BIO EXPRESS DEGRADABLE. Claude Papi (1949-1983).


Un homme amoureux de son île. Toute sa carrière, Claude Papi reste fidèle à sa Corse natale (il est né à Porto Vecchio le 16 avril 1949) et son club de toujours : le S.E.C Bastia. L'amour du maillot quand ce terme avait encore un sens. Le Divin Chauve, son surnom, y effectue ses débuts professionnels à la fin des sixties à l'heure où les jeunes de son âge jouent des prolongations interminables avec les forces de l'ordre, l'année de la remontée des Bastiais en division 1 (1968). Petit gabarit (1,74m pour 67kg), technique et vista, Papi s'éclate avec son club de toujours durant la décennie suivante. Finaliste malheureux de la Coupe de France 1972 perdue contre l'OM, Bastia termine à une inespérée troisième place au terme de la saison 1976-77 (82 buts inscrits durant le championnat) et obtient son ticket pour la Coupe UEFA la saison suivante. Et là bingo. Le parcours du Sporting est phénoménal, qui élimine des cadors habitués aux joutes européennes (Sporting Lisbonne, Newcastle, Torino...) et atteint la finale qui se solde par un échec face au PSV Eindhoven.

Pas grave. Papi est entré dans la légende du foot français pour toujours. Consécration ultime de l'épopée des Corses en C3, Michel Hidalgo, alors sélectionneur de l'équipe de France, le retient dans sa liste des 22 pour la Coupe du Monde qui se déroule en Argentine. Au final, il ne joue qu'un seul match durant le tournoi, le dernier contre la Hongrie alors que les Français ont déjà fait leurs valises en oubliant d'y mettre leur maillot. Sa seule titularisation dans ce Mondial sous le maillot bleu (remplacé par Platini à la mi-temps) qui n'en était pas vraiment un. La guigne. L'équipe de France, c'est d'ailleurs le rendez-vous manqué de l'insulaire aux cheveu rare. Oublié des sélectionneurs, il n'est appelé qu'à trois reprises seulement pour porter les couleurs de son pays. La première remonte à 1973 contre le Danemark à Paris, où  il rentre sur la pelouse pour les 10 dernières minutes de la rencontre.

Jouer au même poste que Platini à cette époque correspond à vivoter dans l'ombre. Mais comme son pays c'est la Corse, la fournaise de Furiani, le maillot bleu à tête de Maure, Papi s'en bat les steaks et continue bon an mal an à claquer des pions pour son club (recordman du nombre de buts inscrits - 110) pour gagner un titre enfin, au terme de sa carrière durant sa dernière saison professionnelle en 1981. Bastia torche des Verts archi-favoris en finale de la Coupe de France. Papi fait ainsi un joli pied-de-nez à Platini et Johnny Rep, son ancien équipier passé de l'Ile de Beauté au charbon du Forez deux ans auparavant. Sauf que ce jour-là, Claude Papi n'est pas sur le terrain. En fait il assiste au match depuis les tribunes du Parc des Princes pour cause de blessure. Il remporte ainsi un trophée sans être présent sur la pelouse. La poisse. Claude Papi perd donc toutes les finales auxquelles il participe et gagne quand il est absent, joue en Coupe du Monde avec la France en portant une vareuse d'une équipe locale argentine de seconde zone et n'avait plus un cheveu sur le caillou à 20 ans. Devint ce qu'il advint, Claude Papi meurt le 28 janvier 1983 des suites d'une rupture d'anévrisme en jouant au tennis. La petite balle. Alors que sa passion, son île mise à part, c'était le foot. Vacherie de destin !




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7 Commentaires

  1. Claude Papi avait une autre passion, hormis le foot et son ile de Beauté. C'était la chasse.

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  2. je savais pas... Mais un grand mec. Certain. Discrétion, talent et super coupe de cheveux.

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  3. grand footballeur,très fidele a son club,dommage qu'il nous ai quittè trop tot

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  4. Claude Papi on ne t'oubliera jamais, tu était un vrai corse, debout, talentueux, et humble et simple à la fois ! Gloria à tè ! Merci à Corse-Matin, pour le long dossier , trés complet, et trés émouvant, parut dans le quotidien de ce jour. Claude Papi tu es rentré dans l'histoire de la Corse, et de ses corses de talents, dans ton domaine, qui font l'honneur de notre petit peuple !

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