WAGs RETRO. Giancarlo Antognoni et sa petite Florence.

Va te cacher, boudin !
En Italie, quand les hommes parlent, les gonzesses se taisent... et sont reléguées au fond de la photo. Du Michel Audiard dans le texte, cru et un rien machiste mais n'est-on pas dans la Botte, qui ne correspond pourtant pas à la personnalité de Giancarlo Antognoni. Timide et ombrageux, le centrocampista florentin, au contraire de ses coéquipiers et/ou compatriotes, a pris pour habitude de parler avec ses pieds plutôt qu'avec les mains. Le bel éphèbe sorti d'un tableau de Michel-Ange est d'ailleurs si doué que les Transalpins le surnomment « l'archange aux pieds de velours ». Giancarlo tripote le ballon comme on caresse une fille. Avec tact et doigté. Antognoni connait les bonnes manières et la musique, offrant un récital tous les dimanches sur les terrains du Calcio. Un virtuose qui relègue les autres au second plan, fussent-ils affublés du maillot de la squadra azzurra. « Mais qui suis-je pour provoquer un tel vacarme? » interroge, presque gêné par autant d'attention, le colosse à la veille de la coupe du Monde 78. Giancarlo est juste bon, touché par une grâce emprunte de romantisme - une exception à l'époque du catenaccio - et beau comme un cœur par-dessus le mercato. Un apollon qui « rêve d'un monde tout d'amour et de paix » plaît-il à souligner en écoutant Joan Baez une fleur dans les cheveux. Mi baba-cool et papa-poule avec son prochain. Et ça, ça plait aux filles qui marchent sur la plage. Ou dans son jardin. De belles plantes y poussent sans que Giancarlo Antognoni ne s'en aperçoive. L'homme est taxé d'individualisme de l'autre côté des Alpes. Et alors. « Je suis Antognoni, et puis basta » tempête le joueur aux Berluti. Tant pis pour les pots de fleurs, Giancarlo a déjà trouvé chaussure à son pied.

Giancarlo Antognoni et son petit copain (Daniel Passarella, Fiorentina, 1982).

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