Le dimanche 13 avril
1980, Johan Cruyff pénètre sur la pelouse du R.F.K Stadium sous les
couleurs des Washington Diplomats, son nouveau club depuis son départ
des L.A Aztecs en février. Opposés à Philadelphia Fury, les « Dips »
espèrent beaucoup de leur nouvelle recrue. D'abord sur le plan
sportif. Dirigeants et supporters souhaitent rivaliser avec la
franchise en vogue, le New-York Cosmos de Beckenbauer. Mais aussi
d'un point de vue économique. L'arrivée de Cruyff, selon le projet
du patron de la Madison Square Garden Corporation et président du
club Sonny Weblin (il dirige la franchise pour le compte de Gulf &
Western, propriétaire des « Dips », dont la MSG est une
filiale), doit permettre de gagner du public pour les rencontres à
domicile. De 12.000 spectateurs en moyenne pour l'année 79, celle-ci
doit passer à 20.000 avec la star néerlandaise. Un business-plan
somme toute raisonnable d'autant que la franchise de Washington
compte dans ses rangs d'autres recrues notables comme Juan Lozano et
Wim Jansen. De quoi faire s'enthousiasmer le public du R.F.K Stadium
qui se déplace en masse durant la saison (19.000 spectateurs en
moyenne) mais pas suffisamment pour éviter la banqueroute. A la fin de l'année, les comptes sont dans le rouge diplomate. La franchise cumule six millions de
dollars de perte sans pouvoir combler le trou financier. Sonny Weblin
décide de mettre la clé sous la porte en 1981. Johan Cruyff, lui,
retrouve le soleil d'Espagne et rejoint Levante avec au fond de sa
valise une peluche de la mascotte « Diplomaniac »
et quelques photos des « Honeydips », les
charmantes pom-pom girls de l'équipe au maillot barré dessiné par
Adidas.
Johan Cruyff en diplomate. |
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