BIO EXPRESS DEGRADABLE. Daniel Bernard (1949-2020).


Il était de ces gardiens que l'on reconnaît au premier coup d’œil, avec sa belle moustache de commissaire Valentin. Déjà d'une autre époque. Pas très grand ou plutôt pas dans les standards de la taille moyenne que requiert le poste, il compense par une agilité de lièvre dans sa surface et les duels 1 contre 1. Daniel Bernard, l'ancien portier du Stade Brestois est resté en rade dans la nuit du 8 au 9 avril. Un match perdu contre la maladie – comme trop souvent – à l'âge de 70 ans. Sale temps du côté de Brest.

Né le 29 septembre 1949 à l'hôpital Boucicaut à Paris dans le XVème arrondissement, Daniel Bernard déménage très vite à Nice où son papa vient d'être muté pour le travail, et tape ses premiers ballons à St Laurent du Var avant d'être engagé par le Cavigal. A cette époque, le Parisien hésite encore à jouer dans le champs ou dans les bois. « Mais la voltige lui fait un grand sourire, confie t-il dans les colonnes de Football Magazine (avril 74), et [il] n'y résiste pas ». Un très bon choix puisque Pierre Garonnaire, l’œil des Verts, l'enrôle à la fin des années 60 à Sainté. Malheureusement pour lui, Daniel Bernard doit composer avec la concurrence d'un certain Georges Carnus. Abonné à l'équipe réserve, il part alors pour le Stade Rennais – d'abord sous la forme d'un prêt avant de signer un bail jusqu'en 1977 – en qualité de... doublure d'un autre portier célèbre, l'international Marcel Aubour. Il assiste de loin à la victoire des Bretons en coupe de France (1971). A force de travail et de patience, le Parisien gagne enfin ses galons de titulaire dans l'équipe bretonne et participe activement à la montée du Stade Rennais en D.1 au cours de la saison 1975-76. L'exercice suivant est un calvaire pour les Rennais qui ne quittent jamais la zone de relégation. Pire, Daniel Bernard est cette fois barré par le jeune Pierrick Hiard qui lui pique sa place.


A la fin de cette saison noire, le Parisien d'origine se retrouve au P.S.G et remplace Ilija Pantelič parti à la retraite. Un exercice en deçà des espoirs parisiens. Paris termine en milieu de tableau et l'arrivée de Dominique Baratelli à l'intersaison précipite un nouveau départ pour l'ancien Rennais. Après une saison honorable dans la Capitale (32 matches joués), Daniel Bernard retourne en Bretagne et s'installe à Brest. Au Stade Brestois, il trouve enfin la stabilité. Et gagne la confiance de ses dirigeants et son entraîneur Alain de Martigny, un fidèle du club. Conscient de la qualité et de l'expérience (il a bientôt 30 ans) de son joueur, le coach brestois en fait un titulaire à part entière, son homme de confiance. Dopé par son rôle de leader dans l'équipe, Daniel Bernard prend une part prépondérante aux deux montées du club parmi l'élite (1979 et 81). Adopté par le public de Francis Le Blé, le Parisien connaît ses meilleures années de footballeur à Brest, où il approche les deux-cent titularisations, avant de signer à Monaco pour une dernière pige (1984-85). Une dizaine de matches sur le Rocher puis le clap de fin. Un peu brutal depuis cette semaine.



Enregistrer un commentaire

0 Commentaires