Le coup du parapluie avec Paul van Himst. |
Balayé par la pluie depuis huit jours, le Parc Astrid ressemble à
un champ de patates au coup d'envoi de cette soirée de gala. Le
temps dégueulasse sur Bruxelles n'autorise pas le report de la
rencontre, les invités ayant leurs obligations diverses. Et Paul van
Himst a choisi du beau linge, un peu mouillé pour l'occasion.
Eusebio, Pelé, Johan Cruyff, Altafini, Rivera, Tomaszewski, Paulo
Cesar, notamment, ont répondu « oui, une fois » pour
fêter le buteur des Mauves. Parfois au prix de négociations
douloureuses. « L'organisation de ce match a demandé
beaucoup de travail, analyse Popol en docteur. C'est
grâce à la collaboration de Lucien Levaux du Standard de Liège, un
ami et un partenaire commercial de Pelé, que ce dernier a accepté
de jouer. Même les négociations avec Cruyff, que je connais
pourtant personnellement, ne furent pas aisées, mais finalement il a
accepté » conclut la légende d'Anderlecht (de 1960 à
75) qui collectionne les trophées avec quatre souliers d'or belges
(1960, 61, 65 et 74) et trois titres de meilleur buteur (1964, 66 et
68).
Ce dernier justifie sa réputation sur le pré. Il inscrit, sur
pénalty, le premier but d'une rencontre très fertile au tableau
d'affichage. Anderlecht, emmené par le héros de la soirée,
s'impose en effet 8 à 3 contre la sélection mondiale. La qualité
technique de l'équipe dirigée par l'ex-entraîneur de l'Ajax n'est
pas à remettre en cause, mais plutôt l'état du pré qui ressemble
plus à un marécage qu'à une verte pelouse. Malgré de nombreuses
occasions, Pelé et Eusebio manquent deux pénalties, les stars
mondiales jouent avec retenue, contrairement au onze anderlechtois
qui engage la partie sur un rythme élevé, comme sur un match de
coupe d'Europe. Refroidie par l'ardeur belge, la sélection mondiale
subit la pression, même en seconde période où l'équipe est
totalement remaniée avec l'entrée en jeu de Paulo Cesar, Jairzinho,
Sotil, Delikaris et Rivera. Mais les gloires ce soir-là ressemblent
plutôt à des poules mouillées humiliées par un R.S.C.A désireux
de rendre un bel hommage à son fidèle lieutenant. Le mot de la fin
pour Eusebio, qui se rappelle parfaitement de cette sauterie
inoubliable. « La dernière fois que j'ai affronté Van Himst
sur un terrain, c'était lors de son jubilé, au stade d'Anderlecht,
lance le buteur portugais d'un ton décisif. Puis de digresser sur le
vélo, histoire de changer de conversation. Son club avait
battu une sélection mondiale 8-3. Mais, depuis lors, j'ai pardonné
cette petite humiliation à Van Himst car il m'a présenté son ami
Merckx. Le grand Eddy Merckx ! Au Portugal, le cyclisme est un peu
moins populaire qu'en Espagne ou chez vous, mais, moi, je connais le
vélo, hé ! Cette rencontre m'a marqué pour la vie car Merckx est
un de ces rares champions hors catégorie. Comme les cols qu'il
montait. J'ai un respect énorme pour lui. » Finalement le
Cannibale, c'est toujours lui qui termine le premier.
SELECTION MONDIALE
Debouts : Eusebio, Rijsbergen, Katalinski, Altafini, Vieira, van Hanegem.
Accroupis : Amancio, Tomaszewski, Pelé, Cruyff, Heredia
Remplaçants : Paulo Cesar, Jairzinho, Sotil, Delikaris, Rivera, Babington, et Piot.
- LE MATCH EN PHOTOS -
Johan Cruyff en action.
Pelé dans le bourbier belge.
Eusebio, Paulo Cesar et Babington à la bagarre.
A view from Parc Astrid.
Après le déluge...
3 Commentaires
Bel article et belles photos que je découvre sur le tard, grâce indirectement à SoFoot.
RépondreSupprimerMerci bien Mr Fred Astaire.
SupprimerYou welcome !
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