Il y a 30 ans, Loulou Nicollin et Michel Mézy faisaient déjà la nouba.
Les mêmes hommes et des scènes de joie identiques que ce dimanche dernier (20/5) à Auxerre. A la différence qu'il faut remonter dans le temps pour connaître pareille liesse chez les Montpelliérains. Trente ans. Trente-et-un pour être plus exact. La Paillade célèbre la montée en D.I à l'issue d'une saison 1980-81 âprement disputée selon le président Loulou Nicollin, plus jeune mais déjà gras comme un cochon malgré les séances de régime imposées par le stress du banc de touche : « C'est dur. J'ai perdu plusieurs kilos en quelques semaines. Vous savez, je transpire beaucoup. J'ai bien cru qu'après notre défaite à Angoulême, à la dernière seconde, tout allait s'écrouler ».
L'édifice héraultais bâti autour de trentenaires qui retrouvent une seconde carrière dans le Sud (Mézy, Formici, Vergnes, Sarramagna...) fait la course en tête toute la saison, et résiste malgré tout à la pression des adversaires aux dents longues perdus aux quatre coins de la France. Le parfum de la D.II de l'époque, à des années lumières des sirènes quatariennes de la Ligue 1, qui donne des suées au bon Loulou. Lequel profite de ses déplacements pour visiter le pays et parfaire sa connaissance de la géographie. Tout ça dans la bonne humeur malgré la pression du résultat : « J'ai le sourire parce que nous sommes allés battre Tavaux mais j'ai tout de même eu quelques sueurs froides après nos matches contre Saint-Dié et Grenoble. Fort heureusement, nous avons su nous reprendre. Nous possédons maintenant deux points d'avance sur Toulouse et Besançon ».
MONTPELLIER LA PAILLADE 1980-81
Debouts : Gasset, Ouattara,
Baldassara, Mayot, Formici, Mézy.
Accroupis : Pasqualetti, Sikely,
Vergnes, Guidicelli, Sarramagna.
Une maigre avance que
l'équipe montpéllieraine défend jusqu'au bout, au prix de
batailles épiques sur les prés de Montluçon, Corbeil, Thonon,
Gueugnon et du grand rival local Béziers, qui lui conteste la
suprématie régionale cette année-là. La Paillade termine au final
en tête de son groupe (A), avec trois points d'avance sur le Téfécé
et Besançon, et laisse les Bitterois (4ème) à sept longueurs.
Michel Mézy et ses coéquipiers échouent ensuite pour l'obtention
du titre de champion de D.II face au Stade Brestois. Un trophée
honorifique certes, mais l'essentiel est accompli. Montpellier accède
à l'élite. Une première pour le roi du ramassage des déchets qui
rachète un club alors au fond de la poubelle - il évolue en D.H -
en 1974. Et les deux piliers de la formation héraultaise de laisser
éclater leur joie. Les rides en moins, et les kilos toujours en trop
pour le gros Loulou à la diète depuis 30 ans sans que cela ne se
remarque.
MONTPELLIER LA PAILLADE
1980-81
Debouts: Mayot, Formici, Vergnes, Baldassara, Malabave, Hopquin, Sikély, Gasset, Deplagne, Durand.
Accroupis: Guidicelli, Pasqualetti, Duch, Mézy, Ducuing, Ouatara, Rizzi, Sarramagna.
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