.F.C.O), aujourd'hui en Ligue 1. Jean-Pierre Coron est lui décédé en janvier 2013 dans un accident de voiture au Maroc.

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