COCKNEY REJECTS. Un combo qui fait des bulles.


C'est dans la banlieue londonienne - l'East End - que Cockney Rejects crache ses premiers accords en 1978 autour des frangins Geggus - Mick à la guitare et Jeff aka Jeff « Stinky » Turner au micro, deux petites frappes locales (des anciens boxeurs en fait) comme il en naît par centaines dans ce quartier prolo où l'on porte fièrement le Fred Perry et les couleurs du club en tatouage. West Ham United. Le club de Bobby Moore, Billy Bonds, Trevor Brooking et Lampard père. Les Hammers et son refuge, Boleyn Ground, qui abrite la tribune South Bank, le repère des hools de l'Inter City Firm que les frangins Geggus côtoient les jours de matches pour faire le coup de poings. Ça bastonne comme sur les premiers albums de Cockney Rejects, intitulés Greatest hits 1, 2 et 3, pour la déconne et l'esprit punk. Mais le foot c'est du sérieux. En 1980, West Ham gagne la Cup en cognant les Gunners en finale. Cockney Rejects immortalise à sa manière la victoire en adaptant le « I'm forever blowing bubbles » - l'hymne du club adopté dans les années 1920 - à la sauce oï ! Le groupe fait même une apparition télévisée remarquée à TOTP flanqué du maillot des Hammers. East end rules ! Mais le succès ne vient pas pour autant. Le groupe est trop affilié au mouvement hooligan et certains journalistes n'hésitent pas à lui coller des tendances National Front.

Toute l'ambiguité de Cockney Rejects qui ne tentera jamais de lisser son image. Des morceaux qui tournent principalement autour de la violence urbaine et de hooliganisme (« We are the firm », « On the streets again »...,), des concerts qui finissent en émeutes entre groupes de supporters rivaux, Cockney Rejects fait de la fight son crédo et son gagne-pain, se comporte en une bande d'animaux qui crache à la gueule des politiques en prime. No surrender ! A l'heure qu'il est, le groupe tourne toujours bon an mal an et après quelques changements de line-up. Pas la meilleure nouvelle musicale de l'année ni un bon moyen d'éradiquer la violence dans et autour des stades.

I'm forever blowing bubbles et We are the firm (cover-art).

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