INTERVIEW. Philippe Piette.

Il a parcouru la France du Nord (Valenciennes, Lens, Lille) au Sud (Marseille) et d'Est (Metz, Nancy) en Ouest (non, en fait pas l'Ouest) au cours de sa carrière pro, durant laquelle il a joué plus de 300 matchs en première division. Philippe Piette revient sur son parcours, ses joies, ses déceptions et les souvenirs qui lui restent de sa vie de footballeur. Avec toute la sympathie et la simplicité qui caractérisent ce joueur au talent peut-être un peu mal exploité. Rencontre avec le natif de Beugnies tout là-haut dans le Nord, où les frites sont meilleures...

L'image qu'il te reste de ton premier match pro ?
Mon premier match, je l'ai joué en 1976-77 avec V.A à Rennes. J'étais le petit jeune, et j'ai eu la chance de jouer quinze minutes. Nous avions gagné 2 à 0. Cela reste un super souvenir car j'étais le chouchou des Pierre Neubert, Gérard Verstraete, Didier Six et de monsieur Jean-Pierre Destrumelle, le coach. J'avais été super bien accueilli. Sinon mon premier match en qualité de titulaire, c'est la saison d'après et cette victoire 6-0 contre Troyes, où j'ai eu la chance de marquer un but et de faire deux passes décisives. C'est un souvenir formidable car je réalisais mon rêve de gosse, « jouer en première division... »

Que faisais-tu de particulier, à la sortie du stade, après chaque match ?
Ce que j'ai fait à la sortie du premier match comme à celle de tous les autres matchs, notamment à Valenciennes. Je retrouvais mes parents, mes amis, et je signais des autographes aux supporters qui nous attendaient car il n'y avait qu'une sortie, et l'on côtoyait les supporters avant et après chaque rencontre.

Ne penses-tu pas, en regardant dans le rétro, avoir quitté Valenciennes sur un malentendu alors que USVA garde sa place en D.1, après le refus de Gueugnon d'accéder à ce niveau ?
Non, le malentendu est venu du président car j'avais demandé à partir avant la fin de la saison parce que j'étais à l'armée. Et que tous mes coéquipiers de l'équipe de France militaire me disaient que leurs présidents voulaient me récupérer. Le président du P.S.G, monsieur Francis Borelli, avait appelé mes parents. Mais mon président, monsieur Henry-Arthur Pouille (président de V.A de 1973 à 80), m'avait dit qu'il ne me transférerait pas. Or, une semaine avant la reprise du championnat, il m'annonce que Marseille veut m'acheter et qu'il s'est mis d'accord avec eux. Alors je suis parti, mais pas où je rêvais d'aller...

Paris Saint Germain ?
Oui.

Qu'est-ce qui n'a pas fonctionné à l'OM pour que l'équipe descende en 1980 avec une équipe taillée pour l'Europe  (Trésor, Six, Linderoth, Temime, Berdoll...) ?
Ce qui n'a pas marché à l'OM, c'est assez simple. On ne s'entraînait pas assez. L'entraîneur, monsieur Jules Zwunka, était trop près des joueurs et trop gentil avec eux. Et l'équipe pensait que l'addition de talents suffirait.

Metz, c'était le club idéal pour se refaire une santé après ta déception marseillaise ? As-tu reçu d'autres propositions à l'époque ?
Metz, ce fut génial ! J'arrivais dans un club qui se renouvelait et qui allait faire confiance aux jeunes. Un coach de grand talent, monsieur Henryk Kasperczak, et des jeunes joueurs de talent comme Philippe Thys, Vincent Bracigliano, Philippe Hinschberger, André Wiss, José Souto, Pascal Raspollini, encadrés par Philippe Mahut, Hugo Bargas et Christian Synaeghel. Ces deux saisons à Metz restent dans mes meilleurs souvenirs. On avait un vraie équipe de copains sur et en dehors du terrain. J'ai choisi Metz mais j'avais aussi Nancy et Toulouse.

Lors de la saison 1984-85, tu tentes ta chance au R.C Paris qui compte Madjer, Mahut, Ben Mabrouck, Oekland et Alain de Martigny aux commandes. Or, comme à Marseille, l'équipe est reléguée. Comment expliques-tu ces deux échecs avec ces clubs de standing ?
Avec le Matra, on avait des bons joueurs mais pas d'équipe. Il n'y avait pas de collectif et pareil qu'à Marseille, je trouvais qu'on bossait pas assez. Et puis on a eu beaucoup de blessés.

Tu as joué dans les trois équipes phares du Nord/Pas-de-Calais (Lille, Lens et Valenciennes). Où trouvait-on la meilleure baraque à frites ?
Mort de rire pour la question ! Mais je crois que la plus réputée des baraques à frites dans le foot c'est Sensas frites...!

Pourquoi le LOSC est-il devenu ton club favori ?
Parce que j'y ai un ami, Michel Castelain, qui m'a fait revenir chez les anciens. Et que le club offre deux invitations en VIP à chaque match pour les anciens ! Ensuite parce que j'étais fan d'Eden Hazard.

Le plus grand regret de ta carrière ?
Avoir quitté Lens. Et puis avoir fait confiance à un agent qui s'est servi de moi pour faire sa carrière sans s'occuper de la mienne...

Ton match le plus accompli, celui où tu t'es senti le meilleur joueur du monde ?
J'en ai deux de matchs. Un avec Metz contre Sochaux, après une blessure de trois semaines. J'inscris deux buts, et tout ce que je faisais, je le réussissais. Et le deuxième, c'est avec Lens en coupe d'Europe contre Gand, au match retour. J'inscris le but de la qualification au cours des prolongations, et je pense que ce match-là fût le meilleur de ma carrière. Mais ça, il faudrait le demander à monsieur Gérard Houllier...

Au Matra, Philippe retrouve son homonyme Jean-Louis Piette.

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