C'est à moi qu'tu parles ?
Dominique Rocheteau a certes chaussé les gants de boxe mais jamais il nous fera croire qu'il est un caïd du ring. Encore moins des terrains de foot qu'il foule durant toute sa carrière, récoltant un, deux ou trois cartons jaunes - les statisticiens ne sont pas d'accord sur la question - en 15 années de professionnalisme. Découpé, charcuté, maltraité par les défenseurs adverses, l'ancien Stéphanois et Parisien passé par Toulouse se relève automatiquement, prêt à retourner au combat mais sans les poings. Les crochets, c'est ballon au pied qu'il pratique, humiliant les gardes du corps dressés sur son chemin par ses dribbles chaloupés et ses courses folles. En fait les pains, Rocheteau les réserve plutôt pour sa batterie, chez lui, s'offrant des séances enflammées à la manière d'un Keith Moon, mimiques en prime. Moins déjanté que le batteur des Who, l'international aux 49 sélections puise son inspiration du côté des States et la musique californienne. Sa nature baba-cool sans doute et ses rêves de grands espaces, comme sur le rectangle vert. Un type qui incarne le fair-play un peu trop fleur bleue parfois. Entre « Blue sweet shoes » et « Blue hotel », Rocheteau a choisi son style. Ses tibias finissent eux toujours de la même couleur à la fin du match.
Pour une fois, c'est Rocheteau qui frappe !
0 Commentaires