A l'été 1984, les dirigeants du Sporting s'agitent sur le marché des transferts et engagent les M&M's. Et pas n'importe lesquels. Du ronflant. Pensez donc : Thierry Meyer, Alain Moizan et le gardien polonais (3ème du mondial espagnol) Józef Młynarczyk à Furiani, c'est la java de Broadway dans les tribunes du vieux stade Armand Cesari. Des recrues de choix pour le président François Vendasi, entrepreneur local dans le BTP, et désormais sénateur RDSE de la Haute-Corse. Un plan de carrière qui repose sur de bonnes fondations visiblement. Surtout quand on a l'idée lumineuse de créer une entreprise « Béton Fabrication » dans l'île ! Ce type est un génie dans les affaires et la communication. A la tête du club corse depuis 1982, Vendasi s'affiche ainsi sur le maillot du Sporting au coup d'envoi de la saison 1984-85. Le président-pédégé se frotte les mains du bon coup réalisé. Il devient sponsor principal du club, ses hommes-sandwichs vont lui rapporter un max d'oseille grâce à la pub, et son équipe, sur un plan sportif et grâce à un recrutement judicieux, est à l'image de son entreprise : c'est du béton ! Mais boum, c'est la tuile. L'explosion de rire. La saison du Sporting est laborieuse en championnat (14ème au classement). L'équipe insulaire garantie béton-fabrication révèle rapidement ses faiblesses sur le pré. Au milieu, en défense, c'est une passoire, du gruyère. De la maçonnerie du dimanche avec le bob sur la tête. La défense bastiaise prend l'eau (68 buts encaissés), seul PSG fait pire avec 73 buts. Pour le coup, les supporters du Sporting pourraient crier à la publicité mensongère après les promesses de l'été. Mais l'hiver, et toute le saison, furent rudes pour des Corses en béton peu armé cette année-là. Et quelques trempes mémorables pour les mauvais souvenirs : 7-1 au Parc, 5-0 au Vélodrome, 4-0 à Monaco, Bordeaux et Sochaux. L'addition est salée pour François Vendasi qui passe la main à Joseph Gentile à la fin d'un exercice délicat. Thierry Meyer, formé à Sochaux et passé par Nancy, se classe meilleur buteur du club (13 buts). Presqu'une révélation pour un gars qui vient du secteur industriel. Lui au moins se lave les bollocks au Toniglandyl et les sort sur la pelouse. La saison suivante, Thierry Meyer est blessé. Le Sporting termine dernier. Et c'est tout un édifice qui s'écroule.
Józef Młynarczyk, Alain Moizan et Thierry Meyer. H&MMM.
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