Deux prénoms qui
font un nom de l'autre côté de la Manche. Trevor Francis est
l'homme de la providence. Du moins au début de sa carrière. Le
jeune homme tape dans son premier ballon à Plymouth quand il est
remarqué par les dirigeants de Birmingham City au début des 70's.
Trevor a à peine 16 ans et s'impose d'entrée en équipe fanion (15
buts en 22 matches lors de sa première saison). A 17 ans, il devient
international (52 sélections au total / 12 buts) quand Don Revie
l'appelle pour jouer contre les Pays-Bas. Une ascension fulgurante
chez les Blues qu'il quitte après neuf ans de bons et loyaux
services (de 1970 à 79). Encore une fois, Trevor Francis ne fait
rien comme les autres (ou presque) et s'envole pour les States et les
dollars de la NASL. Destination Detroit Express. Trevor s'adapte
parfaitement au soccer et aux pelouses synthétiques. Une bonne
poignée de buts plus tard (33 au total pour 36 matches) pour la
franchise US et quelques distinctions personnelles (élu dans le 11
majeur de l'année du championnat américain), Francis retourne dans
son île et s'installe dans les Midlands. A Nottingham Forest, drivée
par le coach le plus ouf de la League Brian Clough. Le transfert du
siècle en Angleterre à l'époque. Le néo-pensionnaire du City
Ground est le premier joueur à atteindre le million de livres ! Une
somme record vite amortie par la victoire de l'équipe en coupe
d'Europe des clubs champions. Forest bat Malmö en finale à Münich
1-0. But de Francis.
La saison suivante, il n'est pas sur la pelouse
alors que les joueurs de Nottingham défendent leur trophée européen
contre Hambourg. Au Bernadeu de Madrid, Forest conserve son titre
grâce à un but de Robertson en début de rencontre (20ème). C'est le début des ennuis pour l'icône. Francis foire sa deuxième saison (seulement 6
buts) et se retrouve à Manchester City à la veille de la coupe du
Monde (1981-82). Un exercice encore terni par les blessures et le
doute qui ne remettent pas en question sa présence au Mundial
espagnol. Et après l'Espagne, l'Italie. Francis préfère le soleil
à la grisaille de son coin des Midlands et rejoint la Samp' à la fin
du tournoi mondial. Avec Graeme Souness à ses côtés, Francis offre
à Gênes son premier titre majeur : la coupe d'Italie (1985). Un
nouveau départ pour Trevor qui illumine le stade Luigi Ferraris
pendant quatre saisons (de 1982 à 86). « Le meilleur joueur
anglais à avoir évoluer en série A » selon Fabio
Capello, plutôt avare en compliments par habitude. Francis se plaît
dans la Botte et prolonge l'expérience à Bergame (1986-87) avant de
rejoindre les Rangers avec qui il remporte une nouvelle coupe, celle
de la Ligue écossaise. A 33 ans, Trevor Francis a les mollets un peu
durs quand il signe pour QPR (1988-90). Le buteur anglais arrive avec
un contrat de joueur et se retrouve très vite propulsé
entraîneur-joueur après le départ de Jim Smith à Newcastle. Trop
de poids sur les épaules, Francis quitte le Loftus bleu pour en
terminer définitivement avec sa carrière sur les terrains. Une
dernière pige à Sheffield Wednesday, le temps de ramasser une
dernière coupette : la cup (de la Ligue). L'homme qui valait 1
million avait encore frappé. En avril dernier, Trevor Francis est
hospitalisé à la suite d'un crise cardiaque. Il a appris que son
prix sur le marché des transferts ne coter plus rien au regard des
transactions actuelles. Il va mieux aujourd'hui mais les tarifs, eux,
n'ont pas fini de s'affoler.
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