GUY DRUT avec les Verts.


1976. Guy Drut court comme un lapin pour aller chercher une médaille d'or du 110m haies aux J.O de Montréal au moment où l'équipe de France Olympique reste calée dans les starting-blocs, battue par la RDA en quart (4-0). A cette époque, les clubs français courent aussi, mais après des résultats que St-Etienne obtient à force de courage et d'abnégation en coupe d'Europe - la fameuse épopée Louison - en parvenant au sommet avec la finale de Glasgow.


Malheureusement coiffés au poteau carré par le Bayern, les Verts font quand même souffler un vent d'espoir sur le désert du football français. L'occasion était belle de réunir les héros de l'année sportive et Guy Drut de participer à ce nouvel élan, partageant une journée d'entraînement avec Herbin et ses joueurs. Un effectif passé au crible par le champion olympique qui ne mâche pas ses mots sur certains : « Janvion saute haut mais souvent trop tôt ». Et hop, Gérard est habillé pour l'hiver et Christian Lopez a même droit à un sac de couchage, taclé en pleine course : « Tu cours comme une ballerine, tout sur les pointes. Je te donnerai deux petits trucs techniques et tu verras le changement ». Pas vraiment gêné l'invité qui prend ses jambes à son cou, poursuivi par nos deux défenseurs un peu revanchard, tout en se cachant derrière l'Argentin Osvaldo Piazza, le seul qui compte à ses yeux : « Ce Piazza c'est quelque chose. Il me plaît ce type. Si j'avais été footballeur, j'aurais voulu être Piazza ».

Mieux vaut fayoter avec les costauds au cas où les choses tourneraient mal, d'autant que Jean-Michel Larqué, en bon capitaine, prend la défense de ses coéquipiers et lâche, un rien moqueur sur la foulée du champion olympique : « Dis, l'élévation des genoux chez toi, c'est plutôt curieux... ». La réponse fuse comme sur un terrain mouillé, mais avec Guy Drut il semble plutôt miné : « Je suis un vétéran comme toi. Il faut savoir répartir l'effort ». Visiblement, ça balance pas mal à Sainté mais le mot de la fin revient à Larqué, histoire de clouer le bec à son hôte sur un sujet plus hot, la politique : « J'avais dis que j'étais assez près de tes positions politiques mais que cela ne m'empêchait pas de m'interroger sur l'utilité et l'efficacité de ton rôle de conseiller sportif auprès de Chirac ». Et toc, l'athlète botte en touche et part se rhabiller, laissant à Robby Herbin le soin de conclure et juger le joueur Guy Drut : « Il n'est pas malhabile mais, bien sûr, il fait des fautes de placement et de technique. C'est toute la différence qu'il peut y avoir avec des joueurs qui jouent presque tous les jours depuis 13-14 ans ». En gros, il ne va pas nous casser les noix celui-là avec sa médaille et ses conseils. Qui c'est le patron ? Depuis cette rencontre, Guy Drut est toujours à droite, a trempé dans les affaires et les Verts rament en championnat. Bonjour les conseils.

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