Les nostalgiques du beau jeu et de la
Seleção ont du bleu à l'âme, comme la couleur du maillot de Felix
Mieli Venerando, plus connu sous le nom de « Felix », au cours de la coupe du Monde au Mexique.
Le portier brésilien est décédé ce vendredi 24 août à l'hôpital Victoria de Sao
Paulo, où il était admis depuis une semaine à la suite d'un
emphysème pulmonaire. A 74 ans, l'international brésilien n'a pas résisté à
ses problèmes respiratoires et plusieurs arrêts cardiaques. Le pays
entier est en deuil. La CBF, évoquant « la mort d'une idole »,
a immédiatement décrété une minute de silence avant le coup
d'envoi des rencontres du championnat brésilien ce week-end, afin d'honorer la
mémoire de son héros né un 24 décembre comme un cadeau tombé du ciel.
Une carrière précoce qui débute dès
l'âge de 15 ans. Felix entre à EC Juventude en 1953 qu'il quitte
au bout de ans pour rejoindre Portuguesa. Ses débuts officiels avec
le club pauliste ont lieu un an plus tard, remplaçant au pied levé
le gardien titulaire Cabeção à l'occasion d'un tournoi
international. Campé à un rôle de doublure, Felix part faire ses
griffes dans les bois du Nacional la saison suivante sous la forme
d'un prêt. Qui dure trois ans. A la demande express de l'entraîneur
Nena, le jeune portier retourne à Portuguesa à la fin de son
apprentissage pour devenir le n°1 à son poste. De 1960 à 63, Felix
est indiscutable avant de partager sa caisse avec Orlando, une jeune
pousse débauchée à São Cristóvão. Les deux hommes cohabitent en
harmonie et profitent de quelques moments de bonheur. En 64, à
l'occasion d'un match amical aux USA contre une sélection du
Massachussets, Felix entre en jeu sur le front de l'attaque et
inscrit le dernier but de son équipe. Victoire 12-1. Un détail dans
sa carrière qui prend une allure internationale après sa tournée
américaine (1965), et un nouveau virage lorsqu'il débarque à
Fluminense en 1968. Felix inscrit les premières lignes de son
palmarès, s'adjugeant cinq titres de champion de l'Etat de Rio avec
la « Tricolor », le dernier juste avant de mettre
un terme à sa carrière en 1976, causé par une vilaine blessure à
l'épaule alors qu'il file vers la quarantaine.
Surnommé « Papel »
en raison de sa minceur et ses envolées spectaculaires sur un
terrain, le portier carioca laisse ainsi un souvenir ému aux fans de
football à l'annonce de son décès, et restera pour l'éternité un
grand artisan de la victoire du Brésil à Mexico. Le troisième
titre mondial de la meilleure équipe de tous les temps, dans ce rôle
ingrat du gardien de but au sein d'une formation portée vers
l'attaque. Felix a fait le boulot dans l'ombre des buteurs. C'est lui qui, désormais, est
sous la lumière des cieux. En s'envolant tel un bout de papier dans les airs.
Comme autrefois.
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