Une histoire qui commence pourtant
comme un conte de fées pour le jeune parisien. Élevé par une maman
protectrice et un papa-poule, Gérard Migeon débute dans la
catégorie poussins à Palaiseau avant de prendre son envol à
Choisy-le-Roi. Puis c'est le Bataillon de Joinville au sortir du nid
douillet familial. A l'époque, le club militaire dispute le
championnat de D.2 et forme à la dure les stars de demain. Migeon
saisit la chance au vol entre deux parades (militaires incluses) et
signe à Saint-Etienne au moment où les étudiants rentrent dans les
plumes des CRS. Chez les Verts, « La Mige » est nourri à l'œil et joue
la doublure de l'indéboulonnable Georges Carnus, mais profite de la
blessure de ce dernier pour jouer son premier match officiel à
St-Ouen contre le Red Star. C'est 68, la révolution est en marche
mais s'arrête nette au retour de l'international français. Migeon
quitte les bois pour se retrouver de nouveau à cirer le banc et se contenter de
quelques graines de matchs jusqu'à l'affaire Carnus-Bosquier qui
oppose les deux joueurs à leur président. Les deux protagonistes écartés de l'équipe après une défaite contre Bordeaux (2-3, le 8 mai 1971),
Gérard Migeon est propulsé titulaire par défaut pour les dernières journées de la saison alors
que St-Etienne dispute le titre à l'OM. « La Mige » tient la chance de sa
vie mais l'ASSE laisse filer le titre au profit du concurrent olympien. La poisse d'autant que l'exercice suivant, il joue au chat et à la souris avec André Castel à chaque journée. Un coup toi, un coup moi. Pour les dirigeants stéphanois, il manque un réel titulaire pour le poste. Qu'ils finissent par trouver avec l'arrivée de Curkovic à l'été 1972. Le moral en berne, le
physique ne suit plus et Gérard se blesse grièvement à
l'entraînement en début de saison. Rupture des ligaments croisés.
Le ménisque est atteint aussi. Après dix-huit mois de rééducation, Gérard Migeon quitte le Forez en décembre 74 et rejoint Marseille afin
de remplacer George Carnus, victime d'un tragique accident de
la circulation qui met un terme à sa carrière (et cause la mort de sa femme et ses trois filles).
Arrivé à l'O.M dans la peau d'un
titulaire, le Francilien est cependant déplumé de son statut par
René Charrier. Rongeant son frein sur le banc, Migeon attend un
signe du destin et profite du mauvais sort jeté sur les gardiens olympiens - le jeune international se crache en voiture - pour
reprendre sa place dans les bois. Amateur de pétanque - il forme une
excellente doublette avec son coéquipier Hervé Florès - et de
lecture - Gégé affectionne Bernard Pivot, Apostrophes et Henri
« Papillon » Charrière - Migeon pointe enfin le
bout de son bec au sein de l'équipe type, et connaît le succès de
sa carrière au cours de l'année 76. Les Verts perdent en finale de
la coupe des clubs Champions mais lui remporte la coupe de France avec Marseille. Un titre sans
lendemain. Quatre ans plus tard, « La Mige » balbutie son football lors d'une opposition entre les Phocéens et Nantes au
Vélodrome (avril 1980). A la suite d'un centre-tir de l'ailier nantais Loïc Amisse, Migeon dévie le ballon dans son propre but. C'est l'unique
réalisation de la rencontre qui relègue officiellement Marseille en
D.2. « La Mige » connaît l'enfer du niveau inférieur pendant une saison avant de passer les gants à Marc Lévy et de prendre une retraite méritée surtout après autant de remords et d'incompréhension à son endroit.
1 Commentaires
J'hallucine ! Migeon aurait eu beaucoup de mal à se trouer lors du match perdu 2-3 contre Bordeaux. C'était Carnus le gardien et le match a été le détonateur de la mise à l'écart de Carnus-Bosquier. Si le reste de l'article est du même niveau ...
RépondreSupprimer