EN TOUCHE. La photo (pas très) finish de... Kevin Keegan.
Le père Noël est vraiment une sale ordure. On l'a retrouvé bien Red - ou complètement noir comme dans la chanson - après sa tournée du côté de Disneyland. Sans hotte ni barbe, mais avec un habit de Kevin Keegan. L'année prochaine, n'oublie pas mes petits souliers et modère un peu ta consommation de bière de Noël. Cimer. Sinon, sympa quand même tes pompes.
BIO EXPRESS DEGRADABLE. Jürgen Sparwasser.
JÜRGEN SPARWASSER.
Grâce à son but historique contre la RFA lors du duel fratricide qui oppose les deux Allemagne à Hambourg durant la coupe du Monde 1974, Jürgen Sparwasser devient une sorte de héros, un symbole de la lutte contre le fascisme et le capitalisme comme on aime les fabriquer dans les pays de l'Est à l'époque des deux blocs. Pas vraiment une aubaine pour celui qui compose plus qu'il ne collabore avec le régime - le SED - lequel exploite ce succès de manière temporaire, l'impact des J.O étant plus important aux yeux des dirigeants de la RDA avec la présence d'athlètes américains, dont l'intéressé tire peu de profit malgré les rumeurs sur son compte qu'il tacle à pieds joints : « On a dit que j'avais été richement récompensé avec une voiture, une maison et une prime en espèce, mais ce n'est pas vrai ». Jürgen Sparwasser, qui préfère le foot à la politique, n'est pas un inconditionnel du parti ni de ses méthodes et paiera au prix fort son manque de loyauté juste avant la chute du Mur, 15 ans après son exploit perdu dans les archives de la Stasi depuis fort longtemps.
Grâce à son but historique contre la RFA lors du duel fratricide qui oppose les deux Allemagne à Hambourg durant la coupe du Monde 1974, Jürgen Sparwasser devient une sorte de héros, un symbole de la lutte contre le fascisme et le capitalisme comme on aime les fabriquer dans les pays de l'Est à l'époque des deux blocs. Pas vraiment une aubaine pour celui qui compose plus qu'il ne collabore avec le régime - le SED - lequel exploite ce succès de manière temporaire, l'impact des J.O étant plus important aux yeux des dirigeants de la RDA avec la présence d'athlètes américains, dont l'intéressé tire peu de profit malgré les rumeurs sur son compte qu'il tacle à pieds joints : « On a dit que j'avais été richement récompensé avec une voiture, une maison et une prime en espèce, mais ce n'est pas vrai ». Jürgen Sparwasser, qui préfère le foot à la politique, n'est pas un inconditionnel du parti ni de ses méthodes et paiera au prix fort son manque de loyauté juste avant la chute du Mur, 15 ans après son exploit perdu dans les archives de la Stasi depuis fort longtemps.
Né à Halberstadt
au sortir de la guerre le 4 juin 1948 en zone d'occupation
soviétique, Jürgen Sparwasser apprend très vite à jongler entre
le bien et le mal avant de s'exercer avec un ballon. En Allemagne, la
cohabitation entre les Alliés ne cesse de se dégrader sous
l'influence des deux puissances dominantes qui contrôlent le pays,
lesquelles s'opposent et rompent tout échange diplomatique sur le
statut de Berlin-Ouest qui débouche sur le blocus de la ville
ordonné par l'URSS. Nous sommes le 24 juin, Jürgen n'a pas encore un mois mais déjà une vie bien conditionnée. La bataille de Berlin
perdue, les Soviétiques instituent alors la RDA le 7 octobre 1949
en réponse à la création de la RFA quelques mois auparavant côté
Ouest. Dans sa petite ville natale de 40.000 âmes coincée entre le
rideau de fer et Magdebourg, Sparwasser apprend à marcher droit et
taper dans la balle sous l'impulsion du père, entraîneur de
l'équipe locale - BSG Lokomotive Halberstadt - que Jürgen intègre
à 12 ans, et pépinière régionale du SC Aufbau Magdebourg qui
forme les juniors du F.C Magdebourg. DDR style. La carrière du jeune
milieu de terrain est toute tracée d'autant que Jürgen montre de
bonnes dispositions vite remarquées par les dirigeants de l'équipe
nationale junior est-allemande. Lors de sa première sélection
contre la Bulgarie en 1964, il inscrit le but de la victoire. A 16
ans, Sparwasser a son destin (presque) entre les pieds et remporte
dans la foulée le tournoi international junior de l'UEFA avec sa
sélection (1965) aux dépens de l'Angleterre (3-2). Jürgen ouvre la
marque et frappe à la porte de l'équipe première du F.C Magdebourg
qui lui donne sa chance juste avant ses 18 ans, le 26 février 1966,
contre Hansa Rostock. Quinze jours plus tard, le milieu est-allemand
ouvre son compteur but en Oberliga contre Rot-Weiß Erfurt
(12/3/1966). Une saison marquée par un bilan timide (6 matches/2
buts) mais plein d'espoir avec la satisfaction d'honorer pour la
première fois le maillot des – de 21 ans la même année. Une
sélection (7 au total) avec laquelle il ira chercher la médaille de
bronze aux J.O de Münich (1972).
Dès l'exercice
suivant, Sparwasser s'impose dans l'équipe et devient un titulaire
indiscutable. Un statut qui ne le quitte plus jusqu'à la retraite et
facilité par la descente de son club à l'échelon inférieur.
Meilleur buteur de l'équipe (22 buts), Sparwasser participe
activement à la remontée (1966-67) et permet par la suite à
Magdebourg de s'installer durablement vers le haut du tableau, en
terminant meilleur canonnier du club pendant trois années successives
(1968, 69 et 70). Des titres honorifiques qui ne remplacent pas un
vrai trophée qui tarde à venir malgré son jeune âge. Jürgen
patiente jusqu'à la fin de la saison 1969. Cette année-là,
Magdebourg remporte pour la 3ème fois de son histoire la coupe de
RDA après les succès de 1964 et 65. Vainqueur à quatre autres
reprises (1973, 78, 79 et 83), le club du bord de l'Elbe est
d'ailleurs co-détenteur du record de victoires (7), un titre qu'il
partage avec Dynamo Dresde. Une coupe dans les mains, Jürgen
Sparwasser goûte aussi aux amuses-gueules et une première sélection
chez les A - contre le Chili (22/6/1969) - avec qui il entretient des
rapports ambigus. Pas vraiment un taulier malgré ses 53 capes (15
buts) et sa participation aux tournois majeurs (J.O et coupe du
Monde). Peu importe, Sparwasser se concentre sur son club et connaît
ses meilleures années à l'aube des seventies. Sous la houlette de
l'entraîneur Heinz Krügel, Magdebourg remporte trois titres de
champions (1972, 74 et 75) et écrase la concurrence en RDA, voir
ailleurs. Le point culminant de cette domination: la victoire en
coupe des vainqueurs de coupes (C2) face au Milan A.C à Rotterdam
(2-0). Magdebourg devient alors le premier club est-allemand à
remporter un trophée européen. Un titre définitif aujourd'hui.
Consacré meilleur
buteur de l'équipe en 74 et 76, Sparwasser perd peu à peu le fil de
sa carrière à l'approche de la trentaine, et prend sa retraite au
terme de la saison 1978-79 à cause d'une douleur récurrente à la
hanche. A 31 ans et diplômé en génie mécanique, Sparwasser
poursuit une formation de professeur d'éducation physique (1980). La
reconversion classique des anciens sportifs de haut niveau dans les
pays de l'Est. Mais Jürgen se heurte à ses positions politiques et
son refus de collaborer activement à l'appareil de l'état malgré
son intégration au parti dès 1973. Nommé entraîneur-adjoint de
son club, on lui refuse le poste d'entraîneur en chef auquel il
postule à plusieurs reprises. Pas assez socialiste. Sparwasser
devient alors assistant de recherche à l'université de Magdebourg -
la récompense pour les services rendus à la nation - et n'a plus
qu'une idée en tête: fuir son pays et la répression politique
subie par sa famille. En 1988, un an avant la chute du Mur, Jürgen
profite d'un match à Sarrebrück avec les anciens du F.C Magdebourg
pour passer à l'Ouest, chez l'ennemi, et devient pour le coup « un
traitre à la patrie » selon le Neues Deutschland,
quotidien est-allemand et organe officiel du SED. Le but de la 77ème
minute est définitivement aux oubliettes. Sauf pour lui, et
peut-être quelques nostalgiques, qui déclare avec philosophie : « Si
vous voyez un jour écrit sur une tombe, Hambourg 74, tout le monde
saura qui se cache en dessous ». Un secret de polichinelle en quelque sorte, comme l'histoire du maillot de Paul Breitner, mis au enchères depuis au profit d'une association caritative, qu'il garda jalousement chez lui après l'avoir échangé contre le sien dans les vestiaires du Volksparkstadion. Pour ne pas froisser les dirigeants de son pays qui avaient l'oeil sur tout. Principalement sur lui. Les héros ont rarement fait long feu en ex-RDA.
Schwarzy sort les muscles.
Un but pour l'éternité.
La grosse cylindrée de l'EQUIPE DE FRANCE.
Des Bleus émerveillés par la technique allemande.
Au cours de sa tournée en Amsud
(janvier 1971), la délégation française en profite pour visiter
les stands du circuit de Buenos Aires et assister à la Temporada -
les 1000 kms locaux - endeuillée cette année-là par la mort de
Ignacio Giunti, victime d'un crash fatal avec la Matra de Beltoise
qui alimente la polémique et les débats sur son attitude durant la
course (voir les vidéos). L'occasion pour les Tricolores d'approcher
au plus près les prototypes, dont la mythique Porsche 917, celle de
Marko-Van Lennep sur la photo, et les pilotes français (Pescarolo,
Larrousse...) engagés sur l'épreuve, lesquels ne tarissent pas
d'éloges sur le comportement des Bleus face à l'Argentine : « Depuis
la tribune du stade de Boca, le spectacle donné par les Tricolores a
été formidable. Leur départ audacieux, pied au plancher, leur
réussite immédiate, leur technique surprenante et enfin leur
résistance héroïque ». Des louanges qui entraînent en
retour quelques réflexions de la part des joueurs français, les
yeux encore écarquillés par le ronflement des bolides sur la piste,
et des idées de reconversion à Marcel Aubour, spécialiste en
réparation dans sa surface : « Je suis ravi de me retrouver
dans ce milieu fabuleux, au contact de pilotes étourdissants, de
voir à l'œuvre ces mécanos capables de régler n'importe quel
problème à la seconde. Je vous annonce que je ferai des rallyes […]
car j'adore la conduite sportive ». Le casque sur la tête,
le gardien français est déjà sur la grille de départ comme son
compère Jacky Novi qui « admire ces voitures
sensationnelles, mises au point au millimètre, et ces pilotes qui
ont presque l'air de cosmonautes ». Un peu dans la lune,
Novi rêve de conquêtes et de vitesse au contraire du Stéphanois
Hervé Revelli, plus terre-à-terre et prudent sur le sujet : « Quand
je pense que j'ai un peu peur de pousser ma 504 toute neuve... ».
Là, c'est au tour de Pesca et Larrousse d'avoir les yeux grands
ouverts, la bouche béante, surpris de la comparaison entre Henri
Michel et Didier Deschamps. La Ferrari et la 2CV quoi.
Lien:
http://www.f1-web.com.ar/1000KmBuenosAires1971.htm
Lien:
http://www.f1-web.com.ar/1000KmBuenosAires1971.htm
MAILLOT DE LEGENDE. Malmö FF.
Depuis sa création en 1910, Malmö
Fotbollförening a déjà goûté au succès - 7 titres nationaux et
6 coupes - mais c'est à partir de 1970 que l'équipe au maillot bleu
ciel et blanc connaît sa meilleure période. Une décennie
triomphale entamée sous l'ère d'Antonio Durán (1964-71), un ancien
de l'Atlético Madrid, qui laisse par la suite les commandes du club
à l'Anglais Bob Houghton (1974) après un court passage du Suédois
Karl-Erik Hult (1972-73). Durant cette période dorée, Malmö
enchaîne les couronnes nationales - champion 1970, 71, 74, 75 et 77
- et les coupes de champagne locales - vainqueur en 1973, 74,
75, 78 et 1980. Di blåe, les bleus, dominent alors le football
suédois et signent leur plus bel exploit en coupe d'Europe des clubs
champions. Le sorcier britannique mène son équipe jusqu'à la
finale de la C1 contre Nottingham Forest au cours de la saison
1978-79, éliminant au passage Monaco, Dynamo Kiev, Wisla Cracovie et
Austria Vienne. Battu à Münich (0-1), Malmö obtient tout de même
la récompense de l'exploit sportif de l'année en Suède - aucune
équipe du pays n'a atteint ce niveau de compétition depuis la
création de la coupe d'Europe - et le droit de défier Club Olimpia
(Uruguay) en finale de la coupe intercontinentale, les Anglais ayant
décliné l'invitation. Une nouvelle défaite (0-1/1-2) qui entame
peut-être le moral de Bob Houghton qui part l'année suivante (1980)
et laisse des joueurs, recrutés à 60 km à la ronde, orphelins sur
le terrain. A cette date, Malmö FF rentre peu à peu dans le rang et
perd sa place en haut de la hiérarchie du football suédois malgré
de nouveaux titres et des joueurs emblématiques comme Stefan Schwarz,
Jonas Thern, Martin Dahlin et Zlatan Ibrahimovic.
MALMÖ FF 1978-79.
Debout: Houghton (ent.), Larsson B., Kristensson, Möller, Ljungberg, Hansson, Larsson T., Jönsson (pdt).
Assis: Andersson R., Andersson M., Andersson T., Malmberg, Erlandsson, Sjöberg, Andersson Roy.
MALMÖ FF 1977-78.
MALMÖ FF 1978-79.
Debout: Houghton (ent.), Larsson B., Kristensson, Möller, Ljungberg, Hansson, Larsson T., Jönsson (pdt).
Assis: Andersson R., Andersson M., Andersson T., Malmberg, Erlandsson, Sjöberg, Andersson Roy.
MALMÖ FF 1977-78.
ALLAN SIMONSEN. Ballon d'or 1977.
Allan Simonsen a trouvé un ballon à sa taille.
Allan Simonsen se fait une place parmi
les grands à la fin de l'année 1977. Du haut de ses 165cm, le petit
ailier danois remporte la course au ballon d'or devant Keegan et
Platini. Une lutte indécise et serrée jusqu'au bout. Le lutin de
Mönchengladbach est élu avec 74 points, contre 71 au lilliputien de
Liverpool et 70 au Nancéien. Un trio qui se détache d'une meute de
prétendants relégués à plusieurs longueurs, Bettega (4ème)
obtient 39 points, Cruyff 23 et Fisher 21. Les autres poursuivants
(Nyilasi, Rensenbrink et Georgescu) étant définitivement largués.
Un titre de meilleur footballeur européen de l'année qui récompense
les excellents résultats obtenus avec Borussia MönchenGladbach, l'équipe
la plus romantique de la Bundesliga des 70's. Depuis son arrivée en
Allemagne, Simonsen collectionne les trophées - championnat
d'Allemagne (1975, 76 et 77), la coupe (1973) et supercoupe
d'Allemagne (1976) et une coupe UEFA (1975) - mais rate la dernière
marche en finale de la coupe des clubs champions contre Liverpool
(1977). A Rome, le Danois marque mais les Anglais sont plus forts
(1-3). Une défaite amère qui ne plombe pas la décision des
journalistes. Simonsen devance d'une semelle le King de Liverpool. Et
Platoche peut attendre encore un peu. 1983. L'année du premier sacre
pour le Français de Turin. A cette époque, Simonsen apparaît de
nouveau sur le podium, sur la dernière marche à 31 ans.
Ouais j'ai gagné !
- LE BALLON D'OR 1977 EN DETAIL -
Y'A PAS QU'LE FOOT. Bobby Moore et Franz Beckenbauer.
Franz Beckenbauer-Bobby Moore: un duel de grands maîtres.
Sur un terrain,
Franz Beckenbauer et Bobby Moore étaient des pièces essentielles
dans leur club ou en sélection. Copains dans la vie, les deux stars
se retrouvent souvent chez l'un ou l'autre pour le barbecue du
dimanche qui se termine toujours par une partie d'échec au fond du
jardin. Une manière pacifique de revenir sur les rencontres entre la
Mannschaft et l'Angleterre, des matches sous tension et serrés comme
un duel Karpov-Kasparov depuis une finale de coupe du Monde.
- « En 1966,
mes deux tours de Wembley étaient imprenables. Échec et mat les
boches ! Et God save la Reine. Sinon, la famille, ça va bien
Franzy? ».
- « Ach ja,
mais au Mexique elles sont tombées comme le World Trade Center tes
tours. En fumée. Grâce à notre « der Bomber »
Müller. Oui, ça va bien merci. Et très bonnes les côtelettes au
grill Bobby ».
CHELSEA F.C 1971-72. By Soccer stars.
CHELSEA F.C 1971-72.
Debout : Ian Hutchinson, David Webb, John Dempsey, Micky Droy, Derek Smethurst, Stewart Houston, John Boyle, John Hollins, Paddy Milligan.
Au milieu : Keith Weller, Peter Osgood, Tommy Baldwin, Ron Harris, Peter Houseman, Charlie Cooke, Eddie McCreadie.
En bas : Peter Bonetti, Alan Hudson, Peter Feely, John Philips.
L'équipe du dimanche après-midi. EN AVANT GUINGAMP 1976-77.
EN AVANT GUINGAMP 1976-77.
Debout : Druda (ent.), Sylvestre Salvi, Reyt, Didier Salvi, Schmitt, Hervé Le Goff, Le Coz, Learanguer, Loubière (dirigeant).
Accroupis : Sourdes (ent. adj.), Anthoine, Gill, Le Quéré, André, Patrick Le Goff, Le Guyader, Briand (dir. tech.).
Sur le papier, une équipe qui ne paie pas de mine. Pas de vedettes, ni de machines à laver. A Guingamp, on lave tout à la main. Une majorité de joueurs issus de la région qui font de la résistance au professionnalisme. Animé par un esprit de famille et un public fidèle, En Avant Guingamp réalise cependant des miracles depuis le titre en DHR (1971-72) et son épopée en coupe de France (1973) durant laquelle les Bretons accèdent aux 1/8è en éliminant quatre équipes de division 2.
C'est le début de l'ère Le Graët et des ambitions légitimes d'un club qui ne cesse alors de grimper les échelons, et de grandir par la même occasion. 1974 : accession en DH. 1976 : un parcours en coupe qui s'arrête en 1/16è, le titre de DH en poche, Guingamp accède à la D.III. Les Le Goff, Le Quere, Le Guyader et Stephan vont enfin fouler autre chose que les pelouses pelées des terrains promotionnels. Une adaptation rapide dans le grand bain. Au cours de la saison 1976-77, En Avant se fait remarquer une nouvelle fois en coupe, et élimine le Red Star avant de tomber les armes à la main devant Bordeaux (1/32è). En championnat, Guingamp termine à la seconde place de son groupe derrière la réserve du F.C Nantes. C'est l'accession en D.II après une saison seulement en D.III. Une réussite qui s'explique par la volonté du président Le Graët de bâtir sur du solide en misant sur la formation et un encadrement stable - la mission de Daniel Druda à la tête du club depuis 76 - et de fidéliser les joueurs au maillot - Guy Stephan contacté par Metz refuse de quitter la Bretagne en fin de saison. Une recette fructueuse. En Avant joue la montée en D.I dès la saison 1979-80 - troisième du groupe A, battu à la différence de buts par le Stade Rennais - et devient par la suite un pilier du championnat de D.II jusqu'en 1993, année de la descente en National. Deux montées d'un coup et le club se retrouve en D.I au début de la saison 1995-96. Trois années parmi l'élite durant lesquelles En Avant tâte de la coupe d'Europe et l'Internazionale. Puis c'est la descente à l'heure où la France défile sur les Champs en fêtant Zidane. Grâce à Guy Lacombe, En Avant retrouve la D.1 en 2000 avec des tueurs sur le pré (Fiorèse-Michel). Moustache lance par la suite un duo infernal (Malouda-Drogba) qui se disperse à l'appel des grandes écuries. En Avant dégringole une nouvelle fois, retrouve le National à la fin de la saison 2009-10 après un ultime exploit, le plus beau à ce jour pour le club, la victoire en coupe de France (2009).
- LA RETRO PHOTO DE EN AVANT GUINGAMP EN D2 -
- saison 1980-81 -
- saison 1982-83 et 1986-87 -
- saison 1982-83 -
MAILLOT DE LEGENDE. S.E.C Bastia.
Le maillot à tête
de Maure sur le dos, les Bastiais font les punks au cours de la
saison 1977-78. La star hollandaise Johnny Rep arrive en Corse pour
remplacer le buteur yougoslave et idole de Furiani, Dragan Dzajic.
Lacuesta et Larios, prêtés par Herbin, débarquent de St-Etienne
les dents longues. Avec les jeunes du coin (Papi, Marchioni,
Orlanducci, De Zerbi...), l'effectif a de la gueule sur le papier et
confirme cette impression sur le terrain dès la reprise du
championnat. Les « étrangers » bien intégrés
dans l'ïle, le Sporting aborde la coupe UEFA l'esprit tranquille.
L'avantage du sans-grade libéré de toute pression du résultat. Un
premier tour réussi contre un autre Sporting, Portugal, un favori de
l'épreuve, lance Bastia sur la voie d'un improbable destin européen.
Newcastle et Torino, encore de grosses écuries, tombent à leur tour
dans le guet-apens des hommes de Cahuzac avant la fin de l'année.
L'affaire fait grand boum en Corse et partout ailleurs d'autant qu'au
printemps le Sporting exécute Carl Zeiss Iéna à Furiani (7-2) en
¼. Le vieux stade gronde et accueille Grasshoppers à grands coups
de pétard agricole. Une spécialité locale. Bastia parvient en
finale en peinant avant de s'écrouler contre PSV Eindhoven, l'ennemi
préféré des clubs français en coupe d'Europe à l'époque. Le
combat de trop pour des corps usés. Mais le drapeau à tête de Maure à de quoi flotter haut dans les
tribunes de Furiani cette année-là. Et les joueurs de lever la tête. Bastia is not dead !
Johnny Rep et son t-shirt tête de Maure.
BIO EXPRESS DEGRADABLE. Johnny Rep.
JOHNNY REP.
A soixante-ans passés, Johnny Rep est l'idole de toute une
génération avec sa tête d'ange, ses cheveux blonds et son sourire
de crooner. Une vedette comme on dit à l'époque, consacrée en
France, notamment du côté de Sainté, par le single éponyme de
Mickey 3D, et sur l'île de Beauté où ses exploits européens sont
encore gravés dans toutes les mémoires des supporters bastiais.
Johnny-belle-gueule c'est la star étrangère du championnat de
France, le footballeur-total Oranje 74, un label issu de la révolution Ajax des 70's, qui n'hésite pas à enregistrer un 45trs
(« Singing in the morning / « Hey Johnny »)
à l'époque où Michael Furnon gratouille ses premiers accords. Un
people qui brise à la fois le cœur des jolies filles, de son regard
à la Robert Redford, tout en conservant un esprit rebelle parmi ses
illustres partenaires de club, des monstres de la profession comme
Cruijff, Kempes, Platini ou Jean-Louis Zanon.
Johnny Rep à Ajax.
Originaire de
Zaandam, dans la banlieue industrielle d'Amsterdam, John Nicholaas Rep
ne tarde pas à combler le vide laissé par un père exportateur de
primeurs, laissant sa femme élever seule les trois enfants du foyer.
Très vite, John Nicholas et ses frères Martin et Robby deviennent
les petites frappes du quartier et multiplient les conneries avec les
copains : « J'étais un grand bandit. Tout ce qui était
interdit, je le faisais. J'ai donné beaucoup de soucis à ma mère.
Elle a souvent tremblé ». Une éducation en mode libre.
John Nicholaas trouve un pseudo de rang, Johnny, et déconne à
l'école qu'il largue à 16 ans après quelques démêlées avec le
dirlo, un certain Van Veen : « Personne ne l'aimait. C'était
un vrai SS. Je me souviens comme si c'était hier du jour où il a
levé la main sur moi. Je n'ai pas pleuré, mais j'ai rêvé de
vengeance ». Un truc qui le travaille encore des années
après les faits, quand il rend visite aux parents dans la maison
familiale et croise parfois le regard du tyran dans la rue, les dents
serrées: « Je ne le salue pas. J'ai même envie de lui
mettre mon poing dans la figure ». Le bahut derrière lui,
Johnny Rep se consacre entièrement à sa passion, le football, au
sein du F.C Zaandam tout en chargeant des caisses de primeurs
pour papa. Une première licence à 8 ans
parce que « le maillot de Zaandam était rouge et blanc.
Comme celui d'Ajax ». L'équipe dont il rêve en secret de
porter les couleurs qui le contacte un soir à la maison, après un
match de juniors contre Haarlem que son oncle et deux dirigeants
ajacides sont venus espionner incognito. A 16 ans, Johnny Rep réalise
son rêve d'ado et signe un premier contrat de stagiaire à 17. Deux
ans à faire ses classes dans la réserve et Johnny obtient la
récompense: un contrat pro à 19 ans, et une idée bien en tête,
nullement complexé par la présence des Cruijff, Neeskens, Haan,
Suurbier : « Je pouvais vivre du football. Il me restait
néanmoins à faire le plus difficile: m'imposer au plus haut
niveau ». Sa première chance d'atteindre son objectif,
Kovacs lui donne lors d'un match amical contre Mönchengladbach.
Plusieurs titulaires sont blessés, l'entraîneur est obligé de
puiser dans la réserve. Un baptême plutôt mitigé pour le
joueur : « Nous avons perdu 3-0. Je n'étais pas
satisfait de moi. J'avais la désagréable impression d'avoir laisser
passer une belle occasion de m'imposer ». Le sorcier
roumain à l'humour des Carpates - « Johnny est un gentil
garçon, surtout quand il dort! » - laisse effectivement
mariner le jeunot sur le banc, comme en ce 28 septembre 1972. Ajax et
Independiente s'affrontent en finale de la coupe intercontinentale.
Rep remplace Swart et colle deux buts. Ajax s'impose. Johnny
savoure : « Ce soir là a été le premier grand moment de ma
carrière. Ma première grande joie. Mon premier doublé en match
officiel avec les professionnels » mais Kovacs s'obstine.
Pendant plusieurs mois, Johnny joue les coiffeuses à son grand
étonnement et la surprise des dirigeants, obligés d'intervenir en
faveur du joueur qui obtient réparation par la suite au cours de la
saison 1973-73 où il devient un titulaire indispensable. Une année
exceptionnelle pour l'ailier qui marque en finale de la coupe
d'Europe des clubs champions (victoire 1-0 contre la Juve), remporte
le championnat avec Ajax et connaît les honneurs de la sélection.
Une première contre l'Espagne avant son nouvel objectif; la coupe du
Monde 1974 en Allemagne : « Un événement que je ne voulais
manquer à aucun prix ». Un tournoi magique pour la
Hollande et Rep, titulaire (4 buts), brisé par le réalisme allemand
en finale : « Aujourd'hui encore, j'ai du mal à comprendre
ce qui s'est produit. Pourquoi nous sommes passés à côté. Nous
n'étions ni fatigués ni saturés. Michels nous avait mis en garde.
Nous avons pêché par excès de confiance. Ce pénalty marqué
d'entrée de jeu nous a fait plus de mal que de bien. Il a renforcé
notre conviction. Dans notre esprit, l'Allemagne était K.O. Nous
avions déjà triomphé. Nous avons peut-être oublié qu'il restait
quatre-vingt neuf minutes à jouer ». Une explication à
chercher peut-être du côté des orgies organisées par les joueurs
à leur hôtel lors de leur séjour allemand. Johnny Rep ne cherche
aucune consolation, qu'il ne trouve plus en club.
S.E.C BASTIA 1977-78.
Cruijff parti au
Barça, suivi de Neeskens, Keizer, Haan, Muhren, Ajax perd son
football et son premier match à domicile depuis 1969 le 23 février
1975 contre F.C Amsterdam. A la fin de la saison, Johnny Rep prend le
large pour l'Espagne et Valence, afin de remettre un peu de soleil à
son palmarès. Une expérience mitigée - les résultats sont
décevants - qui se solde par un départ en claquant la porte deux
ans plus tard, après quelques accrocs avec son coach, Herriberto
Herrera, et une dernière engueulade du président à fin d'un match
contre Sarragosse (saison 76-77) : « Il m'a reproché
d'avoir manqué un but et accusé d'avoir été payé pour ça. C'en
était trop. Je n'en pouvais plus, je voulais partir ». En
vacances, Rep étudie les propositions: AZ'67, Cologne. C'est
finalement à Bastia que le Néerlandais débarque au début de la
saison 1977-78. Un joli coup monté par le directeur sportif Jules
Filippi, pat hibulaire mais presque - « J'ai eu aussitôt
confiance en lui, malgré son apparence » - grâce à une
pirouette financière - « Pour mon transfert, il a réussi à
obtenir l'aide du Club Méditerranée, qui était le sponsor de
l'équipe » - et une petite ruse locale à l'encontre des
joueurs étrangers qui déboulent dans la région : « J'ai
demandé plusieurs fois à Jules de me montrer le stade. A chaque
fois, il a trouvé une excuse pour échapper à cette corvée. Sans
doute pensait-il que je n'aurais jamais signé mon contrat si j'avais
vu Furiani. Je m'étais tout de même tenu au courant. En Hollande,
j'avais obtenu certains renseignements. J'étais prévenu. Et
l'important, c'était que je connaisse la valeur de l'équipe ».
Johnny s'impose rapidement en Corse où le soleil brille plus qu'en
Espagne finalement. Cinquième du championnat, Bastia réalise un
brillant parcours en UEFA, ne s'inclinant qu'en finale devant les
compatriotes du PSV Eindhoven. Pour sa première saison avec le
Sporting, Rep est plutôt gâté malgré quelques prises de tête
avec son coéquipier François Félix qui l'accuse de lui préférer
Krimau sur le terrain - « Jamais je ne pourrai l'oublier.
Elle a été trop belle. Cela reste un souvenir merveilleux » -
d'autant qu'il doit participer à sa seconde coupe du Monde en
Argentine. Comme quatre ans plus tôt, la Hollande atteint la finale
et sort vaincue par le pays organisateur. Une défaite (3-1) qu'il
impute à l'homme en noir : « Avec le recul du temps, je
pense que nous n'aurions jamais pu remporter cette finale. Je suis
certain que l'arbitre aurait trouvé un prétexte pour nous refuser
un deuxième but, car il savait qu'il ne serait pas sorti vivant du
stade ». Johnny ne le sait pas encore. Il ne jouera plus de
phase finale de coupe du Monde, barré notamment par la France lors
des qualifications au mondial en Espagne. La saison suivante, Bastia
ne confirme pas les résultats de l'année précédente et flirte
avec la relégation (14ème). Les caisses du club sont vides et Rep
d'être placé sur la liste des transferts.
Strasbourg et Marseille
sont sur les rangs mais c'est Pierre Garonnaire qui remporte la mise.
Johnny Rep arrive à St-Etienne en juillet 1979 où il cohabite avec
l'autre star de l'équipe: Michel Platini. Une collaboration (de 1979
à 82) en demi-teinte marquée par un seul titre, le championnat de
France 1981, quelques exploits européens (victoires contre le PSV et
Hambourg) ternies par des gifles monumentales à Geoffroy-Guichard
(Monchengladbach et Ipswich) et les défaites en finale de coupe de
France contre Bastia et PSG. Herbin accuse le Batave de choisir ses
matches, principalement en coupe d'Europe ou à la veille des
convocations internationales, et ralentir l'équipe. Pas trop
d'accord non plus avec la volonté du président Rocher de stariser
le club. Pris dans l'affaire de la caisse noire (1982) et la guerre
désormais ouverte entre Herbin et Rocher, Johnny Rep quitte une
formation stéphanoise en pleine tourmente au cours de la saison
1983-84, fuyant à l'occase le fisc français qui lui demande des
comptes et pas uniquement sur son statut de meilleur buteur en coupe
d'Europe (11 buts) devant Hervé Revelli (10), Platoche (9) et
Jean-Mimi (7). De retour au pays, Johnny Rep s'installe à Zwolle.
Une pige d'un an avant de rejoindre Feyenoord (1984-86), champion en
titre, et terminer sa carrière sur un dernier gospel à Haarlem
(1987). Depuis, Johnny profite de la retraite et du printemps, sa
saison préférée, surtout « en avril, quand le soleil
caresse les premiers bourgeons ». Là normalement, Johnny Rep enlève
son pantalon comme dans la chanson de Furnon.
A.S SAINT-ETIENNE 1979-80
- LA RETRO PHOTO DE JOHNNY REP EN FRANCE -
Inscription à :
Articles (Atom)