Au mitan des seventies, la publicité fait son apparition sur la vareuse de la plupart des clubs belges comme partout ailleurs en Europe et dans le Monde. Le R.S.C Anderlecht, drapé de ses légendaires couleurs mauve et blanc, ne fait pas exception à la règle et se plie à la nouvelle mode des réclames. Avec un peu de retard à l'allumage puisque le club bruxellois est l'un des derniers à adopter la publicité sur son maillot. Afin de booster les ventes et contribuer indirectement à la consommation d'alcool dans son enceinte, le président Constant Vanden Stock - par ailleurs ancien professionnel chez les Mauves - utilise ses joueurs comme de vulgaires hommes-sandwiches jambon-beurre-binouze à la mi-temps en placardant sur la tunique du club la marque Belle-Vue. Ce dernier n'a d'ailleurs pas eu à aller chercher bien loin puisqu'il est le propriétaire de la brasserie sise à Molenbeek-Saint-Jean. Une manière de joindre l'utile à l'agréable en quelque sorte, mais aussi de faire mousser l'entreprise fondée par son père Philémon en 1913. Le couple bière-foot coule des jours heureux. Les Mauves vivent leur époque dorée telle une blonde bien fraîche. Grâce aux Van Himst, Rensenbrink, Vercauteren, Dockx... le Royal Sporting Club Anderlecht accumule les trophées nationaux et européens avec, en point d'orgue, les trois finales de coupe des vainqueurs de Coupes disputées successivement entre 1976 et 78 (dates des succès). Les Bruxellois triomphent également en Supercoupe UEFA (1976 et 78) et posent les fondations du « royal football », par opposition à celui pratiqué par le cousin batave. Forcément, le champagne coule à flot chez les Mauves, mais du côté de la Capitale belge il a la couleur de la Gueuze. Et ce jusqu'en 1981 et sur un dernier titre. La brasserie Belle-Vue passe ensuite la main au profit d'une banque. Bien vu. Le R.S.C.A continue d'enfiler les titres et quelques bières à l'occase.
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