Attention les lads débarquent dans votre salon! Crée en 2008 par deux fans de Livourne et la Lazio, Stefano et Giacomo, « Play Ultras » est un jeu de stratégie à l'éthique politiquement incorrecte - de la même façon que Risk te propulse à la tête d'une armée pour envahir le Monde ou Monopoly qui vise à dépouiller la famille et les potes par le fric - qui s'immisce dans le monde violent des Ultras et prend à contre-pied les mesures répressives (voir liberticides parfois) instaurées par les dirigeants du football moderne pour lutter contre le hooliganisme: interdictions de stade, hausse du prix des billets, les contrôles d'identités à outrance, les caméras dans et en dehors des enceintes...
Le concept de « Play Ultras »,
un jeu qui reste parfaitement légal à ce jour même si nos deux
acolytes ont du recourir à une production indépendante suite aux
refus des maisons d'éditions de le commercialiser par crainte d'être
entraînées dans la controverse, est basé sur une idée simpliste
comme un crâne rasé: prendre la tête d'un groupe de supporters et
l'emmener sain et sauf jusqu'au stade depuis la gare ou l'arrêt de
bus selon le mode de transport choisi, en évitant les guet-apens
tendus par les hools adverses, les rencontres fortuites avec les forces
de l'ordre et toutes sortes de petits pépins inhérents à la vie
d'un ultra en déplacement.
Un jeu de plateau old school composé
de plusieurs figurines inspirées par le plus fair-play « Subbuteo »
et quelques cartes pour corser le bon déroulement des opérations,
qui réveillera sans doute le côté « animal »
qui sommeille en chaque supporter prostré devant sa télé depuis
l'augmentation du prix des places. Une manière de s'identifier
aussi, depuis son salon, aux plus radicaux d'entre-tous, les derniers
gladiateurs de l'arène, qui continuent de braver les interdits
encore aujourd'hui malgré le renforcement des lois.
Les deux concepteurs italiens ont
trouvé par ce biais une façon de « revivre leurs émotions
du passé et le côté romantique du calcio » comme
ils le décrivent eux-mêmes, celui du dimanche après-midi à
encourager Cerezo, Antognoni ou Scirea sur le pré et défendre son
crew dans les tribunes ou dans les rues. Un jeu qui, bien entendu,
n'est pas à mettre entre toutes les mains - « Only for
radicals » - et mène aussi d'autres batailles sur
d'autres fronts que les travées des stades ou ses ruelles
avoisinantes. La société Strong SL qui édite « Play
Ultras » verse ainsi une partie de ses bénéfices au
profit de la lutte contre la maladie de Gehrig ou SLA (sclérose
latérale amyotrophique). « Sweet and tender hooligan »
comme disait Morrissey. Les deux casuals défendent leur projet de
manière plus pragmatique : « c'est un jeu en tant que tel,
donc en principe opposé à toute forme de racisme, violation des
droits de l'homme et contre la violence ». En principe.
Certains repas du dimanche en famille risquent tout de même de finir
en véritable bataille rangée. Et le gigot d'être cuisiné aux
petits (oi)gnons.
Plus d'infos sur: http://www.playultras.com
Plus d'infos sur: http://www.playultras.com
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