ANDRE TRICHOT. Allez l'A.J Auxerre (1980).


André Trichot, c'est le p'tit gars de l'Yonne, le titi icaunais qui trimbale son accordéon (et son orchestre) à travers toute la France depuis les années 60. Le « gentleman du musette », comme on l'appelle en Bourgogne, est aussi un touche à tout multi-instrumentiste – accordéoniste professionnel, il a étudié le violon, la clarinette et le bandonéon notamment – qui, en plus d'ambiancer les galas et les bals de l'Hexagone (dont dix piges au casino d'Auxerre, s'il vous plaît), joue le rôle d'animateur radio sur France Bleu et Radio France, donne des cours de musique et compose des chefs-d'oeuvre à ses heures perdues. Des standards en pagaille comme « Etre bourguignon », « C'est la java magique » ou encore « Yodel tarentelle. » Sportif du dimanche, surtout les bras croisés sur la main courante au bord du pré, avec la canette de 33 Export, André Trichot n'oublie pas le foot à son répertoire et signe en 1980 une ode à l'A.J.A, à l'heure où cette dernière accède pour la première fois de son histoire à la D.1, avec ses gros sabots, ses Polonais atrabilaires et son maillot Chaillotine.

« Allez l'A.J. Auxerre » doit donner force et courage aux hommes de Guy Roux pour les futures batailles de l'élite. Grâce à cette « rage de vaincre qui les rend plus fougueux » et « leur jeu savant », les joueurs en bleu et blanc peuvent demander la lune (heu, le maintien en fait) d'autant que les finalistes de la coupe de France 79 « ont du mordant. » De quoi faire trembler les Verts ou les Canaris, désorientés par la pop-synthé-musette du boss de l'accordéon et ses musicos survoltés pour l'occasion. Après tout, c'est pas tous les jours qu'on joue en D.1 du côté de l'Abbé-Deschamps en ce début des 80's. C'est pourtant le début d'une belle histoire entre l'AJA et le football professionnel, car comme le dit le supporter-musicien : « L'A.J. c'est un tout. » Bah vas-y chauffe, Dédé, y a Guy Roux qui fait valser Lucette, la serveuse du Pénalty.


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