Le 12 octobre, c'est jour de Fête Nationale en Espagne. Une journée très olé-olé au cours de laquelle le pays, fidèle à sa tradition catholique, célèbre la vierge du Pilier – la virgen del pilar – et dans la foulée la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb. C'est aussi une date particulière pour la fédération espagnole de football qui choisit ce jour – auparavant appelé el Día de la Hispanidad – pour disputer des rencontres amicales et/ou des matchs qualificatifs pour la coupe du Monde ou le championnat d'Europe.
ESPAGNE 1972
- Copa de la Hispanidad -
Debout : Iríbar, José Luis, Gallego, Tonono, Benito, Pirri, Miguel Reina.
Accroupis : Amancio, Irureta, Quino, Asensi, Valdez.
C'est au début des années 70 que vient l'idée d'un trophée pour commémorer l'anniversaire de la découverte de l'Amérique. Les fédérations espagnole et argentine décident d'un commun accord d'organiser « la Copa de la Hispanidad », laquelle doit opposer tous les deux ans les équipes respectives qui recevront sur le mode de l'alternance. Une manière de fêter l'Hispanité à la mode football.
Bizarrement, le premier duel entre l'Espagne et l'Argentine a lieu, non pas le 12, mais le 11 octobre 1972. Une raison à cela : le 12 tombant un jeudi, on joue le mercredi, jour de football en Espagne ! La rencontre, qui se tient à Madrid, est boudée par les socios. Il faut dire que la sélection espagnole doit affronter la Yougoslavie une semaine plus tard pour le compte des qualifications au WM '74. Le stade sonne donc creux à l'entrée des deux équipes, malgré les nombreux appels des officiels qui ont balancé des invitations dans les écoles et les casernes. Même Franco n'est pas présent à Bernabéu, sans doute à cause de la nuit froide qui sévit sur la capitale. Les Ibères sont froids en Espagne, surtout à l'automne !
Malgré le manque d'intérêt du public, l'Espagne démarre fort la rencontre dirigée par l'arbitre allemand Mr Tschencher. Les hommes de Ladislao Kubala prennent l'ascendant sur les joueurs d'Omar Sivori, venus faire un peu de tourisme pour l'occasion. Asensi ouvre naturellement le score à la demi-heure de jeu puis l'Espagne s'éteint jusqu'à la pause. Au retour des vestiaires, le match tombe dans la léthargie. Les Espagnols gèrent leur avance et leurs efforts avant d'affronter la Yougoslavie. De son côte, l'Argentine ne semble pas en mesure de renverser le score, trop faible et pas assez motivée à l'idée de soulever le trophée.
Le public gronde et commence à quitter les gradins déjà bien dégarnis de Santiago Bernabéu. Il n'y a presque plus personne lorsque le vice-capitaine de la Roja Gallego –Amancio est sorti à la mi-temps  – reçoit la première Copa de la Hispanidad. Dans l'indifférence générale et par un froid de canard. Une première expérience mitigée qui en appellera d'ailleurs très peu d'autres dans le futur.
Salut, à la prochaine.
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