Avec Sylvain C., aka SLip, c'est
toujours la fête depuis 1998. Pas spécialement grâce à la coupe
du Monde d'ailleurs même si le gars en sous-vêtement en pince pour
le ballon rond. C'est durant cette période de festivités et des
footballeurs people que SLip entre de plain-pied dans l'underground
musical en prenant en charge la communication du combo lyonnais Apple
Jelly qui emprunte aux Beatles et aux Kinks ses rythmes pop déviants
vers l'electro. Fort de cette expérience et diverses réalisations
(pochettes d'albums, affiches, flyers...), SLip bosse en parallèle
sur son propre univers où se croisent collages pop-art et
minimalisme soviétique dans une ambiance de couleurs et désaturation
seventies. Son truc ? La mise en scène d'un monde imaginaire et
loufoque dans lequel les chiens vont au boulot, les tyrans sont en
proie à une adolescence difficile et les femmes fatales découvrent
les méfaits du maquillage. Une imagination débordante qui pousse le
graphiste-illustrateur à créer son blog pour mettre en valeur son
œuvre et collaborer avec d'autres « frappés » du
ballon, comme sa participation à la Ligue de Football Sans Tête
(LFST), où SLip et son compère Herbot coupent les têtes des
joueurs, et aussi un peu l'herbe sous le pied du football
star-system. Entre deux expos et quelques montages iconoclastes, SLip
aime parler foot de manière sérieuse, surtout quand il s'agit des
Verts, l'équipe de cœur qui a bercé la tendre enfance du Lyonnais
(!!!). Évocation d'une passion sans état d'âme ni gros mots:
- « Je pense que je suis tombé
dedans un peu comme tous les gamins nés dans la première moitié
des années 70. Sainté était l'équipe dominante en France et une
des équipes importantes en Europe. Les plus grands joueurs
s'installaient à Geoffroy Guichard, donc pour tous les gamins,
c'était l'équipe à suivre.
Je suivais mon père tous les
week-ends sur les terrains de la Loire et dès que je pouvais, je
tapais dans le ballon, j'étais un vrai mordu. J'avais besoin de ma
tenue de pro même à 5 ans pour aller trainer sur les terrains
boueux du district de la Loire. La proximité géographique a fait
aussi que mes premiers matches pro l'ont été à Sainté.
Je me souviens avoir été pris en
photo dans les gradins de Geoffroy-Guichard complètement vide, en
enjambant les grilles avec mon père. Je me souviens des
entrainements qu'on était allé voir, profitant des vacances. Les
joueurs, notamment « Zig-zag » Zimako, qui passent devant
moi et signent des autographes. Je me souviens aussi d'avoir suivi un
match de barrage contre le Racing avec mon équipe de foot comme
cadeau de fin de saison (19 Mai 1984). Le stade était archi-comble, 45000 personnes annoncées. On aurait cru revenir aux plus
belles heures de la Coupe d'Europe. On devait être tout en bas de la
tribune Paret, compressés comme des sardines. Je me souviens plus de
l'ambiance que du match mais en y repensant, je chope des frissons.
J'ai aussi suivi le derby de 1994
dans le virage nord de Gerland et je me souviens m'être senti bien
seul quand je me suis levé en hurlant ma joie au moment de
l'égalisation stéphanoise !!
Mon aventure avec les Verts s'est
toujours poursuivi même si je ne retourne plus au stade. Le samedi
soir, j'ai toujours un oeil sur les résultats de l'ASSE ».
Aujourd'hui plus observateur que
fanatique des tribunes, SLip jette toujours un regard vif sur le
classement des siens. Quand on lui demande de poser son 11 type sur
la feuille de match, l'équipe stéphanoise a plutôt de la gueule et
semble bien armée pour ne pas finir le championnat en calbute. Un
choix argumenté et plein de bon sens malgré quelques prises de tête
pour coucher ses titulaires sur le papier:
- « Difficile d'équilibrer
l'équipe et de ne pas retenir tous les joueurs. Trop de bons joueurs
sont passés par l'ASSE. Bon à coté de ça, je prends Castaneda et
pas Curkovic, ou Coupet, ou Janot. Pas très logique comme choix mais
du haut de mes 8 ans, ça me paraissait être un super gardien. J'ai
pas mis non plus de joueurs des années 70 comme Larqué ou les
frères Revelli, je ne les ai jamais vu joués ». Bon y a quand même Rocheteau. D'un autre côté l'entraîneur fait bien ce qu'il veut aussi. Avis aux
spécialistes.
- LE ONZE TYPE DE SLip
-
Castaneda
Perrin - Sagnol - Blanc -
Deguerville
Sablé - Moravcik - Zokora
Rep - Platini - Rocheteau
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