COCK SPARRER. Un band qui voit trouble.

Originaires de l'East End comme Cockney Rejects, les membres de Cock Sparrer kiffent le punk tendance oï et le football tendance ouille: celui qui se joue au pub avant les matches et se prolonge dans les terraces avant de se terminer par une bonne fight contre Millwall ou Tottenham. C'est dans cette ambiance prolo à la « This is England » nourrie à la bière de mauvaise qualité et au rock pas très frais non plus que grandissent Colin McFaull (chant), Steve Bruce (batterie), Mick Beaufoy (guitare) et Steve Burgess (basse). Quatre garçons pas trop dans le vent mais plutôt pris dans la tempête et la fureur de Boleyn Ground le samedi après-midi. West Ham united. Un nom qui pète et qu'ils ont dans les tripes. Un peu comme la musique en fait. Bercés par le ronron des Small Faces qu'ils reprennent à leurs débuts, les quatre lads forment Cock Sparrer en 1972. Garrie Lammin rejoint le combo londonien un peu plus tard en deuxième guitare. De cover-band, Cock Sparrer passe alors à band tout court en se créant un style. Des chansons qui racontent la vie et le quotidien de la classe ouvrière avec le foot en toile de fond.

Une influence qui se ressent dans les morceaux du groupe et ses refrains repris en choeur comme un terrace anthem. Sans le savoir, Cock Sparrer vient d'inventer le punk-oï - Malcom McLaren entre dans l'arène mais repart illico - et est présenté à la presse spécialisée comme the West Ham bootboys. Tout un programme. Plus discret quand même que celui des rejetons Cockney Rejects, les petits frangins, qui cumulent bastons au stade et prolongations en concert. Sobre, Cock Sparrer qui se situe politiquement à gauche se contente de quelques pochettes de disques pour marquer le club de son empreinte: une photo derrière la grille d'entrée du stade sur le single « England belongs to me » et un envahissement de terrain à Upton Park sur le EP « Running riot ». Pas de maillot ni d'écharpe. Des casuals qui se fondent dans la masse pour mieux passer à l'action comme sur le titre « Trouble on the terraces ». Morceau sans équivoque qui relate le quotidien des enders le samedi après-midi. Les tribunes comme un exutoire. Pour refouler le chômage ou les p'tits boulots pourris de la semaine. Fuckin' pauvres ! Et voir West Ham aussi mais surtout. C'est là que Cock Sparrer produit ses meilleurs concerts au final (cup).



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