BIO EXPRESS DEGRADABLE. Peter Bonetti (1941-2020).

The « Cat » is dead. Le légendaire gardien de but de Chelsea Peter Bonetti, qui effectua quasiment toute sa carrière professionnelle au club, est décédé dimanche 12 avril à 78 ans des suites d'une longue maladie. Après la disparition de Peter Osgood (2006), Stamford Bridge pleure une autre icône des Blues, un monument qui contribue aux succès du Chelsea Football Club au début des années 70.

Peut-être aura t-il droit aussi à sa statue devant l'entrée du stade, comme son ancien coéquipier disparu trop tôt et qui est le seul joueur à ce jour à être honoré de la sorte chez les Blues. Pour sa fidélité au club et son œuvre en général. Peter Bonetti débarque à Chelsea en 1960 – alors qu'il n'a pas encore 20 ans (il est né le le 27 septembre 1941) – et devient très vite le pilier de la défense des Blues. Gardien sûr voir surdoué, doté d'une grande agilité sur sa ligne et pourvu de réflexes hors-du-commun, Peter Bonetti invente un style dans les bois. En retour, il reçoit le surnom de « Chat » de la part des supporters de l'équipe londonienne qui se régalent de ses longs dégagements à la main, sa grande spécialité que peu de confrères utilisent à l'époque. Plus qu'une attitude, c'est un style de vie pour ce gardien moderne élevé dans le bistrot tenu par ses parents dans le Sussex.

Populaire chez les Blues, il prend une nouvelle dimension à l'heure des premiers trophées récoltés par le club. En 1965, Chelsea remporte la coupe de la Ligue face à Leicester City grâce à son portier impérial au match retour (3-2 / 0-0, la finale de la League Cup est alors jouée sur deux matchs). Si les Blues échouent en finale de la coupe d'Angleterre contre le voisin Tottenham Hotspur (1-2) en 1967, ils se rattrapent au cours des seventies balbutiantes. Sous les ordres de l'entraîneur Dave Sexton, l'équipe londonienne remporte la première Cup de son histoire devant Leeds United après un match d'appui à Old Trafford (2-2 / 2-1). Une vraie reconnaissance à l'échelon national pour les Blues qui enchaînent en 1971 par un triomphe en finale de la coupe des vainqueurs de coupes face au grand Real Madrid. A Athènes, les Blues ont encore besoin d'un match d'appui et de son gardien pour ramener la coupe à Stamford Bridge (1-1 / 2/1). La saison qui suit, Chelsea atteint encore une finale, la coupe de la Ligue, mais s'incline face à Stoke City (2-1).

Une défaite qui sonne comme le chant du cygne pour Bonetti et Chelsea. Le club peine à rebondir et doit faire face aux problèmes financiers liés au projet de modernisation du stade. Obligés de laisser partir ses meilleurs éléments, les dirigeants mènent une « politique d'austérité » qui incite Peter Bonetti à quitter le club pour les Etats-Unis et Saint-Louis Stars (1975). Une pige d'un an avant de revenir à Stamford Bridge où Chelsea évolue désormais en deuxième division ! Après la remontée (1977) Peter Bonetti empile encore les matchs pour son club fétiche jusqu'au 14 mai 1979. Ce jour-là, il met un terme à sa carrière en bleu face à Arsenal (1-1) et laisse le club à la dernière position au classement. Un vrai coup de blues !

Une fin d'histoire au goût amer. Un peu comme sa relation avec les « Three Lions ». Malgré ses qualités exceptionnelles, Peter Bonetti est barré par un certain Gordon Banks en sélection. La banque anglaise est alors reconnue comme le meilleur gardien au monde. Du coup, Bonetti remporte la World Cup 66 depuis le banc et en 1970, il passe au travers de son quart de finale contre l'Allemagne. Victime d'une intoxication alimentaire, Banks déclare forfait et voit Bonetti perdre la face devant des Allemands revanchards depuis 1966. Menée 2-0, la Mannschaft revient au score et s'impose durant les prolongations (3-2). Pour beaucoup, le coupable est désigné. Peter Bonetti ne rejouera plus pour l'Angleterre et compte seulement sept sélections internationales à son actif. Juste une anomalie pour celui qui compte 729 matchs au compteur avec Chelsea parmi lesquels 208 clean sheets !