Les Verts à Hampden Park. |
Et dans les gradins aussi, comme en témoigne un journaliste sur
place. « L'exaltation à Hampden Park faisait
littéralement chavirer la raison dans un tourbillon d'acclamations
et de ALLEZ LES VERTS à l'unisson, écrit-il dans les pages
de Foot Supporter Magazine. Pas une fausse note dans ce public
ardent et fidèle, d'amis écossais et de fervents français de
l'ASSE ». 10.000 ? 15.000 ? 20.000 ?
30.000 ? On ne sait pas trop du côté de la police locale, ni
des manifestants. Trop nombreux en tous cas au goût des Allemands
choqués par l'accueil. A Hampden Park, ils sont 80.000 contre eux !
Tous armés de trompettes, casquettes, t-shirts, maillots, sous-pulls
et autres gadgets pour vaincre la grosse artillerie du Bayern. C'est
une véritable invasion que l'on commente amèrement de l'autre côté
du Rhin. La presse germanique jalouse également l'effervescence
provoquée par les fans stéphanois. Sabotage !
Ils sont sympas ces Français. Go on, the Greens !
Par les airs, par la mer, les dirigeants de Saint-Etienne ont levé
une véritable armée pour se rendre en Écosse. Une troupe de
volontaires qui laisse les moins chanceux sur le carreau. Cette
finale est un succès populaire à Sainté. « Quand je me
suis présenté au stade Geoffroy-Guichard pour acheter un ticket,
tout est déjà vendu m'a-t-on répondu avec surprise, lâche
un supporter déçu. La ruade avait été authentique. Les
guichets, ouverts le 26 avril à 14 heures, avaient dû fermer le
lendemain à midi. 20.000 places vendues en moins de 24 heures. Un
record ». D'autres, plus malins, utilisent la
débrouillardise pour ne pas rater l'événement. Par la route et...
à vélo. C'est le cas de deux fadas que rien n'arrête. André Zins,
à la suite d'un pari, enfourche sa bicyclette depuis son village de
l'Ain le samedi 24 avril. Paul Chomel prend sa roue le lendemain en
partant de l'Ardèche. A leur arrivée à Glasgow, immortalisée par
une photo sur la pelouse d'Hampden, le président Roger Rocher offre
un billet et un repas avec les joueurs pour le premier, et une
journée en compagnie de l'équipe stéphanoise, la veille de la
finale, au second. La chance sourit aux audacieux qui, pour certains,
déboulent de la France entière. « T'es d'où toi ?
De Brest... Moi, de Lille... Et lui, de Marseille, peuchère. »
Les journalistes du Progrès révisent leur géographie avec toutes
ces provinces françaises venues encourager les Verts. Saint-Etienne,
c'est la France. Et pour les Stéphanois, Glasgow c'est Sainté,
comme le remarque un fan observateur : « C'est fou,
toute la ville est pour nous. On se croirait à Saint-Etienne. »
C'était il y a 40 ans, une autre époque.
- LES VERTS A GLASGOW EN PHOTOS -
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