BIO EXPRESS DEGRADABLE. Jean Petit (25/9/1949-23/1/2024).

Les dieux du football aiment à rappeler que leurs illustres serviteurs n'en sont pas moins de simples mortels. Et ce début d'année 2024 est une litanie de mauvaises nouvelles pour les amoureux du ballon rond. Après Franz Beckenbauer, Gigi Riva, Jean Petit s'est éteint ce mardi 23 janvier.

Fidèle l'A.S Monaco qu'il rejoint en 1969, Jean Petit n'a donc connu qu'un seul club durant toute sa carrière professionnelle qui prend fin en 1982, avec un second titre de champion de France après celui de 1978 survenu alors que l'équipe monégasque est tout juste promue cette année-là. Entre-temps « Jeannot », comme on l'appelle tendrement du côté du Rocher, gagne aussi la coupe de France aux dépens de l'U.S Orléans pour la der de Giscard dans la corbeille présidentielle. La vitrine à trophées n'est pas trop à la hauteur du joueur immense et talentueux qui évoluait au stade Louis II tel un prince dans son château. Jean Petit totalise en effet, fort de 426 matchs officiels sous les couleurs de l'A.S.M, 78 buts à son actif et une pléthore de passes décisives pour les copains (26 pour le compte de la saison 1977-78, un record qui tient toujours) Christian Dalger, Delio Onnis et consorts.


Jeannot et Alberto Muro (Monaco, 1975)

Élu joueur de l'année par la revue France Football pour ses statistiques de la saison 77-78, Jean Petit est évidemment du voyage en Argentine avec l'équipe de France pour la coupe du Monde. Un tournoi dans lequel il ne fait cependant que de la figuration, prenant part uniquement à la confrontation pour du beurre face à la Hongrie alors que le sort des Bleus est déjà scellé. La quatrième de ses 12 sélections internationales entamées le 8 octobre 1977 contre l'URSS (0-0) et se terminent trois ans plus tard, quasiment jour pour jour, le 28 octobre 1980 face à l'Eire (2-0). Un passage chez les Bleus plutôt timide, loin des qualités intrinsèques du joueur, marqué par un seul petit but inscrit lors d'une opposition face au Luxembourg (3-0, 25 février 1979). Son rapport à l'équipe de France lui laissera d'ailleurs toujours un petit goût amer avec laquelle, finalement, il ne s'exprime que par intermittence a contrario des exploits techniques qu'il collectionne sur le Rocher.

Un Rocher qu'il ne quitte d'ailleurs pas après sa retraite. Fidèle serviteur du club, « Jeannot » empile les fonctions à l'A.S Monaco. Une présence essentielle, comme sur le pré, dans l'organigramme de l'A.S.M où il alterne les postes : adjoint, conseiller du président, recruteur, analyste vidéo, recruteur... Jean Petit est à la foire et au moulin pour ce club qui lui a tout donné et à qui il rend tout au centuple. Une histoire de 48 ans, rien que ça, qui se termine dans la discrétion et l'humilité qui caractérisent bien le bonhomme. Aujourd'hui, Jean Petit ne danse plus sur le Rocher, mais le souvenir de ses pas majestueux sur le pré hanteront à jamais la pelouse de Louis II, le terrain de jeu de ce prince emblématique du football monégasque.


Jean Petit (AS Monaco, 1975).

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