Le Suisse Pierre Chapuisat, le père de Stéphane, en connaît un rayon sur le cyclisme et les coureurs de son pays. Comme ses compatriotes spécialistes de la petite reine, Beat Breu le grimpeur qui monte en rythme, Urs Freuler le spinter moustachu, Tony « la malchance » Rominger, Pascal Richard, Alex Zülle ou encore Fabian Cancellara, Pierrot révise ses classiques et apprend les gestes du champion. Son rêve ? Rouler pour un grand team. En bon flingueur il déboule à Paris à l'été 1972, sur le grand braquet, dans l'espoir de remonter les Champs-Elysées en vainqueur et franchir la ligne d'arrivée les bras levés. Avec un coéquipier comme Alain Laurier dans l'équipe, Pierrot est convaincu de ramener quelques bouquets à la maison d'autant qu'il court cette année-là sous les couleurs orange de la formation Bic, suivant les traces de Jacques Anquetil, Lucien Aimar, Johnny Schleck et Luis Ocaña. Rien que ça. Manque de pot belge, le Paris FC est à la traîne et flirte avec la lanterne rouge. Malgré le sponsor, Pierrot n'écrit pas les plus belles pages du football parisien plombé par une ambiance un peu rasoir dans un Parc des Princes à des années-lumières de la grande époque des arrivées du Tour. Déçu par une saison sans exploit, en fringale de victoires, Pierrot jette l'ancre et retourne chez lui en Suisse, histoire de prendre un peu de hauteur dans les Alpes, et croise en chemin Jean-Pierre Poubelle qui arrive sans trop d'ambition au club. Pas étonnant que le PFC termine ensuite dans la voiture-balai avec un joueur pareil. Une histoire qui fait encore couler beaucoup d'encre chez Bic et les dirigeants parisiens.
Pour Pierre Chapuisat et Luis Ocaña, un seul objectif. Ramener la victoire à Paris.
PARIS F.C 1972-73.
Debout : Djorkaeff, Eo, Solas, Rostagni, Delhumeau, Madronnet.
Accroupis : Floch, Chapuisat, Prost, Spiegler, Hallet.
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