BIO EXPRESS DEGRADABLE. Carles Rexach.


« La course, c'est pour les lâches ». Quand il évoque son rôle sur un terrain, Carles Rexach a le sens de la formule. Une thèse d'ailleurs approuvée par Johan Cruyff himself qui opine du chef en écoutant l'enfant du pays parler du beau jeu. Compères dans la vie comme sur le pré, les deux coéquipiers partagent en effet la même philosophie du football : cette maîtrise de la technique qui rejoint à l'esthétisme du geste juste et du bon placement. C'est animé par cet état d'esprit du « courir moins pour gagner plus » que le duo d'orfèvres mène le Barça à son premier titre depuis 14 ans, le dernier remontant à 1960, et ce dès l'arrivée du Hollandais à l'automne 73. Rinus Michels à la baguette, Johan premier au violon, Carles Rexach suit la partition et participe aussi à la révolution orange sur la pelouse du Camp Nou, au plus grand bonheur des socios ravis de voir le drapeau catalan flotter à nouveau sur le toit de la Liga.


Un moment d'intense émotion également pour le gamin de Pedralbes, ce quartier de Barcelone situé à quelques pas du stade où il voit le jour un 13 janvier 1947. Très tôt, « El noi de Pedralbes » vibre aux exploits des Suarez, Evaristo et Kubala, ses modèles de l'époque, avant d'intégrer à son tour la pépinière blaugrana dès l'âge de 12 ans. Un club qu'il a dans la peau jusqu'à la fin de sa carrière de joueur vingt-deux ans plus tard (1981) et bien plus, puisqu'il occupe ensuite un poste au sein de la cellule technique avant son éviction en 2003 par le récent élu président Laporta qui fait le vide dans la maison catalane. Quarante-quatre ans à servir dans la même boutique, « Charly » est le symbole, l'emblème du Barça. « Més que un jugador » quelque part. Des débuts officiels dans la Liga à 20 ans, en septembre 1967 à Saragosse, qu'il signe de sa griffe en marquant, un abonnement à la victoire en coupe du Roi (1968, 71, 78 et 81), un trophée européen, la coupe des vainqueurs de coupe (1979) et le titre de pichichi (1971) sur le CV, Carles Rexach est aussi durant de longues années l'un des joueurs les plus capés du club, en concurrence avec Migueli, l'autre icône dans le cœur des socios. Pas trop de mal à ça en fait, « Charly » l'admet d'ailleurs en toute simplicité : « Toute ma vie se résume à ce kilomètre entre la maison et le Camp Nou ». Plus facile d'arriver avant les autres. Premier au rendez-vous, premier servi en quelque sorte. Mais pas que...


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