Au moment de la qualification du Zaïre
pour la coupe du Monde 1974 en Allemagne, le général Mobutu
déclare, comblé: « Le drapeau zaïrois flottera à
côté de ceux des grandes nations du football et j'en suis fier ».
Et pour cause, c'est la première fois qu'un représentant de
l'Afrique noire participe à une phase finale d'un mondial. De quoi
donner sourire et confiance aux joueurs, dont le papa de Rio Mavuba -
Ricky Mavuba Mafuila Ku Mbundu - spécialiste des corners directs et
surnommé « Le sorcier » parce qu'il prend pour
habitude de sortir un mouchoir blanc avant chaque coup de pied coin
et marquer, lesquels profitent des largesses du dictateur qui sort
son portefeuille pour fêter l'évènement... et utiliser le football
pour asseoir son influence. La délégation zaïroise se voit ainsi
offrir, en guise de récompense, une maison, une voiture et des
vacances en Europe. Une note salée au regard des résultats lors du
Weltmeisterschaft. Les Léopards, flanqués de leur célèbre maillot
vert orné du félin, retournent au pays nus comme un ver. Dans le
groupe de l'Ecosse, du Brésil et la Yougoslavie, le Zaïre pointe à
la dernière place. La bulle sur toute la ligne. Trois défaites en
autant de matches et 14 buts encaissés contre aucun rendu. Une
humiliation, décuplée par la déroute face aux Yougoslaves (9-0).
Les Léopards rentrent chez eux la queue entre les jambes, sommés de
rendre les présents offerts par le général quelques semaines plus
tôt. La plupart des joueurs vivent aujourd'hui dans la misère,
délaissés par tout un peuple sans mémoire ou qui cherche
simplement à oublier ses (anti) héros d'hier.
- LE REPORTAGE -
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