C'est à l'entame de la
saison 1973-74 qu'apparaît pour la première fois le sponsor
« Président » sur le maillot tango du Stade Lavallois.
Une couleur qui colle à la peau du club depuis les années 1920, au
sortir de la Grande Guerre, et remplace la tunique verte et blanche
d'origine. La marque « Président » appartient au groupe
Besnier, du nom de son créateur (Michel), qui lance son fameux
camembert sur le marché en 1968. Basée à Laval, l'industrie
agroalimentaire suit d'un œil l'évolution de l'équipe locale.
Celle-ci évolue en deuxième division depuis 1970 avec à sa tête
un ancien instituteur qui va ouvrir un des plus beaux chapitre de
l'histoire du Stade Lavallois. Michel Le Milinaire, un pur breton
fixé en Mayenne depuis une vingtaine d'années, est « la
chance avec un C majuscule du club » selon les propos
du président Henri Bisson (en poste depuis 1947). Fin tacticien et à
l'écoute, l'entraîneur des « Tango » fédère un groupe
solidaire autour de lui, qui progresse rapidement sur le pré du tout
nouveau stade Francis Le Basser (le maire de la ville à l'époque et
docteur de profession), inauguré en décembre 1971. Un autre
protagoniste est à l'origine de la marche en avant du Stade
Lavallois. Raymond Kéruzoré, paria à Rennes, taxé de
gauchiste-maoïste ou d'intello pour d'autres, débarque en Mayenne
en 1975. Breton comme son entraîneur, il devient très vite un
leader sur le terrain et propulse les « Tango » vers un
une place de barragiste à l'issue de la saison (2ème du groupe A
derrière le Stade Rennais). En battant le Red Star pour la lutte
finale (1-0 / 2-1), Kéruzoré et ses coéquipiers accèdent à
la D.1. Le camembert « Président » s'offre alors une
vitrine médiatique exceptionnelle. Pour l'anecdote, la première
victoire du Stade Lavallois dans l'élite remonte au 27 août
1976. Ce jour-là, les « Tango » se paient le P.S.G
(2-1). Une victoire élyséenne pour le football des champs. C'est le
« Président » qui est content. En fin de saison, Laval
parvient à se maintenir (16ème) tandis que Rennes est rétrogradé
(20ème). Kéru jubile intérieurement. « Ce sont des
souvenirs qui marquent. […] A l'époque, il y avait une grosse
rivalité entre Laval et Rennes. D'ailleurs, quand on monte en D.1,
le Stade Rennais retrouve la D.2. C'était un joli pied de nez de
l'histoire ».
- LA PREMIERE DU STADE LAVALLOIS EN D.1 -
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