En 1984,
Péno accompagne tous mes rêves du haut de mes 13 ans. Quelle riche idée
que ce coussin offert par mes parents à l'effigie de la mascotte
de l'Euro organisé par la France. Je m'endors les poings fermés
chaque soir, imaginant dans un sommeil profond marquer le tir au but
de la victoire en finale, la tête blottie sur l'oreiller. Je lève
la coupe et tape la bise à Tonton. La France est championne d'Europe
des Nations grâce à moi. Comme des millions de gosses du même âge
qui partagent le même rêve, je suis le héros du pays, bien
meilleur que Platoche. Seulement voilà, les années ont passé,
Platini a pris des rides et moi quelques cheveux gris. Le temps a
fait place à la nostalgie et Péno disparu de ma chambre de gamin.
Mais bordel mon p'tit poulet, t'es devenu quoi enfin ? Tu ne peux pas
me laisser comme ça sans nouvelle, sans rien, pas une lettre ni un
coup de téléphone. The Vintage Football Club part à sa recherche.
Heu, moi en fait...
Une enquête
qui débute auprès des amis de « Footix », ces
nostalgiques de la France qui gagne. Dîtes-donc les gars, votre
Footix d'ailleurs, ça serait pas un look de récupération à mon
Péno par hasard. On dirait un peu ses fringues. Silence radio pour
toute réponse. La mafia de l'association Footix 98, auréolée de
son titre de champion du Monde, répond aux abonnés absents ou se
cache derrière des excuses bidons : « Je suis désolé
mais là chuis pas chez moi, à l'autre bout de la planète sans
téléphone, ni internet, sans tambour ni trompette - très
étonnant au passage - sans chemise ni pantalon et gnagnagna. Tut
tut tut... ». Je suis sur le cul... qui trempe dans une
bassine. Personne ne veut se mouiller pour mon coq à crête rouge et
ses crampons vernis. Je tente ma chance du côté de Gérard Migeon,
un drôle de volatile lui aussi, lequel tient une chronique dans ce
blog mais jure ne pas avoir entendu parler de mon tendre poulet
depuis toutes ces années. Et de profiter de l'occasion pour faire un
cours et ajouter un mot dans son dico argot-foot : « Péno:
la sentence qui pénalise une équipe coupable d'une faute dans sa
surface de réparation. On l'appelle aussi pénalty ou coup de pied
de réparation ». Et mon coup de pied dans l'train mon
Gégé. Et mon Péno à moi alors ? « Bah, je viens d'teul
dire ! T'es nunuche ou bien ? ». Dialogue de sourd avec le
gardien moustachu qui se sert un deuxième Ricard. J'appelle Thierry
Henry et Robert Pirès pour obtenir des informations. Ces cons-là
s'emmêlent les pinceaux et n'arrivent pas à s'accorder dans leurs
déclarations. Et si j'orientais mes recherches vers Panenka.
Qu'Antonin que l'amour. Fin de non recevoir. Lettre morte du héros
de 76, telle une feuille tombée qui vient mourir derrière la ligne
de Maier. Antonin « tchèque » ses mails. Zut.
Malgré mes efforts, Péno reste introuvable. Dernière tentative
auprès de Didier Six qui m'accueille en tongs piquées à un boche
dans les douches de Séville : « Ce péno, c'est le drame de
ma carrière. Mon boulet en quelque sorte. Enfin, façon de parler ».
Super Didier, des gars comme toi y en a des biens mais quid de mon
Péno ? « Ah bon, tu parlais pas de Schumacher ? ».
Bah non. Je reste alors seul avec mes souvenirs. Malgré sa crête
rouge, Péno is dead. Definitly.
A priori, Péno est aussi un punk à chien.
7 Commentaires
M.... très cher Steph, je viens d'apprendre que je suis beaucoup plus vieux que toi. Sans rancune... Et continue comme ça. ET OUI C'ETAIT MIEUX AVANT.
RépondreSupprimerOK j'essaie (de continuer comme ça).
RépondreSupprimerParait il qu'il serait en couple avec Bruno Bellone....Vivrait au fin fond de l'Ardeche
RépondreSupprimerPlutôt au fond de la dèche, non Pietro ?
RépondreSupprimerPossible....Bah,d'amour et d'eaux fraiches....C'est bien aussi.
RépondreSupprimerMais qui voige?? Mais c'est footix lol
RépondreSupprimerHimself.
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