Ils sont tous venus à Marcel Picot pour faire la fête
à Platoche, une petite sauterie déjà commencée la veille au Lido de Paris. Diego Maradona gagne la Lorraine depuis la capitale en voiture. Pelé débarque en costume trois-pièces sur
mesure. Et Zico, en transit entre Rio et Tokyo, tient aussi à saluer le
n°10 français. Tous sont là. Le copain Zbigniew Boniek avec sa moustache
rieuse, Lothar Matthäus et sa rigueur germanique, Hugo Sanchez campé sur
ses deux jambes, Jean-Marie Pfaff et ses blagues belges, Francescoli,
Madjer, Futre, Dassaev. Et d'autres encore.
Maradona-Platini. Un match arbitré par Pelé.
Ce lundi 23 mai 1988, Michel Platini
célèbre son jubilé dans sa bonne vieille ville de Nancy, quelques
mois après avoir mis un terme à sa carrière par un dimanche
pluvieux à Turin. Le stade Marcel Picot est plein comme un œuf pour
cet événement. Trente-cinq mille personnes entassés dans les gradins de
l'enceinte nancéienne pour dire au revoir à l'enfant du pays, là
où tout avait commencé pour « Michele » comme
l'appellent avec tendresse les tifosi, et profiter du spectacle
offert pour l'occasion. Un feu d'artifices de vedettes et de stars
mondiales du football. L'apothéose. Rien n'est trop beau pour rendre
hommage au meilleur joueur français (du monde ?) de tous les temps.
Pour débuter une soirée placée sous
le signe de la lutte anti-drogue, le public lorrain a droit à un
lever de rideau entre les Girondins de Bordeaux et une sélection de
Lorraine (3-1) précédé par une rencontre entre les amis de
Platoche et le Variétés Club de France (2-2) chers à Thierry
Roland et Jacques Vendroux. Un apéro sympa avant le plat principal
et ses ingrédients de gestes techniques sur la pelouse.
Laurent Platini sur les traces de son père.
La sélection du Reste du Monde coachée
par Hidalgo et Trapattoni est opposée à l'équipe de France. La
grande. Celle de 1984/86 renforcée par Specht et Castaneda, par amitié sans doute. Rocheteau, Bats, Amoros, Battiston, les
losers magnifiques, et le fameux carré magique
(Tigana-Giresse-Fernandez-Platini) recomposé pour une dernière
fois. Les spectateurs ont des frissons et quelques larmes aux yeux
dans les Bleus, malgré les pitreries de Jean-Marie Pfaff qui se
transforme en Django Edwards du rectangle vert pour un soir. Et
visiblement, c'est le sien. Le gardien belge fait le show et mène la
danse pendant tout le bal qui se termine par un score de parité
(2-2) - Papin et Bellone sont les buteurs français - et un dernier
vibrant hommage. Michel Platini sort à 5 minutes du terme de la
rencontre, remplacé par son fils Laurent âgé de 9 ans, sous les
ovations du public nancéien. La boucle est bouclée, comme la
chevelure mouillée par le dernier effort de l'ancien bianconero.
Rideau. « Ciao Michele ».
Bouquet final.
Platini-Giresse. Salut les copains.
7 Commentaires
C'était mieux avant quand même... Non ? Génération dorée qui, hélas, n'est pas championne du monde. Allez je suis un vieux c.., on a Ménez, Nasri, Ben Arfa, Ribéry, M'Vila, Evra et les autres !! Youpi, la France et ses valeurs au top !
RépondreSupprimerJe ne sais pas si c'était mieux avant. On voyait ça avec nos yeux de gamin. Autre époque, autres moeurs...
RépondreSupprimerTa réponse est juste. Eux aussi avaient sans doute leurs défauts, comme nous d'ailleurs...
RépondreSupprimervrai que maradona avec un maillot marqué "no drugs" ....ca l'fait
RépondreSupprimerThank you, Steph!
RépondreSupprimerVery nice to remember the golden age of the 80s! Great!
http://nsa33.casimages.com/img/2013/10/23/131023122304489782.jpg
RépondreSupprimerJ'avais lu à l'époque que Platini avait demander aux pontes du football l'autorisation à titre expérimental d'installer la vidéo pour son fameux jubilée à Nancy qui peut me renseigner merci 23 /10/14
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