Thierry Roland vs Franz Beckenbauer. Deux visions différentes du football.
Thierry
Roland est mort ! La nouvelle est tombée, brutale, comme la foudre
sur le stade de Donetsk hier (15//6) pendant la rencontre des Bleus
opposés à l'Ukraine. Une victoire des hommes de Laurent Blanc qui
prend une signification particulière ce matin, presque un vibrant
hommage rendu à celui qui avait organisé son grand retour aux côtés
de son « P'tit Jean-Mimi » à l'occasion de cet
Euro 2012. La télé vient de perdre sa voix du football en France.
Une grande gueule avec ses excès irritants, son humour parfois
grinçant et ses réactions maladroites, épidermiques, toutes
animées par la foi et la passion du journaliste pour le ballon rond.
Des expressions devenues célèbres et reprises par tous les amoureux
du foot, souvent par son acolyte en direct, toujours dans la retenue, « fauché comme un lapin en plein vol » à
entendre s'égosiller son compère avec qui il débute sur le petit
écran en 1979 à l'occasion d'un match de coupe UEFA opposant
St-Etienne à Mönchengladbach. Thierry Roland « n'a pas fait le
voyage pour rien » durant sa carrière commencée en 1955
au sein du service des sports de la RTF, l'ancêtre de l'ORTF, dès
l'âge de 18 ans.
Une
carrière qui l'emmène aux quatre coins du Monde, sur tous les
stades que la planète peut compter. C'est ainsi qu'il commente sa
première coupe du Monde au Chili en 1962. Il y en aura douze autres
jusqu'à la dernière sur une finale perdue par la
France (2006), laissé sur la touche pour la plus pitoyable d'entre-elles
aux yeux cerclés de lunettes fines du commentateur-supporter numéro 1
des Bleus qui « avale la trompette » après
l'épisode de Knysna (2010). Un parcours fait de hauts et de bas sur
le plan professionnel, victime des licenciements qui jalonnent sa
carrière - viré du service public en 1968 après les événement de
mai et par TF1 en 2004 - et au premier rang des drames du Heysel
(1984) et de la tragédie de Furiani (1992) qu'il vit en direct. Des
souvenirs funestes que ne sauraient effacer d'autres au dénouement
plus heureux: la victoire de l'OM en ligue des champions (1993) et la
coupe du Monde 1998. Plus de 1.300 matches à son compteur et
quelques Euros (9 au total), Thierry Roland traverse son époque et
berce le quotidien des téléspectateurs à l'heure des grands
rendez-vous. Comme celui de Séville 82 pourri par un autre
« salaud » d'arbitre, Mr Corver, et ce mauvais
acteur - « c'est pas Alain Delon » - Horst
Hrubesch qui chope le premier rôle à la fin et avec lequel « il
ne passera pas ses vacances » en sa compagnie. Une autre
sorte de drame en quelque sorte.
En retrait
depuis quelques années, Thierry Roland reprend du service à
l'occasion de l'Euro 2008 associé à Franck Leboeuf, avant de
recomposer le duo mythique avec son compère Larqué lors d'un
Roumanie-France (2011). Le fameux tandem qui devait assurer la
couverture de l'Euro 2012 pour les soins de la petite chaîne qui
monte. Un projet auquel renonce la mort dans l'âme le commentateur,
contraint de subir une intervention chirurgicale liée à un calcul
biliaire la semaine passée. Mal remis, le journaliste est décédé
ce samedi vers 3 heures du matin (16/6) à la suite d'un AVC, après
s'être endormi sur la victoire de l'équipe de France. Une nouvelle
qui coupe le sifflet à ses détracteurs et au petit monde du
football. Les Bleus perdent leur premier fan. Mais Thierry Roland est rentré aux vestiaires sans regret.
La France a gagné la coupe du Monde 98. Après ça, « il
pouvait mourir tranquille ». Et de plonger Jean-Mimi dans
la tristesse, lequel n'a plus désormais que la marionnette des
Guignols pour se consoler et reconstituer ce duo de choc parfois
choquant.
5 Commentaires
Très cher Steph, pourquoi ce dernier mot : "choquant" ? Tu serais donc "politiquement correct" ou adepte de la pensée unique ? Thierry Rolland était avant tout un passionné qui parlait avec ses tripes. Le fameux épisode de l'arbitre tunisien au Mundial 1986 ? L'arbitre aurait été thaïlandais ou guatémaltèque (certes, et je dois le concevoir,d'une autre confédération que l'UEFA ou la CONMEBOL) il aurait eu la même réflexion. Raciste donc ? Son père était juif... En tout cas Jean-Michel Larqué, en larmes, m'a boulevé. Une part de mon adolescence qui s'en va... Autrement, continue comme ça, ton site est super.
RépondreSupprimerboulevé ? Plutôt bouleversé. L'émotion !
RépondreSupprimerCertainement pas adepte de la pensée unique et encore moins politiquement correct. Certains lecteurs du blog, sous couvert d'anonymat, me le font d'ailleurs souvent remarquer. Je te laisse par ailleurs libre d'interpréter comme bon te semble ce post qui est avant tout un hommage, sans prise de position. Et te remercie pour ton intervention et tes encouragements, ça fait plaisir.
RépondreSupprimerC'est vrai que on lui a souvent fait des proces d'intentions....Quand il dit que "Y a rien qui ressemble plus a un coreen qu'un coreen,qu'ils font tous 1.70/1.75,sauf le goal"ou "Que Vieira se bat contre ses cousins"....Qu' y a t'il de raciste??? ....Les bobos biens pensants s'insurgent et lui collent l'etiquette de beauf....Le Francais moyen,lui non,car sa passion,son franc parler et son chauvinisme franchouillard lui rapelle qu'il est des notres... entier.Je prefere 100 fois Thierry Roland qu'un Christian Jean Pierre qui fait dans son benne dés que Messi ou Ronaldo touche le ballon ou qu'un JM Ferreri qui voit des penos partout a la moindre effleuration.(A se demander s'il a pratiquer ce sport de contact)
RépondreSupprimerl'equipe de france a perdu son douzieme homme et nous un pote de foot en quelque sorte.Bref il va nous manquer enormement,et avec sa disparition c'est comme si on fermer un livre sur l'histoire du foot
RépondreSupprimer