Ephraim Matsilela Sono dit « Jomo Sono » naît le 17 juillet 1955 le jour de l'ouverture du parc Disneyland en Californie. Mais lui, c'est depuis le township de Soweto qu'il fait la fête à Mickey. Sans feu d'artifice. La vie n'est pas très féerique pour le jeune Jomo. Il perd son père à huit ans - Eric « Scara » Bhamuza Sonancien, ancien milieu de terrain des Orlando Pirates - et sa mère l'abandonne quelques années plus tard. Un vrai roman à la Zola adapté à la sauce sud-africaine. Elevé par des grands-parents sans le sou, Ephraim apprend vite la démerde et fait quelques petits boulots pour survivre, notamment celui de vendeur de cacahuètes les jours de match. Sono descend des tribunes au terrain lorsqu'il est repéré par le club de son père qui l'embauche.
La légende affirme qu'il joue son premier match en remplaçant au pied levé le titulaire étrangement absent le jour de la rencontre. Il ne lâche plus sa place et y gagne le surnom de Jomo (la flèche brûlée en patois local) jusqu'à son départ pour les USA et le soccer. En 1977, il débarque à New-York. Big Apple et le Cosmos, ses stars. Une douzaine de matchs et un but plus tard, il prend la direction des moins rutilants Colorado Caribous (Ginette) la saison suivante (1978). Rebaptisé par la suite Atlanta Chiefs (1979), Jomo Sono effectue une saison en demi-teinte (29 matches, 5 buts) malgré la présence à ses côtés de l'autre star du football sud-africain Kaizer Motaung. Las, Jomo quitte les Chiefs pour Toronto, le Canada et son Blizzard. De 1980 à 82, Jomo plante vingt-deux rafales en cinquante-sept rencontres disputées puis retourne ensuite chez lui, dans son ghetto, pour s'occuper de son club, le Highlands Park F.C, qu'il rachète et renomme le Jomo Cosmos. Plus pour le fun que le fric et les paillettes qui collaient à l'image de la franchise new-yorkaise.
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