Alors, EURO ? Mais où est donc passé Pinocchio ?

Un nez long comme celui de Dorothée immortalisé par Corbier et un petit chapeau en forme de bateau en papier, la mascotte de l'Europa 80 est la copie conforme de Pinocchio, un pantin crée par Gepetto, ce pauvre menuisier qui passe des journées entières à tailler du petit bois. Pas trop fair-play au niveau du foot cette histoire. Mais les organisateurs du tournoi européen font fi des grimaces et des remarques extérieures. Pour eux, il s'agit avant tout de rendre hommage à un conte de fées sorti de l'imagination de l'écrivain toscan Carlo Collodi (1826-1890), dont la Botte s'apprête à fêter le centième anniversaire de sa parution (1881). Un choix néanmoins douteux pour l'éthique sportive de figurer un personnage qui ment comme il respire, à l'heure où le calcio est englué dans les affaires des paris truqués du Totonero. Comble de malchance pour la Squadra Azzurra, la marionnette un peu mytho sur les bords ne sent pas bien le coup durant la compétition malgré son grand pif, et porte la poisse à son équipe, laissant les Allemands et leurs gros sabots (parfois les tongs en période de récupération) vaincre sur son sol. Pinocchio disparaît subitement sans laisser de traces. « Mais nom d'une pipe en bois s'interroge un cousin éloigné, qu'est-ce qu'il est devenu depuis tout ce temps ? ». Une enquête pour le VFC.

Qui débute sur le Rocher, pas très loin de la frontière italienne, auprès de Marco Simone tout juste viré de l'AS Monaco. Alors mon coco, t'as des news ? « Il faut être réaliste par rapport à la situation. Il y a eu des problèmes avant. Il doit faire avec eux mais ne doivent pas être mis sur son dos ». Plutôt énigmatique l'ancien attaquant milanais. T'en saurais pas un peu plus histoire de nous mettre sur la bonne piste ? « Oui, mais tout ça je le garde pour moi ». Cette putain de loi du silence chez les Ritals, c'est pas une légende. Direction l'Italie pour glaner quelques infos auprès de Paolo Rossi. L'ex-bianconero ferme sa porte à double tour à notre arrivée, peu amène pour revenir sur son passé chaotique avec la justice du foot. D'après nos sources, Pinocchio jure à l'époque sous serment que Paolo Rossi n'a pas trempé dans l'affaire du Totonero. Bilan: l'attaquant italien en prend pour 3 ans de suspension. Et depuis que notre homme fait de la politique et fricote avec « Alleanza Nazionale », les « on-dit » prétendent qu'il pratique la langue de bois. Pas d'indice, rien. On tente le coup du côté de Luciano Moggi. Il en dit pas plus et feint d'être pendu à son téléphone portable : « Si mama, tu peux ramener des nouilles pour ce soir, grazie ». Un message codé pour indiquer notre présence ? Notre enquête tourne en rond quand, Fiat Lux, la lumière arrive de Laurent Blanc - le  « Président »  pour les potes - qui se rappelle aux vieux souvenirs du Napoli et des échos du stade San Paolo. « Pourquoi, t'irais pas voir Bertignac ? ». En effet, le guitariste grisonnant a flirté un temps avec Carla B., l'ex- première dame de France d'origine italienne. Rendez-vous est pris au téléphone. Alors, vas-y guitare, t'aurais pas deux-trois tuyaux pour éclairer mon ampli à lampes et expliquer le silence du pantin ? « Dix ans de cette vie ont suffi à le changer en junkie ». Bah merde alors, il s'est dopé et s'est fait chopé par la patrouille ? « Et dans un sommeil infini, Pinocchio voit finir sa vie ». Sur cette confession, Bertignac nous raccroche au nez. Nous restons de marbre, ou de bois pour le coup. Fin de l'histoire qui sent un peu le sapin.


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