Le bourru président des Girondins Claude Bez en avait fait presque un fils lors de la signature de son contrat à l'été 1984, juste après un Euro qu'il étale de toute sa classe avec une technique au poil et pas que sur les jambes. Un flash pour le boss de Bordeaux qui se plaît à dire en bégayant de bonheur après avoir déboursé 18 millions de francs pour sa nouvelle recrue : « Avec Cha-la-na-na nana, ça va être Intervilles tous les quinze jours à Lescure ». Malheureusement la vie, les blessures et les coups du sort en décident autrement pour Fernando Chalana, son nom après rasage.
Fernando Albino de Souza Chalana arrive en Gironde avec du bagage dans les pieds niveau palmarès. Le Portugais qui a fait ses classes au Benfica Lisbonne pointe cinq titres de champion au compteur (1976, 77, 81, 83 et 84), trois coupes nationales (1980, 81 et 83) et un titre de footballeur portugais de l'année (1976). Après son festival lors de l'Euro 84 qui le désigne comme l'un des meilleurs joueurs du tournoi, le milieu offensif lisboète arrive confiant au château du Haillan, choyé par un père spirituel pas toujours de bon poil certes, et une mémé (Jacquet) qui parle aussi avec l'accent, mais celui du Forez. Pas grave. Les barrières de la langue, Fernando connaît bien, il en a une grosse au-dessus des lèvres. Ce qui compte avant tout pour lui, c'est le langage de ses pieds qui caressent le cuir et affichent de réelles promesses relayées par les bonnes paroles des dirigeants bordelais. Or, Fernando Chalana se terre très vite dans le silence. Une vilaine blessure l'éloigne des terrains dès le début de la saison. Un mauvais claquage qui ne cicatrise pas, Fernando en est baba et y perd son Lusitanien. Dix matches à peine en championnat et un exploit en coupe d'Europe contre Dniepropetrovsk (il tire un péno du droit alors qu'il est gaucher), c'est peu pour Claude Bez qui sent comme une grosse boule lui remonter le séant. L'arroseur arrosé en fait. D'autant que Chalana, durant sa convalescence, s'adonne aux joies de l'ornithologie et l'élevage de pigeons voyageurs. Une passion qui remonte à sa tendre enfance et qu'il pratiquait déjà à Lisbonne, où il souhaite revenir au bout d'une année en Gironde. Bez voit rouge et « exige que Chalana respecte son contrat » d'une durée de trois ans. A trop prendre ses désirs pour une réalité, Fernando brise alors la confiance des dirigeants bordelais qui le punissent sévèrement par la suite, en plus des blessures qui s'accumulent pour le joueur portugais. Le reste de son contrat, il le passe alors la plupart du temps à cirer le banc ou à l'hosto, sans connaître le calme ni la sérénité ou alors uniquement quand il s'occupe de ses oiseaux.
Après son bail bordelais, Chalana revient au Benfica en 1987 les ailes coupées. Finies les grandes envolées de l'Euro 84 et les dribbles chaloupés. Fernando est fini pour le foot et termine sa carrière dans la confidentialité à Belenenses et Estrela Amadora au début des 90's. Triste sort pour Fernando qui ne « voulait pas devenir un mauvais pigeon voyageur » mais qui a bien pigeonné son monde du côté du Haillan.
Fernando Chalana et sa femme rentrent au pays.
Chalana dans 3 millions d'amis. |
7 Commentaires
exellent le : "une bagnole classe et des fringues de merde.chalana est bien portugais"! en revanche le:"qui a bien pigeonné son monde" , je suis pas d'accord...
RépondreSupprimerBah quand même mince alors! Recruté à prix d'or, il a jamais touché une quille à Bordeaux.
RépondreSupprimerEt depuis, il en ara l'bol le Chalana. :)
RépondreSupprimerEt "Intervilles" alors ? On oublie que c'est grace a lui que le fameux générique de l’émission a vu le jour: " ♪♫...Chalana, na nanaaaaa...♪♫ Chalana nana nanaaaa... ♪♫
RépondreSupprimerOk je sors ♪♫ ^^
http://www.coucoucircus.org/emissions/109-Intervilles---G%C3%A9n%C3%A9rique
RépondreSupprimerJP, toujours fin !
RépondreSupprimerEnfin !!! Le talent a l’état brut est reconnu ! ^^
RépondreSupprimer