BIO EXPRESS DEGRADABLE. Bruce Grobbelaar.


Avec sa moustache de beauf incarné par Gérard Jugnot sur le grand écran, Bruce Grobbelaar ne ressemble absolument pas au Sud-Africain de base. A y regarder de près comme ça. Et pourtant Bruce naît à Durban le 6 octobre 1957. Huit ans jour pour jour après Bobby Farrell. Ce qui explique peut-être le port de la moustache village people du sulfureux gardien disco, duvet pas toujours bien taillé, d'abord prédestiné à une carrière de joueur de cricket, puis de baseball lors d'un séjour aux States à l'adolescence.

Le foot ? Bah il sait pas trop, mais prend tout de même une licence une fois rentré au pays. Aux Highlands Park. Bruce a 17 ans et tout l'avenir devant lui. Mais pas chez les Highlanders. Ecarté de l'équipe, selon lui, pour des raisons raciales (un des rares blancs de l'équipe), Grobbelaar part de nouveau pour le continent américain et s'exile au Canada chez les Vancouver Whitecaps. A priori y a un peu plus de blancs là-bas. Bref. Grobbelaar est quand même la doublure de Phil Parkes, ancien international anglais, mais devient progressivement le boss. Normal c'est Bruce. Repéré une première fois par les dirigeants de West Bromwich Albion – une histoire de permis de travail fait capoter l'affaire - gros molard (la vanne de l'époque) signe à Crewe Alexandra (1979) et commence sa carrière anglaise qui l'emmène dans les coins sympa du Royaume comme Stoke City, Southampton, Plymouth Argyle. Sheffield Wednesday... après son passage chez les Reds de Liverpool. L'apothéose de sa carrière.

Une vraie love story avec le club de la Mersey, Anfield Road, son Kop. Quatorze ans de bons et loyaux services (de 1980 à 94). Des titres comme s'il en pleuvait. Normal  on est Liverpool. Champion d'Angleterre à six reprises (1982, 83, 84, 86, 88 et 90), vainqueur de trois F.A Cup (1986, 89 et 92) et quelques babioles (coupe de la League et Charity Shield). Bruce squatte le hit-parade et décroche la timbale un soir de juin 1984 en finale de la coupe des clubs Champions. Nous sommes aux tirs au but. Grobbelaar kiffe le hip-hop sur sa ligne et fait de l'intox face aux joueurs romains. Liverpool bat l'A.S Roma et remporte la C.1 au stadio Olimpico. Le sommet avant la chute et le drame du Heysel un an plus tard. Puis Hillsborough en 89. Deuxième claque dans la gueule. Le K.O au début des 90's quand il est soupçonné d'avoir trafiquer des matches du championnat. Pris au piège de la caméra invisible entrain de négocier avec des parrains du jeu. Les tabloïds s'acharnent. Surtout le Sun. Procès, appels. Trop de frais. Finalement innocenté par manque de preuve, Bruce Grobbelaar écope du minimum (£1 symbolique) mais doit néanmoins rembourser l'ardoise laissée par le Sun dans l'histoire. Un pourboire de £500,000 en arrondissant. Banqueroute. Grobbelaar quitte alors l'Angleterre avec un short sur mesure et une réputation bien amochée. Depuis, il rêve d'un come-back. Reste à lui de trouver le bon flow.


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