DEATH FOOTBALL CLUB. Ceux qui ne verront pas la fin du Monde.

A priori, on devrait tous y passer dans quelques heures puisque la fin du Monde est prévue le 21 décembre. Mais certains n'ont pas attendu les prédictions du calendrier Maya (qui aurait pu se caler avec celui du championnat de France et attendre la 38ème et dernière journée que l'on puisse au moins connaître l'équipe vainqueur) pour passer l'arme à gauche. Hommage aux défunts de l'année 2012 qui ont traversé les années 70-80 sur les terrains et n'assisteront donc pas à l'apocalypse, ou alors vu du haut des tribunes de l'éternité...

JANVIER
On commence avec Gareth Ian « Gary » Ablett qui entame l'année 2012 les pieds en avant. L'ancien joueur de Liverpool et Everton, entre autres, double vainqueur de la Cup (1989 et 94) avec les deux clubs de la Mersey meurt en effet le 1er janvier à 46 ans d'un cancer du système lymphatique. Le Gallois Graham Rathbone le suit une semaine plus tard (8/1). L'ancien pensionnaire de Newport County, Grimsby Town et Cambridge Utd décède chez lui après une longue bataille contre la démence. Les habitués du Blundell Park, le stade de Newport, pleurent « The leader of the Town », battu par la maladie à 69 ans. Le lendemain, Pyotr Petrovich Vasilevsky, champion d'URSS avec Dynamo Minsk en 1982, emporte ses souvenirs et sa médaille dans sa tombe (9/1). Le 16 janvier, la Catalogne se réveille en larmes en apprenant la mort de Juan Carlos Pérez López. Vainqueur de la Liga (1974) et de la Coupe du Roi (1971), l'ancien milieu du Barça (1968-75) et du Racing Santander (1975-78), décède à 67 ans après un long séjour à l'hopital. Capitaine à l'époque des Cruyff, Neeskens, Sotil... il n'a pu combattre la maladie. Pierre Sinibaldi, international français dans les années 40 qui défendit les couleurs du Stade de Reims pendant plus d'une décennie (1944 à 53) s'éteint de sa belle mort le 24 janvier à 87 ans. Il fût entraîneur du RSC Anderlecht (1960-66 puis 1970-71) avant d'émigrer en Espagne, à Las Palmas (1971-75) et au Sporting Gijon (1975-76). Formé à Newell's Old Boys, Juan Fernando Sarrachini Donati ne voit pas non plus la fin du mois et décède chez lui en Argentine à 65 ans (27/1). Au début, et jusqu'au mitan des 70's, Donati s'était essayé à la Liga avec RCD Mallorca (1969-70) puis Herculès (1970-74) et Alméria (1974-75) en seconde division.
FEVRIER
Ladislav Kuna, le milieu du Spartak Trnava (de 1964 à 80) qui faisait partie de la sélection tchécoslovaque au Mexique (1970) est au régime racines de pissenlit dès le 1er du mois. Il avait 64 ans et plus de 400 matchs avec son club (avant de partir à l'Ouest à l'Admira Vienne de 1980 à 83). Enrique Moreno Bellver lui emboîte le pas sept jours après (8/2). A 48 ans, le défenseur espagnol avait été formé à Valence (1981-85) avant de poursuivre sa carrière au Rayo Vallecano (1985-86) et Real Valladolid (de 1986 à 92). Vainqueur avec Aston Villa du championnat anglais 1980-81, l'Irlandais Eamonn Deacy succombe à une crise cardiaque le 13. C'était pas son jour de chance. Depuis, le stade de Galway, son club formateur, s'appelle désormais du nom du joueur. Hommage.
MARS.
Le 7, la Pologne est en deuil. La vieille gloire Włodzimierz Smolarek (3ème du mundial 82) s'éteint à l'âge de 54 ans. Ancien pensionnaire du Widzew Łódź (1974-78 puis 1980-86) et du Legia Warszawa (1978-80), Smolarek passe la deuxième partie de sa carrière à l'Ouest : en Allemagne (Eintracht Francfort) et aux Pays-Bas (Feyenoord et Utrecht). Il comptait 60 séléctions avec les A polonais. En France le même jour, Pierre Tornade perd définitivement la 7ème compagnie. Moins connu, Kees Guyt rentre aux vestiaires le 30 mars. Le Néerlandais, qui a fait sa carrière entre Volendam et AZ'67, était le papa de Danny Guijt, l'actuel joueur de Willem II, et accessoirement l'oncle d'Edwin van der Sar.
AVRIL.
Un mois qui débute par une mauvaise blague pour les amoureux du football et de l'histoire de la Mafia. Giorgio Chinaglia, le parrain du New-York Cosmos, décanille à 65 ans d'une crise cardiaque (1/4). Toutes les familles d'Italie portent le deuil. Les supporters de la Lazio sont eux toujours aussi cons et racistes. En avril, ne te découvre pas d'un fil. Le 10, l'international turc (30 sélections) Erdoğan Arıca (passé par Galatasaray de 1977 à 81 et Fenerbahçe de 1981 à 86, notamment) n'échangera plus son maillot avec ses adversaires, terrassé par un cancer à 57 ans. Chez nous, Raymond Aubrac ne fait plus de la résistance. Quatre jours plus tard, c'est à Eddie May de partir pour toujours. La légende de Wrexham (plus de 300 matches entre 1968 et 76) ne fera plus ce qui le plaît. Tant pis. Le lendemain, le gardien de but kowétien Samir Said (il a participé à la coupe d'Asie des Nations 84) disparaît dans un accident de voiture (15/4). Il fonçait toujours trop comme une balle malgré ses 58 printemps. C'est la loi des séries. L'Italien Carlo Petrini passe l'arme à gauche à son tour (16/4). Une carrière marquée par ses nombreux transferts (Milan AC, Torino, Varese, AS Roma, Hellas Verona, Cesena, Bologna,...) et quelques dérapages : des histoires de dopage et l'affaire du Totonero qui le prive des terrains pendant deux ans. Il vît désormais en paix et c'est mieux comme ça.
MAI.
Patrick Bosch était Hollandais mais n'aimait visiblement pas trop la petite reine comme la plupart de ses compatriotes. L'ex-défenseur du FC Twente (1985-89) se crashe en voiture et succombe à ses blessures quelques jours plus tard (11/5). Flying Dutchman in the air. Il avait 47 ans. Hugo Marcelino Gottfrit ne l'a plus vraiment. Le défenseur argentin du Gimnasio La Plata (plus de 200 matches de 1970 à 76) meurt après un séjour à l'hôpital le 16 mai.
JUIN.
La ligue anglaise voit partir coup sur coup deux anciens pensionnaires. Steve Buttle, formé à Ipswich Town (1971 à 73) puis passé par Bournemouth et enfin exilé dans la NASL (Seattle Sounders, Pittsburgh Spirit) décède des suites d'un cancer à 59 ans. Son compatriote Chris Thompson qui commença sa carrière à Bolton (1977-83) avant de la poursuivre à Blackburn (1983-86), Wigan, Blackpool et Cardiff City est retrouvé chez lui en état de décomposition avancée (5/6). D'après sa sœur, ce dernier était dépressif et un alcoolique invétéré. Rock'n'roll. Conséquence ou non, le lendemain l'inamovible défenseur du Racing Santander (1977-82) Manuel « Manolo » Preciado Rebolledo succombe à crise cardiaque. La France n'est pas épargnée par le malheur. Le 16 juin, Thierry Roland laisse son p'tit Jean-Mimi orphelin. Le populaire (et populiste) journaliste qui devait commenter l'Euro avec son binôme, et finalement resté à Paris, est victime d'un AVC à 74 ans. Athletic Vannes Club. Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, bonsoir ! A Tbilissi, en ce premier jour de l'été (21/6), on pleure la disparition de Ramaz Shengelia, vainqueur de la coupe des coupes 1981 avec son Dinamo. Chinaglia-Shengelia, trop gros pour être honnête tout ça. Bref. Deux jours après, c'est Alan McDonald qui rend tout le monde un peu Mickey en Irlande du Nord. L'international (52 sélections et une participation à la coupe du Monde 1986) de QPR meurt sur le green en jouant au golf. La balle au fond du trou comme on dit. Il avait 48 ans. Graham Horn, gardien de but de Luton Town et des L.A Aztecs pendant les 70's le rejoint dans la foulée sur les routes du paradis (29/6) avec sa green card en poche.
JUILLET-AOÛT.
Pendant les vacances, c'est relâche ou presque pour les croque-morts du foot. Le British Ernie Machin (ex-Coventry City, Plymouth Argyle et Brighton & Hove Albion) clamse le jour de l'arrivée du Tour sur les Champs (22/7) avec un Anglais en haut du podium. Drôle de truc. En Italie, Aldo Maldera, l'ancien défenseur du Milan AC (1973-82) et de l'AS Roma (1982-85) s'éteint le 1er août à 58 ans et emporte avec lui quelques titres (champion en 79 et 83, et vainqueur de la coupe 1977 et 84). Vladimir Vasilyevich Kobzev, le buteur du Torpedo Moscou, joue son dernier pion le 7 du mois et reste bloqué à 52 ans. Dix de moins qu'Erol Togay, international Turc qui participa à la qualification de son pays pour le mundial argentin (1978), qui périt deux jours après Kobzev. Les fans du Brésil 70 auront quant à eux du mal à se remettre du décès de Félix Miélli Venerando, le portier champion du Monde à Mexico. C'était le 24 août, presque la fin de l'été déjà. Surtout du côté de Nancy et Bastia. Le 27, Antoine Redin quitte la scène après avoir créé le meilleur footballeur français de tous les temps au début des seventies : Michel Platini. Respect Tony.
SEPTEMBRE.
C'est la rentrée, mais pas pour tout le monde. Michel Pech, champion de France avec le FC Nantes en 1973 est emporté par le crabe (20/9). Cui cui le Canari. Il n'avait que 66 ans. Pareil pour l'Espagnol Juan Baena Ruiz. Le joueur d'Hercules (près de 300 matches en 10 ans – 1972 à 82) ne résiste pas à une opération du cerveau et meurt sur le billard à 62 ans (28/9). Et l'automne qui arrive à grands pas...
OCTOBRE.
C'est le couac pour Milija Anthony Aleksic. Le gardien de Tottenham Hotspur, vainqueur de la Cup en 1981, n'est plus depuis la mi-octobre (17/10). Il s'était retiré en Afrique du Sud depuis quelques années et avait 61 ans. Un an de moins que Philippe Di Santo. Le Belge, qui a évolué à Charleroi, St-Trond et Pescara, décède d'une longue maladie (23/10) et se tait à tout jamais. Georges Van Straelen avait aussi des racines belges, des Flandres plus exactement. C'est pour ça que le joueur formé à Nantes adorait le vélo. Il l'a raccroché à 55 ans. Un cancer l'emporte (26/10) sur la ligne d'arrivée. Putain de classique automnale et ses feuilles mortes.
NOVEMBRE.
L'année se termine tranquillement mais n'oublie pas d'emporter son lot de défunts. C'est l'heure pour Heinz-Jürgen Blome. A 65 ans, l'ancien taulier du VfL Bochum (1965-73) passe l'arme à gauche (7/11). Pas son aile préférée mais c'est la vie. Manuel Peña Escontrela mise sur le 13. Le joueur de Valladolid (sept saisons de 1983 à 90) puis Saragosse (1990-93) a choisi le bon numéro pour partir d'un cancer à seulement 46 ans. Too young to die. L'Espagne, c'est aussi le souvenir de la coupe du Monde 82 avec le Cameroun qui sort de la compétition en étant invaincu. Théophile Abéga faisait partie de la liste des 22 Lions Indomptables. Le Camerounais, aperçu à Toulouse au mitan des 80's, est terrassé par un malaise cardiaque trente ans après l'exploit des hommes de Jean Vincent (15/11). Il avait 58 ans. Mais un lion ne meurt pas, il dort. Désormais profondément comme Raimund Krauth, l'Allemand du Karlsruher SC (1975-82) qui dût mettre un terme à sa carrière à 29 ans. Retraite prématurée comme sa mort à seulement 59 ans (22/11). Et pour finir, encore un joueur trop tôt parti. Herbert Oberhofer était fidèle au FC Admira Wacker. Il y rentre en 1973 et le quitte 17 ans plus tard à l'heure de la retraite (1990). Le club est bouleversé d'apprendre sa mort à 57 ans (27/12). Comme quoi la fidélité ne paye pas. Ce n'est pas Fidélis qui dira le contraire. Rattrapé par un cancer de l'estomac (28/11). Il avait participé à la World Cup 66 et faisait partie des meubles à Bangu (1963-68) puis Vasco de Gama (1969-75), ses de équipes de coeur... qui ne bat plus pour personne. Le nôtre bientôt non plus à priori.
(Hommage à ceux que j'ai oublié et aux autres, plus jeunes ou trop vieux).

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