DOMINIQUE ROCHETEAU. Simply the best !


Dans son numéro de février 1982, le magazine de rock "Best" fait sa une avec Taxi Girl. Depuis le succès de « Cherchez le Garçon » (1980), le groupe parisien et son fameux tamdem Daniel Darc/Mirwais envahissent les ondes avec son esthétique after-punk et new-wave romantique made in France. La formation créée en 1978 étale sa classe sur vinyle comme Dominique Rocheteau, esthète du beau jeu, pratique le football romantique sur le pré. Et ça tombe plutôt bien puisque les journalistes du mensuel musical ont prévu une petite place pour l'international français dans ce numéro hivernal (n°163). Une rencontre au camp des loges entre l'attaquant du PSG et Dauga, membre du groupe Bijou, sur fond d'interview croisée. Let there be rock-teau !


« Contrairement à ce que l'on a souvent dit, je n'aime pas particulièrement la country. Je préfère le rock californien, celui du sud avec des trucs comme Lynyrd Skynyrd et Outlaws, ou le country-rock. Un de mes groupes préférés est Firefall ». Quand Philippe Dauga branche l'ex-Ange Vert sur ses goût musicaux, Dominique Rocheteau sort la cavalerie. Une préférence particulière pour la côte ouest états-unienne où il s'est rendu à quelques reprises « pour voir pas mal de groupes ». Si le rock US est la madeleine de Proust de l'attaquant parisien, ce dernier avoue son manque de culture sur ce qui se fait dans l'hexagone. « Je connais assez mal le rock français, concède t-il timidement. Trust, j'aime pas du tout, comme le hard en général. À une certaine époque, j'écoutais tout de même beaucoup des trucs comme Led Zeppelin. Mais j'ai remarqué une certaine évolution musicale en France. Il est pourtant difficile de faire des comparaisons avec ce qui se passe en Angleterre ou aux États-Unis ». Et pan, un gros tacle par-derrière sur la scène française qui ne manque cependant pas de talents. Celui de Rocheteau en est à ses balbutiements, lui qui s'essaye à la batterie depuis quelques années.

« Je tape sur une batterie... Je tape en écoutant des disques, et puis je chante un peu » avoue l'ancien stéphanois qui se confesse sur son rapport aux instruments. « En fait, ce que j'aurais aimé, c'est la guitare. J'ai essayé d'apprendre pendant un an, mais je n'étais vraiment pas doué ». Le statut de guitar-hero n'est pas pour Rocheteau, ce qui ne l'empêche pas d'être piqué par le virus de la musique. Un amour qui ne date pas d'hier : « C'est un virus que j'ai attrapé il y a très longtemps et avec qui j'ai grandi. La musique fait partie de ma vie sans que je sache exactement ce que je recherche. Lorsque je pars en déplacement assez loin, j'emporte des cassettes car je n'imagine pas vivre sans musique. Je ne comprends d'ailleurs pas comment on peut le faire ». Puis dans la foulée, d'évoquer ses rapports musicaux avec ses collègues footballeurs. Peu nombreux par ailleurs. « Je sais qu'à Saint-Étienne, Laurent Paganelli et Olivier Roussey aiment le rock, mais c'est tout ». Les autres ont peut-être des goûts beaucoup trop classiques pour rentrer dans la sphère du footballeur-musicien. Pas vraiment le genre de milieu professionnel pour former un groupe ou enquiller quelques bières à un concert où la musique du diable crache ses notes dans les enceintes. « Mes amis sont complètement hors du football » admet Dominique Rocheteau qui préfère partager sa passion avec les proches. Eux savent qu'en secret, l'attaquant du PSG rêve de rencontrer « un type comme Neil Young et peut-être The Clash... » Dominique Rocheteau fought the law, but the law won !


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