HSV HAMBOURG 1980-81. Des têtes qui foutent la trouille.
C'est un molosse qui barre la route des Stéphanois lors des huitièmes de finale de la coupe UEFA 1980-81. Un monstre allemand qui a pour nom Hambourg SV, dernier finaliste de la coupe des clubs champions (contre Nottingham Forest). Autant dire que c'est pas du gâteau pour les Verts qui ne sont pas à un exploit près mais quand même. Le HSV se balade en Bundesliga et colle des pains (un classique pour des Hamburgers) en veux-tu en voilà à tout le monde, comme le démontre leur récente victoire en coupe d'Allemagne contre les amateurs du RW Francfort, une équipe de saucisses passés au grill pour le coup (11-0 !). Pendant ce temps-là, Les Verts piétinent en championnat et subissent une étonnante défaite face à Tours (1-2) devant son public. Pas de quoi rassurer les troupes avant cette confrontation européenne d'autant que la semaine précédente, l'équipe de France composée d'une grosse ossature stéphanoise (Janvion, Lopez, Larios, Platini, Zimako) est étrillée par la RFA à Hanovre, dans un match qui n'a rien d'amical pour les Allemands. Un score sans appel. 4-1. La plus lourde défaite des Bleus depuis le début de l'ère Hidalgo. Le sélectionneur allemand Jupp Derwall en profite pour ironiser sur Platoche en le comparant à " un général qui conduit ses troupes à l'assaut et les surveille, de l'arrière, avec des jumelles ". Ambiance. Pour noircir un peu plus le tableau, l'ASSE a toujours en mémoire la déculottée passée par Mönchengladbach (1-4, 0-2) à peine un an plus tôt.
26 novembre 1980. Il fait froid à Hambourg. Le Volkparkstadion est à moitié plein pour accueillir Platini et ses petits hommes verts. Les Allemands sont grands et sûrs de leur coup. Ce match est une routine pour eux. Les joueurs du HSV sont tellement confiants qu'ils aident même les Verts à ouvrir la marque en début de match (Hartwig c.s.c, 8ème). Au moins, ils ne repartiront pas fanny chez eux. Or, au fil de la partie, Hambourg a du mal à exister sur la pelouse et St-Etienne, ragaillardi par son but, en profite pour déployer son jeu avec Michel Platini comme chef d'orchestre. C'est d'ailleurs lui qui double la mise sur coup-franc avant la demi-heure (26ème). Là, ça commence à faire un peu désordre dans un pays qui n'a pas l'habitude de ce concept. Le HSV a transformé ses idées en pieds carrés. Jean-François Larios en profite alors pour inscrire le troisième but stéphanois à quelques minutes de la pause (39ème), et ferme définitivement le bec du public hanséatique qui commence à déserter le Volkparkstadion avant même la seconde période. Une deuxième mi-temps qui ressemble à un calvaire pour Hambourg. Sifflés par ses supporters qui réclament d'autres buts pour ses adversaires du soir, le HSV vacille encore un peu plus lorsque Zimako s'en va marquer le quatrième but des Verts (85ème) et capitule deux minutes plus tard sur un nouvel exploit de Platoche (87ème). Les Allemands sont kaputt et Platini règle ses comptes avec Derwall : " Dites-lui bien que cette fois, j'avais laissé mes jumelles à la maison... ". CQFD.
5-0 dans la gueule ! Bah ouais, ça fait mal à la machoire ! (Hidien)
Quinze jours après leur exploit du match aller, St-Etienne accueille Hambourg avec une petite étincelle ironique dans les yeux. Les Allemands ont perdu de leur superbe et arrivent craintifs à Geoffroy-Guichard. Ils attaquent la rencontre du bout des pieds, sans trop y croire, et perdent carrément espoir dès la 10ème minute, instant choisi par le jeune Laurent Paganelli pour ouvrir la marque d'un tir tendu. Le spectre du match aller apparaît. Les Allemands, pris encore à froid, se recroquevillent alors en défense pendant que les Stéphanois déroulent sans forcer. Comme il n'y a plus rien à voir sur le terrain, le spectacle se déplace dans les tribunes. Les supporters de Sainté, qui sont pas les derniers à chambrer, ajoutent de nouveaux tubes à leur répertoire en remplaçant les traditionnels " allez les Verts " ou " qui c'est le plus forts? " par des choeurs anti-germaniques. " Ils ont les chocottes " en intro pour faire monter la sauce suivi d'un rageur " cui, cui, cui, les Hamburgers sont cuits ". Pas très fin mais efficace pour chauffer l'ambiance. Pas salauds, les fans réclament ensuite un featuring avec l'avant-centre du HSV " Hrubesch, une chanson ! ". Devant le refus de ce dernier, le public se déchaîne alors et entonne un féroce " allez Hrusbesch, montre-nous tes fesses ! Allez Hrubesch, montre-nous ton cul ! " en rappel, pour terminer la soirée sur l'air des lampions dans un stade sold-out pour l'occasion. Après les Finlandais de Kuopio Palloseura (7-0, 7-0) puis St-Mirren (0-0, 2-0), St-Etienne passe ce troisième tour sans encombre alors qu'on leur promettait l'enfer, inscrivant au total la bagatelle de 22 buts sans en prendre un. Au tour suivant, l'ASSE hérite des Anglais de Ipswich Town. Mais là, ça va pas être du tout la même chanson pour eux...
Laurent Paganelli veut garder le ballon du match.
Michel Platini avec des gants.
2 Commentaires
le dernier exploit des verts,ça remonte a loin.....trop loin helas
RépondreSupprimerHrubesch est l'entraineur de l'équipe Allemande de foot féminin aux JO :-) Dommage qu'on n'ait pas eu France-Allemagne en finale...
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