Un look de mousquetaire. Plutôt normal quand on a l'habitude de traîner dans les (grandes) surfaces
et garnir les filets adverses. Marc Berdoll est un
avant-centre à l'ancienne, celui du football de cape et d'épée où
l'on règle ses comptes sur le pré. Un pour tous, tous pour rien. La
devise du S.C.O Angers, un club soldé où débute le natif de
Trélazé à la douzaine, en gros sa moyenne de buts par saison
durant sa période angevine (1968-76), avant d'émigrer de l'autre côté du
Rhin à Sarrebrück à cause d'un différend avec le président de l'époque.

En Allemagne c'est bien connu, les
enseignes font du hard-discount alors que les joueurs pratiquent le
hard-rock au niveau capillaire. Mais en troquant le feutre pour le
casque à pointe, Marc Berdoll se colle un fleuret dans l'œil chez nos
ennemis germains. De rares apparitions ponctuées par un seul coup de
canon. Trop peu pour draguer la grosse Bertha et impressionner une
division de panzers. Le Französich y recueille même un surnom
durant son passage éclair, sorte de blitzkrieg bof célébré par
les Ramones sur une obscure face B vendue sous le perfecto :
« Berdoll,
der mann qui vaut ein Deutsch Marc, ah ah ». Wunderbar
transversale l'humour teuton ! Après ses dernières emplettes chez
Lidl, une modeste entrée en jeu de cinq minutes contre le futur champion Borussia Mönchengladbach, l'attaquant français est vendu au rabais (300.000 DM) à l'O.M
post-Leclerc mais toujours imbattable en matière de prix.

A
Marseille où il débarque à l'été 1977, Marc Berdoll réhabilite son honneur comme au bon vieux temps du S.C.O. Mais l'Olym...pique du nez au fil des saisons jusqu'à la descente en
D.2 (1980) malgré les efforts de son attaquant. Un mythe s'écroule. L'O.M devient le supermarché de la
ferraille et Marc Berdoll, malgré son statut d'international (16
sélections / 5 buts) et une coupe du Monde inscrite sur le CV (Argentine 78), de retourner à Angers
à cheval et en chantant
« on m'appelle le chevalier
blanc ». Une couleur de maillot qui lui colle bien à la
peau finalement, tel un ange déchu qui retombe dans l'anonymat des
âpres batailles du stade Jean Bouin. L'attaquant-mousquetaire y brille moins qu'à ses débuts, marqué peut-être par ses expériences douloureuses en Allemagne et sur la Canebière. Quelle semble bien loin cette époque où il talonnait Carlos Bianchi au classement des buteurs (1973-74, 29 buts), devenant au passage le plus jeune joueur de l'histoire à planter un quadruplé. Et pas devant n'importe qui. En face, c'est Sainté (le futur champion) et Ivan Curkovic dans les bois !
Son dernier combat, Marc Berdoll le
mène à Orléans au crépuscule de sa carrière (1982-85). Pour le
fun, le côté
« big easy » du Loiret et la joie
de retrouver une équipe en devenir, au schéma de jeu clair et
limpide comme du pipi de pucelle. « C'est ajouter une nouvelle flèche à son arc quand on est de passage dans le coin » tentent de se rassurer les vieux supporters de l'Arago lors de son transfert. Plutôt un coup d'épée dans l'eau pour Marco qui court comme un cheval fou au stade de la Source mais oublie parfois de mettre du feutre à ses crampons.
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