"Allô Mr Rocher, afin de rester dignes et ne plus porter des chemises à la noix, nous irons droit au but: on signe à l'OM. La tapisserie est plus belle".
Et pourtant tout allait si bien. Début mai 1971, St-Etienne vient de coller une trempe au FC Metz (6-0) et file vers son cinquième titre d'affilée lorsqu'à la veille de recevoir Bordeaux, une bombe éclate dans le journal local. Bernard Bosquier et Georges Carnus en fin de contrat avec l'ASSE auraient signé à l'OM - concurrent direct et grand rival des Verts en championnat - pour la saison suivante.
En cause, le contrat à temps, dérisoire de nos jours mais une véritable révolution à l'époque, qui permet aux joueurs en fin de bail d'aller négocier librement leur talent au plus offrant. Out le contrat à vie et l'esclavagisme des footballeurs marqués à la culotte par leurs dirigeants paternalistes. Place à la surenchère et les Porsche Cayenne (c'est fini) pour les gars en short. Le président Olympien Marcel Leclerc des magasins du même nom, ennemi intime de Roger Rocher, saute sur l'occasion pour déstabiliser le boss des Verts à quelques journées de la fin du championnat en contactant les deux internationaux avec des propositions alléchantes: un contrat en béton sur lequel Rocher ne peut s'aligner (pourtant il est du métier) et les courses gratos pour maman à l'hypermarché du coin. Avec les points fidélité en sus, et ça y a pas chez Casino. C'est le grand buzz et le bazar à l'hôtel de ville (comme on est à Sainté, ça pue chez Manufrance). Pire, au cours du match contre les Girondins qui stagnent en bas de classement, l'ASSE subit une défaite sur sa pelouse (2-3) avec Boboss' et Jojo rendus fébriles par les évènements et l'accueil du public forézien échaudé par l'affaire.
Roger Rocher passe alors du vert au rouge et pas seulement à table en virant les deux fautifs de l'équipe jusqu'à la fin de la saison. Sans prendre l'avis de l'entraîneur, Albert Batteux, ni des joueurs solidaires de leurs coéquipiers hormis Bobby Herbin qui en profite pour en coller une bonne couche : « Si je comprends que des joueurs se préoccupent de leur avenir, tant qu'on appartient à un club on doit tout faire pour préserver une solidarité de fait, surtout quand elle existe depuis plusieurs années ». C'est dit. Bosquier et Carnus, interdits de stade, finissent alors la saison au pastis en terrasse pendant que les Stéphanois, ébranlés par l'histoire, laissent échapper le titre à l'OM. Rebelote l'année d'après avec dans le rôle de l'accusé cette fois Salif Keita, la panthère noire, qui suivra la même voie que ses ex-futurs coéquipiers. Direction Marseille. Un Rocher averti n'en vaut pas toujours deux pour le coup et Marcel Leclerc réalise ainsi un joli hat-trick contre les Verts qui préparent leur revanche avec les jeunes du cru. Fallait pas faire chier Roger.
En cause, le contrat à temps, dérisoire de nos jours mais une véritable révolution à l'époque, qui permet aux joueurs en fin de bail d'aller négocier librement leur talent au plus offrant. Out le contrat à vie et l'esclavagisme des footballeurs marqués à la culotte par leurs dirigeants paternalistes. Place à la surenchère et les Porsche Cayenne (c'est fini) pour les gars en short. Le président Olympien Marcel Leclerc des magasins du même nom, ennemi intime de Roger Rocher, saute sur l'occasion pour déstabiliser le boss des Verts à quelques journées de la fin du championnat en contactant les deux internationaux avec des propositions alléchantes: un contrat en béton sur lequel Rocher ne peut s'aligner (pourtant il est du métier) et les courses gratos pour maman à l'hypermarché du coin. Avec les points fidélité en sus, et ça y a pas chez Casino. C'est le grand buzz et le bazar à l'hôtel de ville (comme on est à Sainté, ça pue chez Manufrance). Pire, au cours du match contre les Girondins qui stagnent en bas de classement, l'ASSE subit une défaite sur sa pelouse (2-3) avec Boboss' et Jojo rendus fébriles par les évènements et l'accueil du public forézien échaudé par l'affaire.
Roger Rocher passe alors du vert au rouge et pas seulement à table en virant les deux fautifs de l'équipe jusqu'à la fin de la saison. Sans prendre l'avis de l'entraîneur, Albert Batteux, ni des joueurs solidaires de leurs coéquipiers hormis Bobby Herbin qui en profite pour en coller une bonne couche : « Si je comprends que des joueurs se préoccupent de leur avenir, tant qu'on appartient à un club on doit tout faire pour préserver une solidarité de fait, surtout quand elle existe depuis plusieurs années ». C'est dit. Bosquier et Carnus, interdits de stade, finissent alors la saison au pastis en terrasse pendant que les Stéphanois, ébranlés par l'histoire, laissent échapper le titre à l'OM. Rebelote l'année d'après avec dans le rôle de l'accusé cette fois Salif Keita, la panthère noire, qui suivra la même voie que ses ex-futurs coéquipiers. Direction Marseille. Un Rocher averti n'en vaut pas toujours deux pour le coup et Marcel Leclerc réalise ainsi un joli hat-trick contre les Verts qui préparent leur revanche avec les jeunes du cru. Fallait pas faire chier Roger.
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