Pétri de classe et doté d'un talent inné, Stanislas Karasi possède aussi ce petit grain de folie inhérent à cette race de joueurs touchés par la grâce et le génie. Un doux-dingue à la vision débridée du jeu qui prend souvent à contre-pied les idées reçues. Le Serbe déroute ceux qui le côtoie par ses dribbles et ses frasques sur et en dehors du terrain. Un personnage à part, capable du meilleur comme du pire selon son humeur du jour et des partenaires mis à sa disposition.
C'est à Belgrade, quasiment un an après l'armistice, que l'attaquant yougoslave s'éveille à la vie (8 nov. 1946). Issu d'un foyer modeste et surpeuplé à cause de son petit père (six frères et sœurs), Stanislas croit néanmoins en sa bonne étoile rouge, rêvant aux exploits d'un tonton d'origine hongroise qui joua en son temps avec les Puskas, Sandor et Kocsis. La dream-team de l'Est, c'est bath. C'est pourquoi le jeune Stanis commence par le hockey avant de taper dans la balle à la récré. Très vite repéré par les scouts du Partizan, Karasi claque la porte au bout de quelques mois, déçu de ne pas assister à un stage de jeunes et lançant à qui veut l'entendre : « Vous vous souviendrez de moi ». A 13 ans, le gamin a déjà du caractère et c'est à l'Etoile Rouge qu'on le retrouve par la suite, après s'être distingué lors d'un tournoi des écoles de Belgrade. Au moment d'intégrer l'équipe fanion, les dirigeants lui proposent de parfaire son éducation du côté de Kragujevac, le Sochaux local qui produit la petite Yugo dans les usines Zastava. Karasi refuse et l'Étoile résilie son contrat. Il a 19 ans et son avenir se dessine désormais à Borovo, en deuxième division. La punition en quelque sorte. Appelé sous les drapeaux, Stanislas mène de front sa carrière militaire et sportive avec entrain. Le jeune attaquant se révèle au sein d'une équipe commando. Un effectif de parias parachutés de nulle part dans lequel cohabitent différentes ethnies. Karasi vole sur le pré et suscite l'intérêt des recruteurs. A commencer par Vujadin Boskov, l'entraîneur du FK Vojvodina Novi Sad, prêt à lui offrir maison, voiture et argent pour l'attirer dans son équipe. Cependant, alertés par la manœuvre, les dirigeants de l'Etoile Rouge mettent le paquet pour ramener le rebelle au bercail, allant chercher ce dernier jusqu'au pas de sa porte. Ils obtiennent l'accord du joueur qui signe son contrat sans rancune, hormis quelques baffes pour ses hôtes en guise d'accueil. Karasi débute sous ses ex-nouvelles couleurs en avril 1969 et jusqu'au 1er mai 1974, marque l'histoire du club de Belgrade par ses nombreux buts (130 au total) et les titres amassés ça et là : le championnat (1970-73) et la coupe (1970-71). Des exploits en club qui l'amènent à porter le maillot des « Bleus » (10 sél.) et participer à la coupe du monde 1974 durant laquelle il se montre à son avantage, deux buts au compteur, avant de disparaître des tablettes du sélectionneur qui l'oublie un peu durant son exil en France.
C'est en effet à Lille que Stanislas pose ses valises au sortir du mondial allemand. Le LOSC navigue malheureusement dans le bas du tableau à l'époque, et l'arrivée de l'international yougoslave n'y change rien malgré ses performances sur le terrain. Auteur de treize et douze réalisations lors des deux premiers exercices, Karasi n'évite pas la relégation du club à l'issue de sa dernière saison nordiste (1976-77) malgré une dizaine de buts à son actif. Les Dogues sont aux abois, Karasi perd le Nord et la tête aussi parfois comme ce jour d'hiver 1976 quand il chope son coéquipier Patrick Parizon à la gorge, fautif d'une mauvaise passe. Conspué par le public, il s'en sort avec une amende et de plates excuses. L'incident est clos mais quelques mois plus tard, le Serbe en remet une couche à l'occasion du derby. Le LOSC écrase Lens 5-1. Karasi, auteur d'un hat-trick pour l'occase, se casse du terrain et rejoint les vestiaires sitôt son troisième but inscrit. Quand il décide de revenir sur la pelouse à quelques minutes du coup de sifflet final, il se mesure à Christian Coste qui l'interpelle sur son attitude. Mézy compte les poings (!!!) et sépare les deux hommes. La séparation avec le club nordiste est alors inéluctable et Karasi rejoint la Belgique au début de la saison 78. Deux années tristes. A Anvers, Stanis joue à l'envers et contre tous. Ça sent la fin de carrière. Le moment choisi par Karasi pour s'envoler vers les States et choper quelques contrats en or du côté de Buffalo Stallions, une équipe un peu Rocky IV sur les bords, et New-York Arrows, la dernière corde à son arc quelque part. Après ça, Stanislas Karasi retourne au pays, à Belgrade, la ville de ses amours, sur un coup de cœur. Avec l'âge, Stan a fini d'en faire à sa tête.
C'est à Belgrade, quasiment un an après l'armistice, que l'attaquant yougoslave s'éveille à la vie (8 nov. 1946). Issu d'un foyer modeste et surpeuplé à cause de son petit père (six frères et sœurs), Stanislas croit néanmoins en sa bonne étoile rouge, rêvant aux exploits d'un tonton d'origine hongroise qui joua en son temps avec les Puskas, Sandor et Kocsis. La dream-team de l'Est, c'est bath. C'est pourquoi le jeune Stanis commence par le hockey avant de taper dans la balle à la récré. Très vite repéré par les scouts du Partizan, Karasi claque la porte au bout de quelques mois, déçu de ne pas assister à un stage de jeunes et lançant à qui veut l'entendre : « Vous vous souviendrez de moi ». A 13 ans, le gamin a déjà du caractère et c'est à l'Etoile Rouge qu'on le retrouve par la suite, après s'être distingué lors d'un tournoi des écoles de Belgrade. Au moment d'intégrer l'équipe fanion, les dirigeants lui proposent de parfaire son éducation du côté de Kragujevac, le Sochaux local qui produit la petite Yugo dans les usines Zastava. Karasi refuse et l'Étoile résilie son contrat. Il a 19 ans et son avenir se dessine désormais à Borovo, en deuxième division. La punition en quelque sorte. Appelé sous les drapeaux, Stanislas mène de front sa carrière militaire et sportive avec entrain. Le jeune attaquant se révèle au sein d'une équipe commando. Un effectif de parias parachutés de nulle part dans lequel cohabitent différentes ethnies. Karasi vole sur le pré et suscite l'intérêt des recruteurs. A commencer par Vujadin Boskov, l'entraîneur du FK Vojvodina Novi Sad, prêt à lui offrir maison, voiture et argent pour l'attirer dans son équipe. Cependant, alertés par la manœuvre, les dirigeants de l'Etoile Rouge mettent le paquet pour ramener le rebelle au bercail, allant chercher ce dernier jusqu'au pas de sa porte. Ils obtiennent l'accord du joueur qui signe son contrat sans rancune, hormis quelques baffes pour ses hôtes en guise d'accueil. Karasi débute sous ses ex-nouvelles couleurs en avril 1969 et jusqu'au 1er mai 1974, marque l'histoire du club de Belgrade par ses nombreux buts (130 au total) et les titres amassés ça et là : le championnat (1970-73) et la coupe (1970-71). Des exploits en club qui l'amènent à porter le maillot des « Bleus » (10 sél.) et participer à la coupe du monde 1974 durant laquelle il se montre à son avantage, deux buts au compteur, avant de disparaître des tablettes du sélectionneur qui l'oublie un peu durant son exil en France.
C'est en effet à Lille que Stanislas pose ses valises au sortir du mondial allemand. Le LOSC navigue malheureusement dans le bas du tableau à l'époque, et l'arrivée de l'international yougoslave n'y change rien malgré ses performances sur le terrain. Auteur de treize et douze réalisations lors des deux premiers exercices, Karasi n'évite pas la relégation du club à l'issue de sa dernière saison nordiste (1976-77) malgré une dizaine de buts à son actif. Les Dogues sont aux abois, Karasi perd le Nord et la tête aussi parfois comme ce jour d'hiver 1976 quand il chope son coéquipier Patrick Parizon à la gorge, fautif d'une mauvaise passe. Conspué par le public, il s'en sort avec une amende et de plates excuses. L'incident est clos mais quelques mois plus tard, le Serbe en remet une couche à l'occasion du derby. Le LOSC écrase Lens 5-1. Karasi, auteur d'un hat-trick pour l'occase, se casse du terrain et rejoint les vestiaires sitôt son troisième but inscrit. Quand il décide de revenir sur la pelouse à quelques minutes du coup de sifflet final, il se mesure à Christian Coste qui l'interpelle sur son attitude. Mézy compte les poings (!!!) et sépare les deux hommes. La séparation avec le club nordiste est alors inéluctable et Karasi rejoint la Belgique au début de la saison 78. Deux années tristes. A Anvers, Stanis joue à l'envers et contre tous. Ça sent la fin de carrière. Le moment choisi par Karasi pour s'envoler vers les States et choper quelques contrats en or du côté de Buffalo Stallions, une équipe un peu Rocky IV sur les bords, et New-York Arrows, la dernière corde à son arc quelque part. Après ça, Stanislas Karasi retourne au pays, à Belgrade, la ville de ses amours, sur un coup de cœur. Avec l'âge, Stan a fini d'en faire à sa tête.
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